Je reviens sur la question de la « diversité » pour rappeler qu’elle relève essentiellement de la communication politique et qu’elle n’a jamais eu aucun autre ancrage. Elle ne résiste d’ailleurs pas trois minutes à une analyse sérieuse. Il faut situer l’origine de sa diffusion dans les cercles patronaux de la droite libérale qui ont imposé, au cours des dix dernières années, un prétendu modèle d’intégration par l’élitisme. Dans cette idéologie, époustouflante de naïveté, on retrouve le dogme, aujourd’hui très répandu, si l’on se réfère à la lecture de la presse française (il suffit de feuilleter le Monde du jour) que la réussite d’une vie serait essentiellement professionnelle, que l’élite serait avant tout sociale. Au moment où la plupart des Français vivent avec moins de 2000 euros de revenus mensuels, des think tanks, uniquement créés pour démontrer que plus on est riche, plus on aurait du « talent », tentent de faire croire que plus on a de « talent » plus on a un revenu élevé. Par un sophisme extraordinaire, on apprend ainsi que les riches sont riches parce qu’il travaillent. Et s’ils gagnent beaucoup d’argent par leur prétendu travail, c’est parce qu’ils auraient ce fameux « talent ». Donc les riches seraient riches parce qu’ils ont du « talent ». Liliane Bettencourt aurait beaucoup de « talent ». Dans cette logique, les officines à justifier le système ont tiré de leur chapeau que pour acheter la paix sociale, il suffit de promouvoir (grâce à la docilité des médias, dirigés par des gens de « talent ») quelques personnes à la peau plus sombre pour démontrer à la masse des autres, les miséreux, qu’il leur suffit de faire la même chose, que leur couleur ne compte pas. Si vous avez du « talent », prosternez-vous devant le système : votre couleur deviendra un atout. Si vous êtes discriminé, c’est de votre faute : vous n’avez pas de « talent ». Bien évidemment, ces think tanks tiennent l’idée de « race » (et l’infériorité de certaines) pour une évidence. Si les peuples mis en esclavage et colonisés avaient eu du « talent », les choses n’auraient-elles pas été différentes ?
Claude Ribbe http://www.claude-ribbe.com/dotclear/
Si le climat avait été une banque, ils l’auraient déjà sauvé.
Hugo Chavez Président du Vénézuela, au somment de Copenhague, Déc. 2009 en citant un slogan lu dans les rues de la ville.