RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

BENOàŽT XVI AUX JOURNÉES MONDIALES DE LA JEUNESSE (JMJ)

Jeudi, le 18 août, Benoît XVI sera reçu en grande pompe en Espagne pour rencontrer les centaines de milliers de jeunes venus de tous les coins du monde. Les organisateurs parlent de 380 000 étrangers et de 120 000 espagnols. Pour les célébrations, présidées par le Pape, on s’attend à une foule oscillant entre un et deux millions de personnes.

De nombreuses voix discordantes se font entendre pour dénoncer pareil déploiement dont les coûts seront de 50 millions d’euros, soit un peu plus de soixante douze millions de dollars US. Elles se réfèrent, entre autres, au contexte de la crise économique mondiale qui affecte de façon particulière les populations du Tiers-monde ainsi que les chômeurs, les travailleurs au salaire minimum de même que les groupes les plus vulnérables que sont les personnes âgées, les malades, les jeunes. Elles sont scandalisées par le fait que l’Église catholique, témoin de Jésus de Nazareth, celui-là même qui s’est fait le plus petit des petits et le serviteur des serviteurs, soit représenté par un personnage qui s’enveloppe de tous les honneurs d’un chef d’État et qui se prête à pareille démonstration, plus près des grands rassemblements de partis politiques en pleine campagne électorale que de la présence humble et sans ambigüité d’un véritable témoin de Jésus.

Ces protestations constituent par elles-mêmes une critique fondée sur ce grand décalage qui existe entre ces représentants hiérarchiques de l’Église institutionnelle et Jésus lui-même. Vraiment, aucune comparaison n’est possible tant sur le plan de l’esprit que de l’engagement. Autant les premiers sont jaloux de leur pouvoir, du rang de leurs fonctions et des avantages et privilèges qui les accompagnent, autant le second se fait humble, dépouillé et fidèle représentant de son Père. « Qui me voit, voit le Père. » Je doute fort que Benoît XVI puisse en dire autant en relation avec Jésus de Nazareth. Si tel était le cas, peu le croirait.

Il faut voir maintenant ce qu’il aura à dire aux grandes puissances qui mettent le feu un peu partout au Moyen Orient, en Afrique et qui ne cessent de tramer des projets criminels en Amérique Latine et ailleurs dans le monde. Trouvera-t-il le courage et l’inspiration qu’il faut pour dénoncer à voix haute ces aventures guerrières de conquête et de pillage, couvertes de mensonges et de manipulation de l’information, que mènent les États-Unis, l’OTAN et le Canada en Libye et d’une certaine façon en Syrie ? Aura-t-il le courage du prophète Isaïe pour rappeler à l’ordre ces pays de l’Occident, dit chrétien, qui se réclament de la foi et de Dieu tout en faisant le contraire de ce qu’il attend d’eux. Un langage sans équivoque et sans aucune complaisance.

« Cessez d’apporter de vaines offrandes : J’ai en horreur l’encens, Les nouvelles lunes, les sabbats et les assemblées ; Je ne puis voir le crime s’associer aux solennités. Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes yeux ; Quand vous multipliez les prières, je n’écoute pas : Vos mains sont pleines de sang. Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, Protégez l’opprimé ; Faites droit à l’orphelin, Défendez la veuve. » (Is.1, 13-17) »

"Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, et qui joignent champ à champ, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’espace, et qu’ils habitent seuls au milieu du pays ! Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, Qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, Qui changent l’amertume en douceur, et la douceur en amertume ; Qui justifient le coupable pour un présent, Et enlèvent aux innocents leurs droits ! Malheur à ceux qui prononcent des ordonnances iniques, Et à ceux qui transcrivent des arrêts injustes, pour refuser justice aux pauvres, et ravir leur droit aux malheureux de mon peuple, pour faire des veuves leur proie, et des orphelins leur butin ! "(Is.5-10)

Voilà le langage qui correspond aux témoins de Jésus de Nazareth. Les temps que nous vivons n’ont pas tellement changé quant à cette dynamique des relations entre puissants et faibles. Ce n’est pas le grand-prêtre de l’époque qui a eu le courage de cette parole, mais un prophète, libre des institutions et disponibles à la volonté de Dieu. Aujourd’hui où sont passés les prophètes ? Ils sont là , soit muselés par les hiérarchies ou encore isolés dans les coins perdus d’un diocèse ou d’une prison. N’empêche, ils parviennent tout de même à parler et à faire entendre la parole de celui qui a donné sa vie pour que la vérité soit proclamée à toute personne de bonne volonté. Ils ne sont évidemment pas sur les estrades à se faire applaudir et admirer, mais dans les rues à faire entendre une parole de vie et de solidarité.

Voilà ce que Jésus disait au moment d’entamer sa vie publique qui allait inévitablement le conduire à une condamnation à mort.

« « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacré par l’onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres ; il m’a envoyé annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue et renvoyer en liberté les opprimés. » - Lc. 4,18-19

Je ne pense pas que les propos et engagements de Benoît XVI le mettent en grand danger devant les puissances dominantes de nos sociétés. Il compose assez bien avec elles.

Oscar Fortin

Québec, le 17 août 2011

http://humanisme.blogspot.com

URL de cet article 14408
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

« Cremada » de Maïté Pinero
Bernard Revel
Prix Odette Coste des Vendanges littéraires 2017 Maïté Pinero est née à Ille-sur-Têt. Journaliste, elle a été correspondante de presse en Amérique Latine dans les années quatre-vingts. Elle a couvert la révolution sandiniste au Nicaragua, les guérillas au Salvador et en Colombie, la chute des dictatures chiliennes et haïtiennes. Elle a écrit plusieurs romans et recueils de nouvelles dont « Le trouble des eaux » (Julliard, 1995). Les huit nouvelles de « Cremada », rééditées par Philippe Salus, illustrent (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

C’est seulement quand le nombre de cadavres de l’oppresseur est suffisamment grand qu’il commence à écouter.

Amilcar Cabral

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.