Gilets jaunes : le préfet Lallement a organisé un traquenard place d’Italie
Le 16 novembre, le mouvement populaire des Gilets Jaunes fêtait ses un an. Haïs par la bourgeoisie rentière, méprisés par la petite-bourgeoisie collabo, les Gilets Jaunes ont réveillé la France de l’état catatonique dans lequel l’avait mise l’élection frauduleuse (pléonasme) du larbin de la rente, Macron. S’ils ont montré que la bourgeoisie rentière, et versaillaise d’esprit, n’a pas changé depuis les massacres de 1848 et de la Commune, ils ont aussi fait tomber le masque d’une petite bourgeoisie qui n’adore rien d’autre que de se regarder et penser combien elle est belle, tolérante, démocratique, l’ultime rempart contre les forces sombres du fascisme. Les gilets jaunes ont été tabassés, gazés, démembrés, énucléés sans répit. Des grandes rafles ont été organisées avant les manifestations, enfermant des milliers de manifestants sans aucun motif et au mépris de toute légalité, parfois pendant 48 heures de garde-à-vue. La procédure inique et absolument injuste de comparution immédiate a permis de juger des milliers de prisonniers à la chaîne. Des juges aux ordres de Macron et Belloubet ont condamné sans répit des milliers de manifestants à des peines de prison ferme, condamnations destinées à briser leur vie sociale. Bref, en un an, le voile est tombé, laissant voir ce que beaucoup savait déjà en 2017 : le ticket du deuxième tour Macron-Lepen, vendu pendant des mois avant les élections par des milliers de unes et d’articles d’une presse aux ordres des principaux milliardaires français, avait deux faces parfaitement identiques et débouchait sur la même chose : une politique néo-pétainiste contre les travailleurs destinée à protéger les intérêts d’une bourgeoisie rentière toujours plus gourmande, toujours plus parasite et toujours plus violente.
Non seulement les Gilets Jaunes ont permis de paralyser un temps et de ralentir cette politique mafieuse et assassine, mais ils ont aussi - et c’est peut-être le plus important - arraché au petit-bourgeois son masque de coolitude et de pseudo-démocrate. Dans la répression contre les Gilets Jaunes, le petit-bourgeois a, pour l’essentiel, applaudi des deux mains, écoeuré par ce surgissement d’un peuple qu’il faisait mine de défendre. De la même manière qu’il a manqué de s’évanouir (sur commande médiatique), lors des perquisitions contre le siège de la France Insoumise, non parce que Belloubet avait envoyé cent miliciens armés piller les fichiers informatiques du premier parti d’opposition, mais parce que deux de ces miliciens armés avaient reçu de dangereux postillons lancés à pleine vitesse sur leur visage par le monstre inhumain qui-crie-très-fort et fait-des-grimaces Jean-Luc Mélenchon. Le masque est tombé et Macron s’avère bien le parfait représentant de cette petite-bourgeoise collabo, horde de bien-pensants, s’offusquant sur commande et pour se donner bonne conscience contre les gouvernements résistants de Cuba et du Venezuela mais détournant les yeux face aux horreurs de celui pour qui ils ont massivement et aveuglément voté.
Le tournant pétainiste (ou versaillais, ou fasciste, c’est la même filiation) pris par notre pays depuis les manifestations contre les lois "travail" d’El-Khomri, s’accentue toujours plus, particulièrement sur Paris où sévit désormais le préfet Lallement dont l’habit fait, pour le coup, absolument le moine. Place d’Italie, ce samedi 16 novembre, c’est un véritable traquenard contre les manifestants Gilets Jaunes qu’a organisé Lallement. Envoyant ces blacks-blocks infiltrés et vrais flics (repérés par de très nombreux manifestants, dont votre serviteur, et dénoncés comme tels, chopés par une vidéo involontairement diffusée par BFM), Lallement leur a fait allumer des feux de poubelle, organiser de pseudo-affrontements avec les CRS, bombarder de pavés les pompiers et démolir le monument du Maréchal Juin, avant, à quatorze heures, soit à l’heure même où la manifestation préalablement autorisée devait démarrer, d’interdire celle-ci, de nasser les manifestants sur la place (desquels les flics blacks-blocks avaient été exfiltrés) avant de gazer, d’arroser au canon à eau et de matraquer pendant plus de deux heures (cf. le témoignage sans équivoque d’Olivier Besancenot). Une technique qui n’est pas sans rappeler (pour le moment, mais jusqu’à quand ?, sans les mitraillettes) le général putschiste Pinochet et ses tortures et massacres de masse de militants dans le stade National et le stade Chili, en 1973.
Frédéric Lordon a déclaré récemment que, dans les périodes pré-révolutionnaires ou révolutionnaires, c’est la bourgeoisie qui définit le degré de violence des événements. La question qui se pose, et qui revient de plus en plus parmi les manifestants, est désormais celle-ci : si la révolution populaire triomphe, à quel degré de violence faudra-t-il soumettre cette bourgeoisie, qui a fait gazer, démembrer, énucléer, tabasser sans répit, et qui pourrait bien, prochainement, se mettre à tuer, comme elle le fait toujours (et en masse, cf. la Commune) lorsqu’elle est acculée ?