Une béatification qui ne réjouit pas tout le monde de la même manière, même pas les croyants qui sont souvent très loin idéologiquement les uns des autres. Une béatification qui en réjouira certains et en laissera d’autres dans la plus totale indifférence. Mais aussi une béatification qui n’est pas sans soulever de sérieuses questions sur les engagements politiques de Jean-Paul II et de ses liens privilégiés avec les administrations américaines.
Le premier mai prochain sera célébrée la béatification de Karol Jósef Wojtyla, alias Jean Paul II, passage préalable obligé avant la sanctification que l’Église Catholique va lui décerner. Ce procès en béatification a véritablement été un procès éclair si on se souvient que, dans les temps passés, des décennies et même des siècles étaient nécessaires pour qu’un membre du culte catholique fût déclaré saint ou, plus difficilement encore, sainte à cause de ce machisme congénital qui caractérise cette religion.
La société du spectacle nous offre presque chaque jour de ces "˜fondu enchaîné’, comme on dit au cinéma, qui brouillent la perception de l’actualité mêlant les fastes de toute nature d’une société "˜peopolisée’ jusque dans ses rites religieux et occultant les réalités tragiques de maintenant et de demain. Dans le contexte pré-apocalyptique de la situation internationale, la venue d’un pape en terre de son dernier chanoine laïque intronisé à Latran bouscule les capacités d’analyse… C’est comme issu d’un rêve qu’un conte féroce m’est venu à l’esprit ; peut-être pourrait-il nous replonger dans la réalité :