« (…) Others are engaging even in an eco-type of terrorism whereby they can alter the climate, set off earthquakes, volcanoes remotely through the use of electromagnetic waves...So there are plenty of ingenious minds out there that are at work finding ways in which they can wreak terror upon other nations. »
William Cohen, ancien secrétaire à la Défense américain.
Cette semaine nous a particulièrement apostrophés à travers les images de déluge au Pakistan. Il est vrai que depuis quelques années, les colères de la Terre que d’aucuns appellent changements climatiques devenus de plus en plus récurrents et attribuent au mode de gaspillage effréné des énergies fossiles, se manifestent indifféremment sous les formes les plus variées : inondations diluviennes, sécheresses, incendies, voire tremblements de terre et tsunamis. Ceci est d’ailleurs magistralement illustré par cette riche année 2010 en catastrophes en tout genre. Nous avons eu successivement le séisme de Haïti avec plusieurs dizaines de milliers de morts, les tremblements de terre et les inondations en Chine, la sécheresse au Sahel, les incendies à Moscou et les inondations diluviennes au Pakistan. Cependant, la récurrence et la violence de ces catastrophes n’empêchent pas le questionnement sur une autre cause qui serait, elle, l’oeuvre de l’homme. Nous y reviendrons.
Justement à propos du Pakistan, parallèlement à la catastrophe, des actualités se sont télescopées. Ce sont d’abord les informations divulguées sur la guerre en Afghanistan et accusant nommément le Pakistan d’aider les taliban. C’est ensuite le voyage du président Zardari en Europe dénoncé par la presse comme étant totalement déplacé. Qu’en est-il exactement ? L’autorité pakistanaise de gestion des sinistres a annoncé, vendredi 6 août, que les inondations au Pakistan avaient déjà fait 12 millions de sinistrés dans les provinces du Pendjab et de Khyber Pakhtunkhwa. Hier, l’ONU faisait état de 4 millions de personnes affectées. Des nouvelles pluies torrentielles sont attendues pour les deux prochains jours. Pour faire face à la menace « imminente » et « extrême » de nouvelles inondations, le gouvernement pakistanais a lancé une alerte rouge. Au moins onze districts sont menacés dans le Sind où plus de 500.000 personnes ont dû être déplacées. « Les pluies de mousson continuent dans tout le Pakistan et il n’y a pas de signe qu’elles vont s’arrêter », s’est inquiétée la porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Melissa Fleming. D’après le bureau d’organisation des affaires humanitaires de l’ONU, plus d’un million de personnes ont besoin d’une aide urgente. 252.000 maisons pourraient avoir été endommagées dans le nord-ouest et le centre du Pakistan. Plusieurs semaines seront nécessaires avant que les centrales électriques et les infrastructures ne fonctionnent de nouveau normalement. Selon les secours, les pluies diluviennes, les pires enregistrées depuis quatre-vingts ans, ont déjà fait 1600 morts. (1)
L’hypocrisie occidentale
De plus, et alors que de fortes pluies continuent de s’abattre sur le Pakistan, la polémique grandit sur la manière dont les autorités du Khyber Pakhtunkhwa ont réagi face au sinistre. Pour le journal de Karachi, l’ampleur de la catastrophe est telle qu’il est « impossible de ne pas soulever certaines questions, pénibles, sur l’état de la gouvernance ». A l’évidence, les leçons des précédentes inondations et du terrible séisme de 2005 n’ont pas été retenues, souligne-t-il. Le quotidien stigmatise aussi l’incurie des politiques et surtout « l’absence d’institutions locales dynamiques », qui aurait pourtant été le plus à même de réagir rapidement et de façon appropriée. C’est dans ce contexte de fin du monde pour des millions de Pakistanais victimes de ce déluge que le président Zardari s’envole pour l’Europe.
Pour l’éditorialiste du Monde, la visite du président pakistanais Asif Ali Zardari en Europe, depuis lundi 2 août, fut un splendide ballet d’hypocrisie. On a parlé, selon l’Elysée, des inondations, certes tragiques, qui frappent le Pakistan. A Londres, étape autrement plus cruciale après les propos au lance-flammes du Premier ministre David Cameron : (« Nous ne pouvons en aucun cas tolérer l’idée que le Pakistan soit autorisé à regarder des deux côtés et puisse, de quelque manière que ce soit, promouvoir l’exportation de la terreur »), politesses et amabilités furent également au menu. La question est pourtant claire, et connue depuis des années : le Pakistan soutient-il, oui ou non, les taliban afghans, alliés à Al Qaîda et en guerre contre Kaboul et l’OTAN ? (..) Pourtant, les soupçons de double jeu, notamment de l’Inter-Services Intelligence (ISI), les services secrets militaires, coeur de l’Etat pakistanais, avec les taliban afghans demeurent. Les interlocuteurs de M. Zardari auraient pu évoquer avec lui, et devant leurs opinions publiques, un passionnant rapport de la London School of Economics sur « Les relations entre l’ISI pakistanaise et les insurgés afghans ». Rédigé à partir d’entretiens avec neuf commandants et dix ex-commandants taliban, menés par un des meilleurs chercheurs vivant à Kaboul, Matt Waldman, de la Kennedy School de Harvard, le rapport livre des conclusions dévastatrices : « L’ISI orchestre, soutient et influence fortement le mouvement taliban. L’ISI exerce une influence significative sur le processus de décision stratégique et sur les opérations de combat des talibans. ». (2)
« Les « carnets de guerre en Afghanistan », écrit Marie-France Calle, pointent du doigt le double jeu du Pakistan dans la guerre contre le terrorisme. Islamabad s’indigne et dément. Les Etats-Unis sont embarrassés : pour Washington, le Pakistan reste un « allié » aussi incontournable qu’inconfortable. Il y a une semaine, Hillary Clinton se trouvait à Islamabad où elle s’est efforcée de « gagner les coeurs et les esprits » des Pakistanais. « Les Etats-Unis n’abandonneront pas le Pakistan (comme cela a pu être le cas auparavant) (...) Les Pakistanais ont l’antiaméricanisme coriace. Surtout l’establishment militaire. Et, à en croire les documents confidentiels dévoilés par Wikileaks, c’est plutôt le Pakistan qui a abandonné depuis longtemps les Etats-Unis. Des membres de l’ISI, les services secrets pakistanais, auraient carte blanche pour traiter directement avec les taliban, révèlent ces "carnets de guerre en Afghanistan". Mettant en lumière le double jeu de Rawalpindi, où se trouvent les quartiers généraux de l’armée. Ce n’est un mystère pour personne, ce sont les militaires qui dirigent le pays, et non le gouvernement civil d’Islamabad ». (3)
La position hypocrite des gouvernements et médias occidentaux qui jouent les pompiers pyromanes ne font pas dans l’honnêteté. Ils accusent le Pakistan d’aider les taliban et Ali Zerdari de faire le tour de ses propriétés en Europe. Les médias auraient pu d’abord informer que le plus grand allié du monde occidental a été le Pakistan qui a accepté les décisions occidentales de l’époque de faire émerger les taliban, les entraîner, les armer grâce notamment, aux services de renseignements américains et anglais, tout ceci pour combattre le communisme. Ils les ont même laissé occuper Kaboul et installer un gouvernement au milieu des années 90. De plus, il faut savoir que le président n’a qu’un rôle honorifique au Pakistan. Asif Ali Zardari, veuf de l’ancienne Premier ministre Benazir Bhutto, est président du Pakistan depuis le 6 septembre 2008. Il a été élu le plus démocratiquement du monde malgré son impopularité mais grâce au rejet de l’ancien président Pervez Musharraf. L’acte fort de son mandat sera sa pro-mulgation d’une réforme constitutionnelle, le 19 avril 2010, qui redonne au régime politique sa forme parlementaire originelle.
Cela n’a pas empêché le président pakistanais, en tournée européenne, dans une interview au journal Le Monde de juger « que la communauté internationale s’y est mal prise en Afghanistan. Il rejette par ailleurs toute critique de David Cameron qui disait : Nous ne pouvons tolérer en aucun cas l’idée que ce pays (le Pakistan) soit autorisé à regarder des deux côtés et puisse, de quelque manière que ce soit, promouvoir l’exportation de la terreur en Inde ou en Afghanistan ou n’importe ou ailleurs dans le monde- sur un double-jeu de son pays avec les taliban. La communauté internationale, à laquelle appartient le Pakistan, est en train de perdre la guerre contre les taliban. Nous avons perdu la bataille de la conquête des coeurs et des esprits, a-t-il affirmé. « Pour gagner le soutien de la population afghane, il faut lui apporter du développement économique et lui prouver qu’on peut non seulement changer sa vie, mais surtout l’améliorer. » Il juge néanmoins que le Pakistan et sa population sont victimes des terroristes. « Nous ne faisons pas que défendre nos frontières, nous luttons contre la terreur et ceux qui la propagent. » (4)
La guerre climatique
Pour en revenir aux inondations diluviennes, on ne peut pas ne pas invoquer deux causes : l’une quasi admise, celle des perturbations climatiques et l’autre qui fait encore l’objet de questionnement, à savoir le projet scientifique Haarp. Un nouveau rapport conclut que si le problème du changement climatique n’est pas contrôlé, il est susceptible d’aggraver d’anciennes tensions et d’en déclencher de nouvelles dans certaines parties du monde qui pourraient sombrer dans la violence, le conflit et la guerre. Autrement, le changement climatique, y compris des événements météorologiques extrêmes tels que les impacts de la fonte des glaces, l’assèchement de grands systèmes forestiers et la hausse du nombre de réfugiés climatiques, risque de dépasser la capacité de gouvernance de nombreux pays. Le professeur Hans Schellnhuber, l’auteur principal du rapport, a déclaré : « Sans moyens de lutter, le changement climatique détruira les capacités adaptatives de nombreuses sociétés dans les décennies à venir. Cela pourrait entraîner de la déstabilisation et de la violence compromettant la sécurité nationale et internationale à un nouveau niveau (...) Si le réchauffement climatique n’est pas jugulé, des Etats fragiles et vulnérables, qui sont déjà aujourd’hui assez mal gérés, pourraient imploser sous la pression du réchauffement global, puis générer des ondes de choc vers d’autres pays » (5)
Y a-t-il une autre cause qui pourrait expliquer les inondations diluviennes qui n’ont pas eu lieu depuis 80 ans ? On pense au projet Haarp. Parmi les occurrences sur Internet, nous citons des extraits de la contribution de Michel Chossudovsky, économiste canadien, professeur à la faculté des sciences sociales de l’université d’Ottawa : « HAARP est une arme de destruction massive, capable de déstabiliser des systèmes agricoles et écologiques au niveau mondial. » « La guerre climatique » est susceptible de menacer l’avenir de l’humanité, mais elle a été exclue des rapports du Giec, qui a reçu le prix Nobel de la Paix en 2007. Rarement reconnu dans le débat sur le changement climatique mondial, les conditions météorologiques dans le monde peuvent maintenant être modifiées dans le cadre d’une nouvelle génération d’armes électromagnétiques sophistiquées. Les États-Unis et la Russie ont développé la capacité de manipuler le climat à des fins militaires. Pendant la guerre du Vietnam, les techniques d’ensemencement des nuages ont été utilisées à partir de 1967 dans le cadre du projet Popeye, dont l’objectif était de prolonger la saison des moussons et de bloquer les voies d’approvisionnement ennemies le long de la route de Ho-Chi-Minh-Ville » (6)
« L’armée US a développé des fonctionnalités sophistiquées qui permettent de modifier les conditions climatiques de manière sélective. La technologie, qui est actuellement perfectionnée dans le cadre du programme Haarp, High-frequency Active Auroral Research Program [en français : Recherches dans le domaine des hautes fréquences appliquées aux aurores boréales], est un appendice de l’Initiative de Défense Stratégique, « la Guerre des Étoiles. » D’un point de vue militaire, Haarp est une arme de destruction massive, qui opère à partir de l’atmosphère externe et qui est capable de déstabiliser des systèmes agricoles et écologiques partout dans le monde. La modification des conditions météorologiques, selon le document de l’US Air Force intitulé AF 2025 Final Report, « offre aux combattants de guerre un large éventail d’options possibles pour faire échec ou pour contraindre un adversaire, » des capacités, dit-on, de déclencher des inondations, des ouragans, des sécheresses et des tremblements de terre : « La modification des conditions météorologiques va devenir un élément de la sécurité intérieure et de la sécurité internationale et elle pourrait se faire de manière unilatérale...Créé en 1992, Haarp, basé à Gokona en Alaska, est un réseau d’antennes de forte puissance qui transmettent par ondes radio haute fréquence, d’énormes quantités d’énergie dans l’ionosphère (la couche supérieure de l’atmosphère). (...) Le physicien Dr Bernard Eastlund l’a appelé "le plus grand appareil de chauffage de l’ionosphère jamais construit". Haarp est présenté par l’US Air Force en tant que programme de recherche, mais les documents militaires confirment que son objectif principal est "d’induire des modifications ionosphériques" en vue de modifier les conditions météorologiques et de perturber les communications et les radars. (...) Une analyse des déclarations émanant de l’US Air Force nous fait penser à l’impensable : les manipulations clandestines de phénomènes météorologiques, des communications et des réseaux d’électricité comme arme de guerre mondiale, permet aux États-Unis de perturber et de dominer des régions entières. La manipulation météorologique est l’arme préventive par excellence. » (6)
« En février 1998, le Comité des affaires étrangères, de la sécurité et de la politique de défense du Parlement européen a tenu une audience publique à Bruxelles au sujet de Haarp. En 1999, ce dernier à déposé une motion stipulant que Haarp. : haarp... en vertu de son impact étendu sur l’environnement, constitue une préoccupation mondiale... (le comité) demande que ses implications légales, écologiques et éthiques soient évaluées par un organisme international indépendant. (6)
Ces deux hypothèses débouchent sur une tragédie : des millions de personnes appellent au secours et ne sont nullement intéressées par les taliban, le château de Zardari, les changements climatiques ou le projet Haarp. Elles veulent sur-vivre. Sartre disait que « quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent ! »
Quelle que soit la cause de leurs malheurs, les populations du pays des purs, « le Pakistan », souffrent. Pitié pour ces détresses !!!
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
1. Les inondations font 12 millions de sinistrés au Pakistan Le Nouvel Obs ; 6.08.2010
2. Editorial : Double jeu pakistanais, hypocrisie européenne Le Monde 07.08.10
3. Marie-France Calle : Le Pakistan allié incontournable Figaro.fr 27 juillet 2010
4. Zardari : « La coalition perd la guerre en Afghanistan » Le Figaro.fr 03/08/2010
5. Christian Magdelaine : Les changements climatiques notre-planète.info 11 décembre 2007
6. Michel Chossudovsky http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=7561 2007