RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
L’art de la guerre

L’Europe dans la « rotation » USA

Des soldats US en train de prier sur le tarmac à leur arrivée à la base de Ramstein en Allemagne (c) AP/M. Probst

Deux brigades blindées lourdes étasuniennes, basées en Allemagne, avec un total de 7mille hommes, font leur bagages pour rentrer à la maison : c’est ce qu’a annoncé le secrétaire à la défense Leon Panetta. Washington, sous la présidence d’un Prix Nobel de la paix, a-t-il enfin pris la voie du désarmement en commençant à retirer ses forces d’Europe ? Loin de là . Ces troupes vont descendre de 81mille à 74mille hommes, dont la moitié de troupes terrestres, mais celles qui se retirent seront remplacées par des « unités tournantes ». Les Européens peuvent donc être tranquilles : les USA ne les laisseront pas seuls dans un monde aussi dangereux. Au contraire, « les Européens verront plus de forces étasuniennes sur leur sol », puisque les bases en Europe serviront à une rotation plus fréquente de forces étasuniennes au Moyen-Orient, Afrique, Asie et Europe orientale. Les troupes terrestres seront concentrées en deux unités : une brigade blindée légère en Allemagne, et une aéroportée à Vicence. Un autre pas en avant dans le « réalignement » stratégique effectué par le Pentagone, qui redéploie ses forces depuis l’Europe centrale et septentrionale, à celle méridionale et orientale, pour les projeter plus efficacement dans les zones d’importance stratégique.

Dans un tel cadre -écrit l’ambassade USA à Rome dans un câble filtré à travers WikiLeaks- l’Italie est « devenue la base du plus important dispositif militaire déployé hors des Etats-Unis, et avec le Commandement Africa (qui a deux sous-commandements en Italie) elle sera le partenaire encore plus significatif de notre projection de force ». Ceci est confirmé par le dernier inventaire officiel des 4.214 bases militaires que les USA ont sur leur propre territoire et des 611 bases militaires qu’ils entretiennent dans d’autres pays (Base Structure Report 2011) En Italie, le Pentagone possède 1.395 immeubles et en a en location ou en concession 1.062 autres, pour une superficie totale de presque 2 millions de mètres carrés. Ceux-ci sont distribués en 40 sites principaux, auxquels s’en ajoutent d’autres mineurs, portant le total à 60. Ce qui signifie qu’après le Vatican, le plus gros propriétaire immobilier en Italie est le Pentagone. Un investissement très rentable, non seulement parce que l’Italie contribue économiquement à l’entretien de ces bases, mais parce qu’elles permettent une « projection de force » plus rapide et moins coûteuse que celle effectuée depuis le territoire continental des Etats-Unis. L’autre avantage fondamental est qu’en Italie, tous les gouvernements, de centre-droit ou de centre-gauche, ont été jusqu’à présent à l’entière disposition du Pentagone. Vicence, Aviano, Ghedi Torre, Livourne, Pise, Naples, Gaeta, Sigonella, Niscemi et autres localités font désormais partie de la géographie du Pentagone. Ici les Usa basent leurs commandements, leurs forces de projection rapide, leurs armements (nucléaires compris), leurs systèmes de télécommunications militaires les plus avancés. D’ici les forces étasuniennes effectuent leurs rotations, en assumant non seulement leur fonction militaire mais une importante fonction politique : « Dans la mesure où des forces étasuniennes significatives demeurent en Europe -explique une commission du Congrès- le leadership peut être conservé ».

Pour cela, assure Panetta, l’engagement militaire Usa en Europe est « inébranlable ».

Manlio Dinucci

Edition de mardi 17 janvier 2012 de il manifesto

http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20120117/m...

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

URL de cet article 15616
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
La Machine de guerre américaine
Peter Dale SCOTT
« J’avais dit du précédent livre éblouissant de Peter Dale Scott traitant de ce sujet, (Drugs, Oil and War) "qu’il faisait passer la plupart des explications journalistiques et universitaires concernant nos interventions passées et présentes pour une propagande gouvernementale écrite pour les enfants’. Son dernier ouvrage est encore meilleur. Lisez-le ! » - Daniel ELLSBERG, « l’homme qui fit tomber Nixon », auteur de Secrets : A Memoir of Vietnam and the Pentagone Papers Ce livre stimulant et (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Chaque prétendant à l’Empire claironne à l’extérieur qu’il veut conquérir le monde pour y apporter la paix, la sécurité et la liberté, et qu’il sacrifie ses enfants dans un but éminemment noble et humanitaire. C’est un mensonge, et un vieux mensonge, et pourtant des générations se succèdent et y croient !

Si les Etats-Unis ont la prétention de devenir un Empire, comme c’est la cas pour la plupart des nations, alors les réformes internes seront abandonnées, les droits des états seront abolis - pour nous imposer un gouvernement centralisé afin de renier nos libertés et lancer des expéditions à l’étranger.

Alors le Rêve Américain mourra - sur des champs de batailles à travers le monde - et une nation conçue dans la liberté détruira la liberté des Américains et imposera la tyrannie pour assujettir les nations.

George S. Boutwell - (1818-1905), Secrétaire du Trésor sous le Président Ulysses S. Grant, Governeur du Massachusetts, Sénateur and Représentant du Massachusetts

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.