Ca y est ! Les négationnistes de l’agression sexuelle ont encore frappé !
Et ils m’ont bien énervée.
Ca va être long, alors, je vous préviens.
Mais je ne me fais aucune illusion avec le repaire de machos qui gravite autour du GS.
Essayons. Ne leur laissons pas tout le terrain.
"Mais les vrais causes de son déboulonnement sont financières, et je le sais justement par vous. Alors un peu de retenu s’il vous plait" ...
Allons bon, voilà autre chose : le procès a eu lieu au GS et personne ne l’a su !
Une affaire financière ? Voudriez-vous dire que la plaignante a fait tout ça pour soutirer de l’argent à SK ?
Si on regarde bien, les seuls qui se remplissent les poches par millions, pour l’instant, ce sont les avocats de la défense et les médias. Alors, à moins que vous vouliez dire que ce sont eux qui ont monté cette machination, je ne vois pas.
Ensuite, comment pouvez-vous seulement imaginer qu’une malheureuse immigrée africaine, qui a réussi à fuir son pays pour s’installer aux US et qui cherche probablement à ne pas avoir d’embrouilles avec les services d’immigration de peur d’être renvoyée dans son pays, s’attaquerait toute seule (ou même avec deux/trois bras cassés de son genre) à un homme puissant qu’elle ne connaît pas pour lui soutirer de l’argent ?
Ce n’est pas parce qu’ils sont illettrés qu’ils sont complètement idiots !
C’est n’avoir aucun sens des réalités.
Ensuite, si elle voulait piéger SK, pourquoi donc est-elle quand même entrée dans la suite alors que le garçon d’étage lui avait assuré qu’elle était vide ? Pour piéger les murs ?
Egalement, pourquoi a-t-elle raconté tout cela à la police, au lieu de lui faire du chantage ? Pour avoir des dommages et intérêts pharamineux ?
Là encore, c’est la prendre pour une idiote : une femme sans le sou qui, aux Etats-Unis, s’imaginerait qu’elle peut soutirer de l’argent à l’issue d’un procès contre des riches ? Vous avez des statistiques prouvant que c’est possible ?
Mieux encore :
Oh NOOOON !
Pas ce style d’article chez Le Grand soir !
Je m’en fous, et nous sommes beaucoup à nous foutre mais TOTALEMENT de DSK !
Cette histoire de viol ne sera jamais éclaircie, point à la ligne !
Donc, je le constate, ce sont les lecteurs qui imposent aux administrateurs ce qu’ils doivent publier ou pas. Une sorte de service à la carte, quoi.
Le GS publie trois billets par jour, plus les contributions annexes, et vous venez traîner vos guêtres ici alors que cette histoire ne vous intéresse pas ?
Quant à l’histoire de viol, elle est très claire - n’en déplaise à tous ceux qui cherchent les raisons les plus improbables pour occulter ce qui est le plus évident - c’est la culpabilité de l’accusé qui n’a pas été établie puisqu’il n’y a pas eu de procès pénal.
Vous vous "foutez" de SK ? Pas moi.
En tant qu’individu, c’est un minable, certes. Mais, le problème, c’est ce que toute cette affaire relève de ce que nous combattons - que je combats, en tous cas - dans d’autres circonstances. Quand il n’y a pas agression sur une femme, par exemple.
Car cette affaire est emblématique de l’état d’esprit de toute la caste de puissants qui s’estime au-dessus des lois, qui se soutient éhontément contre le peuple et qui profite des médias de masse - fort complaisants, voire amis - pour se disculper et traîner dans la boue leurs accusateurs-trices.
Combien d’entre eux sont venus dans les médias à une heure de grande écoute pleurnicher sur leurs déboires pour se blanchir en proférant des mensonges devant le petit peuple obligé de les gober parce qu’il n’a pas les clés (rappelez vous : Woerth, Mitterrand et les autres) ? Combien de leurs amis s’invitent partout pour défendre un des leurs (comme Polanski, violeur avéré de mineure, et SK) en salissant celles qui les accusent ?
Belle engeance, qui jouit sans entraves de l’argent qu’ils volent, des femmes qu’ils harcèlent, voire violent, des petits qu’ils écrasent. Et tout cela avec l’aval du bon peuple, tétanisé devant les puissants et leurs contes de fées sur papier glacé ou mis en scène dans les sunlights.
Et ce n’est pas un cas suffisamment grave, ça ? Il faut laisser tomber, oublier et, par là -même, cautionner nous-mêmes leurs turpitudes ? La caste politique peut donc continuer ainsi parce qu’il y aura toujours des gens pour se taire et estimer que d’autres choses sont plus "importantes".
Oui, mais voilà , c’est tout le système qui repose là -dessus et si on ne combat pas les vers qui sont dans le fruit, il n’y a pas de raison que cela cesse.
La classe politique est gangrénée par ces individus (de plus en plus nombreux, de plus en plus arrogants et méprisants) qui ont (parfois) été éloignés de la scène publique un certain temps et qui reviennent un jour sur le devant de la scène, certains, même, après un temps en prison (chose pourtant rarissime).
Et SK ne fera pas exception à la règle. Ce sera même peut-être notre prochain premier ministre, qui sait ? Ou sera-t-il élu triomphalement à Sarcelles ou ailleurs ?
Et qu’on ne me dise pas qu’on ne compte pas voter pour eux, c’est un argument stupide : s’ils sont élus, c’est bien qu’une majorité a voté pour eux, qu’on soit dans le lot ou non.
On pourra toujours se lamenter ensuite que les Français sont des veaux. En oubliant que nous sommes tous complices parce que nous avons laissé faire, parce que notre silence est tout aussi coupable.
Pour ce qui est de SK, son cas est encore plus symptomatique parce que, en tant que directeur du FMI, il a doublement prouvé combien il pouvait écraser le peuple de sa morgue et de sa cruauté - au service docile d’une caste cupide prête à faire main basse sur des pays entiers.
Mais, laissons donc tomber ! Ce n’est rien que tout ça. Si on devait s’arrêter chaque fois qu’il y a un petit
troussage de domestique de rien du tout !
Revenons sur "Cette histoire de viol ne sera jamais éclaircie" : ben voyons !
Évidemment, quand on nie les faits et qu’on refuse de se poser des questions, on reste dans le brouillard.
Parce que, si on s’appuie sur les déclarations officielles, on en déduit logiquement que :
Les deux protagonistes ne se connaissaient pas auparavant, mais que la femme de chambre - qui ne savait pas au départ qu’il y avait quelqu’un dans la suite, je le rappelle - est subitement tombée en pâmoison en voyant SK, a accepté de se faire déchirer les collants (mais que faisait-elle donc avec deux collants, alors que c’est déjà difficile d’en enlever un, si elle était prête à céder au premier bellâtre venu ?) mais refusant la pénétration, de subir des brutalités constatées par l’expertise médicale (torsion du vagin, déchirure d’un ligament, etc.), de se faire éjaculer dans la bouche - une "relation consentie" en 7 minutes chrono.
Puis, traumatisée et sonnée par ce qui venait de se produire (constat fait par ses collègues, la police, les services spécialisés dans les agressions sexuelles et le viol), elle a fini par raconter ce qui s’était passé au personnel de l’hôtel, qui a appelé la police, qui a enquêté et l’a envoyée en ambulance subir une expertise médicale dans un service spécialisé sur les affaires de viol.
Pendant ce temps, alors qu’elle était encore prostrée, son amoureux de sept minutes s’habillait et partait sans se retourner. Même pas un petit : "Alors, heureuse ?". Quel mufle !
De toute évidence, dit comme ça, tout cela n’est pas très romantique.
Mais si on estime que ce genre de "rapport consenti" est normal, c’est qu’on a de sacrées questions à se poser quant aux rapports qu’on peut avoir avec son ou ses partenaires, même de sept minutes.
Hier soir, SK, agitant le rapport du procureur Vance, comme si c’était une preuve irréfutable, un peu comme la poudre blanche de Colin Powell, aurait dit :
"Ce qui s’est passé ne comprend ni violence, ni contrainte, ni agression ni acte délictueux".
C’est clair. Il appelle ça une "faute morale". Oh, à peine, tout de même. Pourquoi donc se flageller à ce point ?
Et aussi :
"Il faut lire attentivement le rapport du procureur. Ce rapport ne m’accuse en rien".
Le procureur, qui avait décidé d’abandonner les charges, n’allait évidemment pas inscrire sur son rapport qu’il était convaincu de sa culpabilité ! Il nous prend vraiment pour des billes ! Et le proc pour un con. Passez-moi l’expression.
D’autre part, ce n’est pas au procureur de décider de la culpabilité ou non d’un accusé, c’est au jury, lors d’un procès pénal en bonne et due forme, où le rôle du procureur est de démontrer la culpabilité de l’accusé.
Il n’y a pas eu de procès, aucune décision n’a donc été prise ni pour l’inculper, ni pour l’innocenter. Il reste donc "accusé de viol, présumé innocent". Donc, mensonge encore.
Mensonge aussi quand il dit :
"Le rapport du procureur dit quoi ? Ce ne sont pas mes avocats, pas moi qui dis ça : Nafissatou Diallo a menti sur tout. Pas sur son passé, sur tout".
Faux : elle a menti sur son passé, certes, sur des points complètement indépendants de l’affaire, mais elle n’a pas menti sur les faits qui sont reprochés à l’accusé. Elle a toujours donné la même version, les témoins ont été interrogés, la police a fait un rapport, il y a l’expertise médicale et l’interrogatoire du ministère public, etc. Tous les témoignages concordent pour accréditer ce qu’elle a dit.
Sinon, pourquoi un procureur, en campagne électorale et qui venait d’essuyer un cuisant échec dans un procès pour viol, qui plus est, aurait-il inculpé sur un coup de tête un homme très influent - donc pas un simple pékin qu’on peut envoyer à la potence sans hésiter ?
S’il a privilégié sa carrière à son sens de la justice, c’est bien en abandonnant les charges, pas en inculpant l’accusé.
Quant à SK, évidemment, il peut pavoiser devant les caméras : personne ne l’a jamais interrogé sur ce qui s’est passé, ni sur ses mensonges.
Il eût été pourtant très intéressant - et probablement cocasse, et certainement pathétique - d’entendre sa version de cette "relation consentie". Et également de l’entendre expliquer pourquoi donc il avait dit, dans un premier temps qu’il ne l’avait jamais vue pour revenir sur sa déclaration après les résultats des analyses ?
"L’existence de cette procédure au civil montre bien les motivations sont financières" / " Un piège c’est possible".
Oui, salissons bien cette femme. Instillons le venin. Laissons entendre qu’elle l’a conduit dans un piège pour lui soutirer de l’argent. Pourtant, vu la force qu’il a employée envers elle, il pouvait très bien se défendre et déjouer le piège en la chassant de sa suite et en appelant la direction pour se plaindre, non ? Au lieu de bêtement consentir à une relation très éphémère, fautive moralement, et qui risquait de faire beaucoup de peine à sa femme, sa fille, ses amis et la tatie de Vesoul.
Pourquoi, là encore, n’en a t-il rien fait ? SK, un naïf qui se fait piéger facilement ? Il va falloir sacrément le démontrer.
Et, cerise sur le gâteau :
" J’ai eu peur. J’ai eu très peur. Quand vous êtes pris dans les mâchoires de cette machine, vous avez l’impression qu’elle peut vous broyer. J’ai eu le sentiment d’être humilié, piétiné. J’ai vécu des choses violentes. J’ai beaucoup perdu ».
Abject. Forcément abject.
Mais on nous dit : " Foutez la paix à Anne Sinclair et à sa Fille, ce sont des êtres humains ...aussi !".
C’est vrai, ça.
Des êtres humains, comme Nafissatou Diallo, après tout - étrangement épargnée, elle, par qui tout ce scandale est arrivé.
(NB : j’avais dit que ce serait long)