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Le Sarkophage n° 21

Dans cette livraison du Sarkophage n° 21, l’éditorial de Paul Ariès, revient sur l’échec des manifestations contre la loi sur les retraites : « Ce petit jeu de grèves à répétition est totalement inefficace. » Par ailleurs, « on ne peut pas faire grève par procuration en laissant aux cheminots ou aux pétroliers le monopole de la lutte ; […] On nous dit que rien ne serait perdu, que la gauche rétablira la retraite à 60 ans. Double illusion : la gauche n’a jamais défait ce que la droite avait fait. »

Jean Gadrey explique comment « la droite gère et instrumentalise la crise » : « Tout indique que la classe de Davos a très vite d’une part à gérer la crise en faisant tout pour y perdre le moins de pouvoir et d’argent possible, puis tout pour profiter de la crise en vue de faire passer des contre-réformes libérales. » Par ailleurs, ce qui a été décidé en deux ans par les États, le G20 et le FMI pour " en finir avec la dictature des marchés " ressemble plus à une amnistie entre copains qu’à un contrôle public. »

Pour Nicolas Sersiron, le choc du surendettement affecte désormais autant le Nord que le Sud : « Comment après avoir payé pour sauver les banques de la faillite, les États sont devenus trop endettés aux yeux de ceux qui les notent, avec en perspective la casse des services publics. » L’auteur cite Frédéric Lordon pour qui « le déficit chronique en France est le produit de la reconquista défiscale des possédants. » Le contribuable du Nord, « en plus de perdre le bénéfice des services publics, est sommé de rembourser par des impôts indirects payés par tous, dont l’injuste TVA, les créanciers dont beaucoup sont responsables de la crise. »

David Puaud raconte comment Sarkozy a fabriqué la " question " tsigane [alors que " Sarkozy " est un patronyme porté par d’éminents tsiganes…] : « Sarkozy entretient un dispositif sécuritaire stigmatisant des groupes sociaux entiers. Cette stratégie exploite des préjugés et la confusion entre les gens du voyage et les Roms. […] On assiste à la création de frontières internes au pays, ne se caractérisant plus par une ligne physique, territoriale, mais par des limites invisibles, symboliques, tracées entre catégories sociales et groupes humains. »

Florent Bussy revient, dans une perspective marxiste, sur « les fétiches de l’économie capitaliste » : « La croissance semble être une fin en soi, et chaque fois qu’un système marchand est appelé à se développer dans une région du monde, c’est par l’intermédiaire de la consommation qu’elle réussit à s’imposer, de manière parfois très violente, comme le cas de l’île de Nauru, dans le Pacifique, et dont le sous-sol regorgeait de phosphates. »

Est-il possible d’avancer vers la relocalisation, s’interroge Jean-Luc Pasquinet ? « Certains proposent des alternatives et imaginent une transition vers des sociétés qui ne soient plus dominées par le culte de la croissance et la délocalisation. »

René Balme, maire de Grigny nous raconte une initiative de « semis désobéissants » : « En conservant, en recélant, en semant, en multipliant des semences de variétés paysannes libres de droit, non mutées ni manipulées et non inscrites au catalogue officiel, la contribution au renouvellement indispensable de la biodiversité cultivée est assurée. »

Le Sarkophage s’est longuement entretenu avec Danielle Mitterrand et Gabriel Amard sur la nécessaire gratuité de l’eau [gratuite, jusqu’à aujourd’hui en Irlande où il pleut tout le temps, by the way]. Un milliard d’humains vont se retrouver en état de pénurie d’ici 50 ans. L’être humain a besoin de 15 litres d’eau potable par jour et de 40 litres d’eau douce.

Michel Bilé et Didier Martz nous préviennent que l’on a désormais intérêt à bien vieillir, à être des vieillards présentables et performants. « Vieillir mal devient une erreur, une faute, presque un délit. […] Il va falloir ne pas dilapider son capital en souscrivant des garanties assurancielles qui permettront de faire face à tous les aléas de la gestion, à tous les risques. »

Jean Cornil (ancien parlementaire belge) estime qu’il est possible, face à l’effondrement social et à la casse des classes moyennes, d’inventer de nouvelles gauches antiproductivistes optimistes. »

Fort intéressant article de Corinne Morel-Darleux sur la captation par Vinci, Eiffage et Abertis des autoroutes que les contribuables français ont payé, une première fois par les impôts, une deuxième fois par les péages. On a oublié qu’une loi de 1955 interdit les profits et ne conçoit les péages que comme une couverture des frais d’entretien et d’investissements du réseau. Ce que l’on a connu avec les autoroutes, on va le connaître avec le train puisque Réseaux ferrés de France a offert à Vinci l’exclusivité de la ligne de TGV Tours Bordeaux. Amis du Poitou, à vos poches !

L’écosocialisme autogestionnaire peut-il être une alternative au capitalisme, demande Thierry Brugvin ? « Rien n’est possible sans un surcroît de démocratie. L’autogestion continue à être pratiquée par des centaines d’entreprises en France et dans le monde. Elle reste probablement l’alternative la plus crédible à l’impasse des dégâts de la propriété capitaliste actuelle. »

Pour Yann Fiévet, Sarko est un « braqueur » : « double posture du respect des forts et du mépris des faibles. Défendre les privilèges des nantis. » Du même auteur, lire également :http://www.legrandsoir.info/Leurre-de-verite.html

Toujours aussi tonique, Aurélien Bernier, du M’PEP, nous propose de briser le tabou de la désobéissance européenne. Pour l’élection de 2012, le problème est simple : « la quasi-totalité des revendications du NPA ou du Front de gauche seront interdites par le Traité de Lisbonne, les directives et les règlements communautaires. » La seule chose à proclamer est que « le droit communautaire européen est illégitime et viole la souveraineté populaire. »

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