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L’information selon ARTE ou les mensonges tranquilles :

ARTE et ses chroniqueurs menteurs et professionnellement branleurs.

Le soir, à 20 h 05 sur ARTE, le magazine « 28 minutes » (qui prétend apporter un « éclairage original et iconoclaste » sur les questions politiques, économiques et sociales ») succède au journal de 19 h 45.
Voyons comment ARTE fait une fixette malhonnête sur les pays d’Amérique latine qui résistent à l’Oncle Sam.

1- CUBA

Le mercredi 8 avril, à 20 h 05 dans le « 28 minutes », l’éditorialiste attitré Jean-Mathieu Pernin nous parla des médecins cubains qui sont sortis de leur pays pour aller combattre le Covid-19 un peu partout dans le monde. On sait qu’ils interviennent en France (dans les DOM-TOM : la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et Saint-Pierre-et-Miquelon) et dans la principauté d’Andorre dont le coprince est le président français. Le journaliste nous en parla-t-il pour les remercier ? Que nenni ! Figurez-vous que l’ONU, dans un rapport de janvier s’alarme de leurs conditions de travail qui en font des « esclaves » de « la dictature cubaine ». Si j’avais le temps de courir derrière tous les mensonges pour les dénoncer, je rechercherais ce rapport, je le lirais en y cherchant vainement où il qualifie Cuba de « dictature » et les médecins cubains d’« esclaves ». J’ai eu naguère l’occasion de passer une journée, à Toulouse (mentor et guide) avec une doctoresse cubaine invitée par l’association France-Cuba et je n’ai pas perçu chez elle le moindre abattement d’une esclave, mais plutôt la fierté d’une patriote au service des humains.

2- LE VENEZUELA

Le journal d’ARTE est annoncé comme « une approche européenne et culturelle de l’actualité ».
Cela signifie que c’est la vision « européenne » de l’actualité qui nous est propose, et non pas l’actualité. On est bien d’accord, là.
Le mardi 5 mai, un « sujet » de 2 minutes est consacré au Venezuela où une tentative d’invasion par des mercenaires vient d’échouer. Je vous laisse déguster ce sommet de mauvaise foi et de contradiction concentrées, œuvre de Christian Roudaut (photo) qui se présente comme journaliste, auteur et réalisateur (et pas menteur ?).

Le titre : « Le Venezuela victime d’une tentative d’invasion ». Attendez, il y a une suite : « selon son président ».

Et l’info : « Nicolas Maduro dans son rôle favori : l’homme d’Etat que l’on voulait abattre ». Et encore : « Devant les caméras, le président du Venezuela ne boude pas son plaisir… »

La vidéo d’ARTE nous montre bien que la tentative a eu lieu, mais, pour Christian Roudaut, le commentateur d’ARTE, le conditionnel est de rigueur :
« Selon les autorités vénézuéliennes, un groupe de mercenaires aurait cherché à accoster... ».

Ses mises en doute sont permanentes alors que les faits ont bien eu lieu. Les images nous le montrent. Tous les commentaires de Christian Roudaut s’acharnent lamentablement à les effacer de nos esprits.

Cette tentative d’invasion est démontrée dans la vidéo, on voit les prisonniers, on voit des documents saisis, on voit les pièces d’identité de deux ressortissants américains,« brandies par Maduro, telles des trophées de guerre ». Et si l’on a affaire à une prétendue agression imaginée par « le pouvoir chaviste… », comment Christian Roudaut peut-il affirmer : « L’opération s’est soldée par la mort de 8 hommes » ? Il fallait dire : « se serait soldée ».

Et puis, n’êtes-vous pas (comme Christian Roudaut) scandalisés d’entendre que ces braves envahisseurs, qui n’ont pas envahi mais qui ont été tués ou arrêtés (en essayant de) sont « qualifiés de terroristes par le pouvoir chaviste… »

Mais le plus beau est ici, où il est clair que Christian Roudaut est un branleur de première : selon lui, le leader de l’opposition, Juan Guaidó « revendique toujours la victoire à la présidentielle de 2018 ».

Election dont il ne pouvait sortir ni vainqueur ni vaincu puisqu’il n’était pas candidat !

Tirez la chasse sur Christian Roudaut, « auteur et réalisateur », je veux bien, puisqu’il le dit, mais « journaliste », je ne crois pas, ou alors, la « Charte de Munich  » ne s’applique pas à ce glandeur malveillant qui a bafoué la plupart de ses préconisations en 2 minutes à peine.

Maxime VIVAS

A lire absolument cet article sourcé et documenté de mon ami Thierry Deronne, depuis Caracas :
Vous allez voir la différence entre un journaliste et un branleur (oui, j’insiste, mais, hein ? Et puis, le mot « connard » est déjà utilisé par Viktor Dedaj pour désigner les formatés d’HEC).


EN COMPLEMENT : Romain Migus explique la situation :

URL de cet article 36107
   
Même Auteur
La face cachée de Reporters sans frontières - de la CIA aux faucons du Pentagone.
Maxime VIVAS
Des années de travail et d’investigations (menées ici et sur le continent américain) portant sur 5 ans de fonctionnement de RSF (2002 à novembre 2007) et le livre est là . Le 6 avril 2006, parce que j’avais, au détour d’une phrase, évoqué ses sources de financements US, RSF m’avait menacé dans le journal Métro : " Reporters sans frontières se réserve le droit de poursuivre Maxime Vivas en justice". Au nom de la liberté d’expression ? m’étonné-je. Quoi qu’il en soit, j’offre aujourd’hui (…)
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"La seule et unique raison pour laquelle certaines parties de la classe dirigeante n’aiment pas Trump, ce n’est pas parce qu’il ne défend pas leurs intérêts (il le fait), mais parce qu’il gère mal les événements et les récits d’une manière qui expose à la vue de tous la laideur de l’empire."

Caitlin Johnstone

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