Après un mois de grèves, de manifestations, d'actions diverses contre la réforme Macron du régime des retraites le premier ministre annonce qu'il se dit prêt à retirer "l'âge pivot" du projet de loi. Sous conditions : pas d'augmentation des cotisations, pas de baisse des pensions et équilibre financier. Il renvoie la discussion entre le patronat et les organisations syndicales en leur signifiant que si l'accord n'est pas obtenu, le gouvernement passera la réforme en force à l'assemblée nationale. Il fixe une date de fin de partie au mois d'avril.
Les syndicats CFDT et UNSA acceptent ce marchandage confus et dangereux. Dangereux car la réforme par points serait avalisée et ouvrirait la voie à la capitalisation conduisant à la baisse générale des pensions et au recul massif de l'âge de la retraite. Confus dans les explications dont personne ne sait plus de quoi il est question. Aucun membre du gouvernement ne peut justifier l'universalité du système proposé. Personne ne connaît la (…)Lire la suite »
Ce 28 décembre 2019, un évènement sans précédent dans l'histoire s'est produit dont les conséquences se feront sentir dans les prochaines semaines. Pour la première fois, les gilets jaunes et les syndicalistes se sont rencontrés officiellement et ont manifesté ensemble pour des revendications identiques : le retrait de la réforme des retraites voulue par Macron et les systèmes d'assurances privées. Cette convergence passée volontairement presqu'inaperçue par les médias sera suivie d'effets dynamiques et rassembleurs dans la prochaine période.
Une année fut nécessaire pour qu'enfin se réalise cette unité d'action. Les causes en sont multiples. Les syndicats n'ont pas mesuré ce qui se passait avec le mouvement des ronds-points. Ils ont été pris de court, quelquefois dépassés. Dés le départ fin 2018, les dirigeants syndicaux ont analysé ce mouvement comme d'extrême droite alors qu'il s'agissait de travailleurs qui se révoltaient contre les injustices sociales, fiscales et (…)Lire la suite »
Ils se sont surpassés. Traités d'anti-sémites, de fachos, de séditieux, de vandales, les gilets jaunes en ont entendu des conneries sur leur compte mais on pensait avoir fait le tour. Que nenni ! A leur tour, les grévistes de la SNCF, de la RATP ou d'ENEDIS en prennent pour leur grade. La campagne de dénigrement monte en puissance jusqu'à les accuser de vouloir empêcher la tenue des fêtes de Noël et du Nouvel An pour les enfants. Les médias, le gouvernement, les élus "en marche" et Macron lui-même se sont jetés dans le marigot pour y patauger en choeur.
Ils n'en sortiront pas indemnes. Politiquement, ils ont perdu aux yeux de la population. Moralement, ils se discréditent en prenant en otage toutes les générations auxquelles ils assurent une baisse générale des pensions et un retour aux retraites d'avant guerre. Humainement, ils se disqualifient aux yeux du monde entier qui observe les gesticulations dérisoires d'un "Manu" en perdition.
En France les gens découvrent leur (…)Lire la suite »
Il y a un an, les repas de Noël étaient égayés des débats sur le mouvement des gilets jaunes. Cette année, les discussions seront centrées sur les grèves et les manifestations organisées par les gilets jaunes, les salariés, les syndicalistes et toutes celles et ceux qui ne sont ni l'un ni l'autre mais qui expriment leur colère et leur espoir de changement de société.
Notre pays n'a jamais connu un tel mouvement dont les gilets jaunes ont été le déclencheur historique. Macron croyait mater ce mouvement et écraser l'envie de transformation sociale. Il a échoué malgré l'arsenal répressif utilisé. La population s'est rangée du côté des manifestants durant l'année écoulée et aujourd'hui avec la réforme des retraites, le peuple comprend que Macron se moque du monde, méprise les gens et veut imposer des reculs sociaux inédits.
Chaque jour qui passe, les gens apprennent qu'avec cette réforme ils vont perdre des acquis sociaux gagnés de haute lutte contre la rapacité du grand patronat (…)Lire la suite »
Le discours d'Edouard Philippe devant le Conseil Économique Social et Environnemental a un impact considérable sur le mouvement. Loin d'atténuer l'action, il vient de la renforcer en obligeant la CFDT, la CFTC et l'UNSA, qui restaient à l'écart croyant qu'ils seraient entendus, à rejoindre les manifestations du 17 décembre. Je l'ai répété souvent, c'est la politique de Macron qui créera la convergence des luttes. C'est sa politique qui mettra des millions de gens dans les rues. Demain, plus tard, je ne sais. Ma certitude, des millions dans les manifestations pour mettre fin à cette politique inhumaine, inégalitaire, injuste.
Qu'annonce le premier ministre ? La fin du régime par répartition basé sur les cotisations sociales salariales et patronales. Seuls les patrons vont gagner les cotisations qu'ils ne paieront plus et que les salariés devront se payer par les assurances capitalisées. Les inégalités vont exploser car qui pourra se payer les assurances ? Ceux qui en auront les (…)Lire la suite »
La France est secouée. Les gilets jaunes avaient prévenu. Si le gouvernement restait sourd aux revendications, le mouvement social s’élargirait et la tempête serait en vue. Le 5 décembre confirme la prédiction. Première grande vague de colère, plus d’un million de personnes dans les rues du pays. Préparation de la deuxième vague le 10 décembre. Dans les villages et les villes, on se rassemble, on discute, on s’organise, gilets jaunes ou sans gilets, salariés ou chômeurs, jeunes ou retraités, chacune et chacun redresse fièrement la tête. Pareillement dans les entreprises.
La peur change de camp. On a subi les humiliations, les oukases, les intimidations, les insultes. On a accumulé la colère, le ras le bol. Aujourd’hui, ça explose. Le peuple n’en peut plus. Il demande les comptes. Évidemment la réforme des retraites cristallise ce mécontentement mais il serait erroné de croire que le retrait de cette mesure serait la seule réponse capable d’éteindre l’incendie social. Le mouvement (…)Lire la suite »
Le 5 décembre approche, le pouvoir est inquiet, nous sommes confiants. Macron réunit séminaires sur séminaires pour tenter de désamorcer le mouvement qui se profile à l'horizon. Sa tactique : diviser les retraités et les jeunes, opposer les catégories entre elles, professions libérales ( médecins, avocats, journalistes, auto entrepreneurs, artisans, commerçants) contre professions salariées (ouvriers, employés, cadres, techniciens, informaticiens), mentir sur les réalités financières des retraites par répartition et sur les régimes spéciaux prenant en compte des spécificités des différents métiers.
Rien n'y fait, la population soutient le mouvement et demande une réforme qui améliore leur situation et non le contraire. C'est ce que demandent les syndicats qui bien que trop souvent absents de la grande lutte des gilets jaunes appellent à l'action unie ces jours-ci. Nous pouvons disputer sur le passé mais nous devons savoir passer au-dessus des divergences pour faire avancer (…)Lire la suite »
Depuis 2012, la France s'embourbe au Mali pour des raisons "néo colonialistes", économistes, géo-stratégiques sans résultats probants si ce n'est l'allongement du nombre de morts et le chaos économico-social. Pour un coût de deux millions d'euros par jour, une peccadille pour Macron lui qui trouve que nous dépensons trop dans le social. Les Français supportent cette intervention militaire.
Bien sûr, je suis attristé de la quarantaine de soldats morts dans la guerre du Mali. J'ai de la compassion pour les familles endeuillées. Je m'incline devant la dépouille de nos militaires tués en terre africaine.
Mais je refuse le soutien aux responsables de ces morts inutiles. Je l'avais exprimé quand François Hollande a déclanché l'intervention en 2012. Vous pouvez vérifier en lisant ce que j'écrivais dans ces colonnes les 15 et 17 janvier 2013. Non, les soldats ne se battent pas pour défendre les intérêts de la France et des Français, ils combattent pour que les firmes comme Areva (…)Lire la suite »
Communiqué de presse
Nous accusons le Ministre de l'Intérieur M. Castaner !
Samedi 16 novembre la police a tendu une souricière aux manifestants place d'Italie malgré l'autorisation délivrée par la Préfecture de Police de Paris.
Aux alentours de 13h, les forces de répression encerclent les gilets jaunes et les bloquent sur la place sans possibilité de se dégager de cette nasse, de ce traquenard tendu pour empêcher la manifestation prévue à 14h.
Les organisateurs ne seront informés de l'interdiction qu'au moment du départ, ne pouvant prévenir les participants de cette décision surprenante.
Dès ce moment, nous assistons au déchaînement des violences policières : tirs de LBD, pluie de grenades lacrymogènes, nuages de gaz asphyxiants, coups de matraques, utilisation des canons à eau.
Par centaines, les manifestants subissent cette répression inédite. Beaucoup seront blessés. Étonnamment, celles et ceux qui essaient de s'extraire de ce piège sont bousculés et interdits de (…)Lire la suite »
Dès mon retour de la Place d'Italie où avec mes amis de Montreuil nous étions allé manifester pour nos revendications, j'ai ressenti le besoin d'exprimer mes sentiments partagés. Satisfait de la soirée anniversaire tenue la veille, soirée politico festive à laquelle plusieurs centaines de participants ont échangé, partagé, rêvé, je partai joyeux à la manifestation montreuilloise de Croix de Chavaux jusqu'à Place d'Italie. Sans incident, entourés d'une empathie populaire, nous voici arrivés sur la place du 13e arrondissement.
Soudain des explosions de grenades lacrymogènes, des charges policières, des gilets jaunes désemparés, des poubelles incendiées. Nous nous rendons dans un café bordant la place pour prendre un sandwich et consommer une boisson. A nouveau, lacrymo, charges, débandades. Ce coup-ci, les gaz pénètrent dans le bistrot. Mes yeux se mouillent, l'air m'est irrespirable malgré le mouchoir en papier me servant de masque. Je suffoque ainsi que mes voisins. nous sortons (…)Lire la suite »