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Le constat s’impose : l’actuelle entité sioniste doit disparaître.

La dernière agression de l’entité sioniste à l’encontre du bateau turc Mavi Marmara est probablement la signature de la fin du projet colonial des extrémistes israéliens. Et tout démocrate qui se respecte ne peut relâcher la pression sur les dirigeants politiques du monde, afin que justice soit rendue aux victimes de cette ignoble agression. Prémices d’une justice plus large à tous ceux qui ont injustement souffert du projet colonial sioniste, depuis plus de 62 ans.

Pour comprendre, revenons sur la chronologie des faits qui se sont déroulés face aux côtes de Gaza, et décortiquons quelque peu leur présentation par les autorités israéliennes :

1. dans les jours qui ont précédé le départ de la flottille humanitaire pour Gaza, les autorités israéliennes ont préparé le terrain médiatique, affirmant que l’accès aux côtes de Gaza serait interdit à toute embarcation ;

2. en pleine nuit du 31 mai, le Mavi Marmara suivi par un sous-marin (!), des vedettes et des hélicoptères de combat, subit l’assaut d’un commando israélien héliporté, dans les eaux internationales, ce qui constitue en soi une enfreinte aux lois maritimes et transforme de facto les assaillants israéliens en pirates ;

3. avant même de monter à bord et depuis leurs bâtiments de guerre, les militaires israéliens ont fait usage de leurs armes à feu, tuant et blessant plusieurs militants, ce qui est formellement interdit par les Conventions internationales et qui dans un contexte de guerre, constitue un crime contre l’humanité ;

4. les pacifistes issus d’une quarantaine de nationalités différentes, pris de panique par la violence extrême de cet assaut, loin de se résigner tentent de se défendre avec ce qui leur tombe sous la main et un pugilat s’ensuit ;

5. plusieurs humanitaires sont tués à bout portant dont certains sont même jetés par-dessus bord ;

6. dans une brutalité inouïe faite à l’encontre de civils, les militaires prennent le contrôle du Mavi Marmara et le détournent vers le port israélien d’Ashdod, ce qui constitue un enlèvement et une séquestration de civils étrangers au conflit ;

7. les informations sur le déroulement de cette opération sont manipulées et tronquées par les responsables israéliens, tant à l’intérieur d’Israël que dans les capitales étrangères, ainsi du nombre de victimes où le flou le plus absolu persiste toujours et illustre le mépris d’Israël pour toute vie humaine non juive ;

8. des photos et des vidéos prises par l’armée sont passées en boucle sur les chaînes internationales pour démontrer la violence de militants pacifistes et dénoncer leur agressivité à l’égard des forces armées israéliennes, dans le but de jeter le doute sur leur bonne foi et leur engagement humanitaire ;

9. les agresseurs israéliens surarmés tentent de se faire passer pour les agressés et de retourner les informations à leur profit, poussant le ridicule à exhiber les armes des humanitaires : rasoirs, couteaux de cuisine, barres de fer (issues du matériel de bord), frondes et sacs de billes ;

10. les versions des officiels israéliens ne concordent absolument pas avec les versions des militants pacifistes et il faut donc constater qu’en plus de leurs crimes, les représentants d’Israël, tous autant qu’ils sont, mentent sans vergogne et utilisent des vidéos datant de 2003 et 2006 afin de travestir la vérité en propagande ;

11. non contents d’arraisonner le convoi humanitaire, de brutaliser les civils et de mentir sur la version des faits, les soldats ont volé les victimes de tous leurs effets personnels, y compris leurs cartes de crédit ;

12. cerise sur le gâteau : les chaleureuses félicitations du 1er Ministre Netanyahu au retour de cette inacceptable et criminelle expédition maritime ;

13. le gouvernement israélien continue d’interdire l’accès aux côtes de Gaza à tout navire étranger et a déjà détourné le Rachel Corrie et sa cargaison vers le port d’Ashdod ;

14. non contentes d’intervenir contre des convois humanitaires, les autorités israéliennes détiennent le contenu des bateaux et ne semblent pas vouloir restituer les bâtiments à leurs propriétaires ;

15. face aux habituelles hésitations de l’administration américaine pour condamner cette intervention, il reste à déterminer si les autorités US ainsi que l’OTAN n’étaient pas informées de l’opération israélienne, voire si elles n’ont pas encouragé l’assaut du Mavi Marmara pour punir la Turquie de ses initiatives dans le dossier du nucléaire iranien.

Conclusions : devant un tel étalage et la répétition avérée de mensonges, de vols, et aujourd’hui de crimes de civils étrangers par une armée désormais en guerre contre tout ce qui bouge, la communauté internationale ne peut rester sans réaction. Cet énième crime ne peut rester impuni et constitue probablement la goutte qui fait déborder le vase. Israël, certain de son impunité s’est permis le pont trop loin. Il convient à présent de lui faire comprendre que tous ses essais pour s’accaparer la Palestine de la manière que tout le monde connaît est un échec. Et que le projet sioniste doit être liquidé.

Tout le blabla improductif, la débauche d’énergie incalculable, les sommes faramineuses englouties et les tonnes d’archives autour d’un processus de paix - inexistant dans les faits - pour « donner » aux Palestiniens les miettes de ce qu’il leur appartenait afin d’y établir leur croupion d’État est un leurre et doit passer aux oubliettes pour désormais se concentrer sur l’énergie utile à la restitution au peuple palestinien de ses frontières d’origine. Fi de ces deux États vivant côte à côte puisque l’un des deux s’est montré au fil du temps, incapable de respecter la première ligne de la première résolution onusienne, et n’a eu de cesse de ferrailler pour s’approprier indûment des terres qui ne lui revenaient pas. La Palestine doit dès lors retrouver ses frontières initiales d’avant la partition de son territoire, et être restituée à ses ayants droits en premier lieu desquels les réfugiés. Les juifs qui désireront rester dans les frontières de la Palestine historique seront citoyens de l’État palestinien à part entière. Les autres qui ne désirent pas y rester regagneront les pays dont ils sont issus et dont ils récupèreront la nationalité.

Depuis son origine, au vu des faits qui ont marqué le cheminement de ce funeste projet colonial, le nombre de victimes et les dommages collatéraux qui en résultent sont désastreux. Il reste donc à constater que celles et ceux qui ont travaillé et participé à ce macabre projet - et pour certains, s’y emploient toujours, et avec quel acharnement ! - se sont trompés et ont raté l’occasion de transformer leur essai. Le projet d’État d’Israël ne peut advenir et s’établir durablement en Palestine, comme l’avaient ourdi les dirigeants européens, trop contents de se débarrasser au lendemain de la deuxième guerre mondiale, de leur culpabilité à propos de la question juive sur le dos des Palestiniens.

Dès son implantation par la force sur les terres palestiniennes, et par la suite, de conquêtes en conquêtes, cet État moribond n’a fait qu’étaler à la face du monde, le peu de cas qu’il fait de toute vie humaine non juive. Ainsi que le peu de cas qu’il fait du Droit international et humanitaire.

Un tel projet ne peut donc s’implanter durablement sur les terres volées au pays d’accueil, et ne peut que disparaître dans les pages les plus sombres de l’histoire. A chaque fois et de manière répétée et obtuse, les occasions qui lui ont été données de transformer ce projet en État viable ont été galvaudées par une classe politique aveuglée par son racisme et sa bêtise - ce qui va toujours de pair. Aucun État n’a bénéficié d’autant de mansuétude qu’Israël. Ce n’est pas juste. Cela doit cesser.

Pour rappel, je renvoie à ce que j’écrivais dans mon dernier livre La Démocratie Mensonge paru en 2008, (p. 107) :

« De la demande explicite de la reconnaissance de l’Etat d’Israël…

Peut-être convient-il à ce stade, de revenir sur la déclaration de Yasser Arafat au Parlement européen de Strasbourg le 13 septembre 1988 et au paragraphe 7 de la Déclaration d’indépendance de l’Etat de Palestine : « En dépit de l’injustice historique imposée au peuple arabe palestinien, qui a abouti à sa dispersion et l’a privé de son droit à l’autodétermination au lendemain de la Résolution 181 (29.11.1947) de l’Assemblée générale des Nations Unies recommandant le partage de la Palestine en deux Etats, l’un arabe et l’autre juif, il n’en demeure pas moins que c’est cette Résolution qui assure aujourd’hui encore les conditions de légitimité internationale qui garantissent également le droit du peuple arabe palestinien à la souveraineté et à l’indépendance. »
Ce qui pourrait être compris de la façon suivante : l’Etat d’Israël ne peut exister et donc, être reconnu officiellement, qu’à la stricte condition où l’Etat de Palestine existe et est reconnu à ses côtés (…) Cette réciprocité est contenue dans les textes (…) »

Puisque cette réciprocité ne s’est pas traduite dans les faits et que l’État palestinien n’existe pas dans les conditions prévues par les différentes Résolutions de l’ONU, l’État d’Israël qui ne peut exister que dans cette stricte réciprocité n’a aucune légitimité. Il est donc temps de tourner la page. Et que d’ici quelques mois, cette question qui empoisonne les relations internationales depuis des décennies ne soit plus qu’un mauvais souvenir.

En attendant, si l’UE et les USA sont aussi soucieux du respect du Droit quand il s’agit d’Israël que de tout autre pays, qu’ils agissent enfin sérieusement au lieu de laisser l’initiative à leurs citoyens ! Qu’ils se montrent à la hauteur de la situation et multiplient comme ils l’ont fait avec Berlin du temps de la guerre froide, les convois et les ponts entre le monde libre et Gaza assiégée et étouffée par la bande d’extrémistes qui tient lieu de gouvernement du projet sioniste.

Si rien n’est fait pour briser ce siège inhumain, les démocraties occidentales n’ont qu’à bien se tenir, parce la rue risque de gronder au-delà de toute attente.

Le projet sioniste a échoué. Il est temps d’en prendre conscience, de le dire, d’en répandre largement l’information, et de s’en réjouir.

Daniel Vanhove
Observateur civil
Membre du Mouvement Citoyen Palestine
Auteur de Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes - 2005
et de La Démocratie Mensonge - 2008 - parus aux Ed. Marco Pietteur - coll. Oser Dire
08.06.10

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Daniel VANHOVE
D. Vanhove de formation en psycho-pédagogie, a été bénévole à l’ABP (Association Belgo-Palestinienne) de Bruxelles, où il a participé à la formation et à la coordination des candidats aux Missions Civiles d’Observation en Palestine. Il a encadré une soixantaine de Missions et en a accompagné huit sur le terrain, entre Novembre 2001 et Avril 2004. Auteur de plusieurs livres : co-auteur de « Retour de Palestine », 2002 – Ed. Vista ; « Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos (…)
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