RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Ce soir je suis heureux et triste à la fois !

Dès mon retour de la Place d’Italie où avec mes amis de Montreuil nous étions allé manifester pour nos revendications, j’ai ressenti le besoin d’exprimer mes sentiments partagés. Satisfait de la soirée anniversaire tenue la veille, soirée politico festive à laquelle plusieurs centaines de participants ont échangé, partagé, rêvé, je partai joyeux à la manifestation montreuilloise de Croix de Chavaux jusqu’à Place d’Italie. Sans incident, entourés d’une empathie populaire, nous voici arrivés sur la place du 13e arrondissement.

Soudain des explosions de grenades lacrymogènes, des charges policières, des gilets jaunes désemparés, des poubelles incendiées. Nous nous rendons dans un café bordant la place pour prendre un sandwich et consommer une boisson. A nouveau, lacrymo, charges, débandades. Ce coup-ci, les gaz pénètrent dans le bistrot. Mes yeux se mouillent, l’air m’est irrespirable malgré le mouchoir en papier me servant de masque. Je suffoque ainsi que mes voisins. nous sortons pour nous mettre à l’écart. Nous prenons une ruelle, nous rencontrons une amie montreuilloise en larmes. Les gaz l’ont surprise dès son arrivée. On se sépare et je conduis une autre amie prendre le métro à la station Chevaleret.

Je reviens sur mes pas, je croise des manifestants qui se dirigent vers la gare d’Austerlitz, j’observe les manoeuvres de la flicaille qui cherche à nous cerner. Je pense que le pouvoir en difficultés face à la montée du mécontentement et de la colère tente par la répression aveugle de mater l’insurrection pacifique qui le discrédite depuis une année.

Je pense qu’il n’y parviendra pas. Ce soir les médias à sa dévotion vont tenter de nous opposer aux syndicats, nous opposer entre nous. Les zélés commentateurs vont habler sur l’anniversaire qui a mal tourné sans inviter un seul gilet jaune sur les plateaux. Les directions de chaînes ont reçu l’ordre de n’inviter que des propagandistes macroniens. Mais la vérité chemine. Le mouvement aussi. Ça remue dans beaucoup de quartiers. La police apparaît nue devant des millions de français. l’État devient policier et que fait la police ? Ça crève les yeux comme le clame la majorité des gilets jaunes. Ce soir mon coeur est triste. Le pays s’enfonce dans un autoritarisme digne des pays totalitaires tant honnis par les peuples qui l’ont subi.

Ce soir, d’autres victimes des violences policières, des arrestations, des blessés, des gazés vont rejoindre le panthéon des héros anonymes qui luttent pour défendre les libertés, les droits républicains foulés aux pieds par ce pouvoir aveugle, sourd, méprisant. En réponse aux questions d’une télé étrangère, je viens d’expliquer que la répression aussi forte est l’expression d’une grande faiblesse et d’une peur du rassemblement en vue de la grève interprofessionnelle du 5 décembre. Les gilets jaunes sauront faire front en participant nombreux aux manifestations de syndicalistes et d’étudiants.

Ce soir, après avoir écrit ce post, je retrouve mon optimisme. En préparant l’action de demain à Montreuil. La vie continue et la lutte aussi. ¡Ramos a triumfar !

URL de cet article 35436
   
« Arabesque américaine » : Printemps Arabe ou révolutions colorées fomentées par les USA ?
Ahmed BENSAADA
Souvent évoqué, parfois décrié, mais rarement analysé, le rôle des États Unis dans les révoltes de la rue arabe fait enfin l’objet d’un travail sérieux, rigoureux et fort bien documenté. Arabesque américaine* est l’ouvrage d’Ahmed Bensâada, un chercheur algérien établi à Montréal. Dès les premières lignes, l’auteur annonce la couleur « une chose est évidente : le mode opératoire de ces révoltes a toutes les caractéristiques des révolutions colorées qui ont secoué les pays de l’Est dans (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le rôle d’un bon journaliste est de s’en prendre aux abus de pouvoir des puissants. Et lorsque cela arrive, la réaction est toujours violente.

Julian Assange

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.