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Thème : Pape

Un pape au passé trouble

José FORT
Le pape, on vous le dit sur tous les tons, est l'ami des pauvres. Il voyageait en bus et en métro, on lui a payé de nouvelles godasses et un billet de 2ème classe pour un Buenos Aires-Rome-Buenos Aires. A faire pleurer dans les chaumières. Les réactions se multiplient. Et je comprends parfaitement que certains (comme la direction du PCF, Castro, Maduro) se livrent à des déclarations disons… jésuitiques. Peuvent pas faire autrement au risque d'ouvrir un nouveau front. Mais nous, les irresponsables, rien nous empêche de témoigner et dire qui est ce pape. Un réactionnaire de la pire espèce complice de la dictature que l'on qualifiait il y a quelques jours encore en Argentine comme chef de file de l'opposition à la présidente Cristina Kirchner. Pour une raison simple : la politique de l'Argentine vise à se dégager de la tutelle des multinationales et de l'impérialisme yankee. Envoyé spécial de « l'Humanité » en Amérique du Sud pendant plusieurs années je peux témoigner. Au (…) Lire la suite »

« Bergoglio a participé au silence complice de l’Eglise avec la dictature génocidaire »

Flora Carpentier

L’annonce le 13 mars de l’élection du pape argentin Jorge Bergoglio a suscité de nombreuses réactions.La Présidente Cristina Kirchner, dont les relations avec Bergoglio ont été tendues par le passé, notamment lors de l’approbation de la loi sur le mariage pour tous, lui a adressé ses félicitations, lui souhaitant une « tâche pastorale fructueuse ». Elle se rendra à Rome ce lundi pour le rencontrer et assister à la messe d’intronisation prévue mardi.

Néanmoins, dans l'échiquier politique argentin, ce sont surtout les secteurs de l'opposition patronale qui sortent renforcés de cette élection et s'en sont réjouit, rejoignant l'élan de fierté nationale qui animait la foule catholique réunie devant la cathédrale de Buenos Aires pour fêter l'évènement. Dans ce contexte, de nombreux militants ont manifesté leur indignation : « Le pape complice ! ». Car derrière l'image d'un pape humble et proche des pauvres que l'Eglise s'acharne à mettre en avant, se cache un lourd passé pour celui qui fût l'archevêque de Buenos Aires : sa complicité avec la dictature génocidaire des années 70, la plus sanglante de l'histoire argentine ; celle-là même qui a torturé et fait disparaître plus de 30000 militants ouvriers et des organisations de gauche sous les ordres du général Videla et de l'Amiral Massera portés au pouvoir par le coup d'Etat militaire de mars 1976. Il ne faudrait pas oublier qu'avant d'être nommé responsable de la Compagnie de Jésus, (…) Lire la suite »

Habemus papam - François Ier Bergoglio, une ombre au tableau

Christian TERRAS

Né en 1936, l’archevêque de Buenos Aires, le cardinal Jorge Bergoglio, élu le 13 mars sous le nom de François 1er est un modéré, classique, « spirituel », cultivé et nuancé, vivant simplement et en retrait par rapport au tournant de la restauration ratzingérienne. Pondéré dans ses jugements, il fait figure d’homme de consensus. Sauf que l’image de ce premier pape d’Amérique latine est aujourd’hui entâchée par des révélations concernant son passé lors de la dictature argentine. De sorte que son début de pontificat commence très mal.

Au travers d'un livre « El Jesuita - Conversaciones con el cardenal Jorge Bergoglio » de Sergio Rubin e Francesca Ambrogetti, le cardinal Bergoglio a sans doute tenté de redorer son blason et de contester les sérieuses accusations qui pèsent contre lui quant à sa conduite alors qu'il était provincial de la Compagnie de Jésus en 1973 et 1979. Suite aux accusations de deux prêtres Orlando Yorio et Francisco Jalics qu'il aurait remis aux autorités militaires. La défense de Bergoglio semble empruntée. Selon sa propre version, Bergoglio aurait conseillé à ces deux prêtres, religieux jésuites comme lui au demeurant (!) de "faire très attention" en raison de leur réputation de subvertir l'ordre social. C'est à dire qu'il aurait cherché à les protéger de la police dictatoriale qui ne pouvait que les poursuivre suite à leur engagement parmi les pauvres des bidonvilles de Bajo Flores. Toujours selon sa propre version, alors provincial de la Compagnie, il aurait proposé à Yorio et Jalics de (…) Lire la suite »
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Fumée blanche et noirs présages

Jean ORTIZ

L’élection d’un pape est toujours politique. Le Vatican et la hiérarchie de l’Eglise, mis à part quelques périodes comme celle du "Concile Vatican II" et du "bon pape" Jean 23, ont rarement penché du côté des peuples.

L'élection de "François Premier" l'Argentin, n'est donc ni "un tournant", ni une révolution", ni "un aggiornamiento", ni "un virage vers la modernité"... comme s'esbaudissent et ânonnent la quasi totalité des commentateurs, des politiques, et des médias. Cette élection me rappelle la terrible humiliation dont fut victime en 1983 le père Ernesto Cardenal, prêtre et ministre de la culture du gouvernement sandiniste. Jean Paul II avait exigé que les quatre prêtres qui participaient au gouvernement de libération, après le renversement de la dictature de Somoza, démissionnent. De passage à Managua, il avait refusé de serrer la main d'Ernesto et l'avait menacé du doigt sur le tarmac, l'obligeant à s'agenouiller. Le père Cardenal fut suspendu, et interdit de ministère, coupable d'engagement aux côtés des humbles et de leur lutte. Dans ces années 1980, au même moment où au Salvador, au Guatemala ..., des prêtres et des religieuses inspirés par la théologie de la libération étaient (…) Lire la suite »

De quoi le pape est-il le nom ?

Philippe ARNAUD

Je reviens sur l’élection du pape, qui a occupé, hier, tous nos écrans, sans trop de considération pour les protestants, juifs, musulmans, athées et libres-penseurs, dont on peut penser qu’ils ne manifestaient pas le même enthousiasme pour l’événement.

Remarque 1. On notera le ton nettement moins pincé des journalistes lors de cet événement que lors des funérailles d'Hugo Chavez, alors que les raisons de critique (en dehors des entorses à la laïcité) à l'égard de l'Église ne manquent pas, ne serait-ce que d'un point de vue catholique de gauche : conservatisme en matière de moeurs, rapprochement avec les intégristes d'extrême droite, inflexions traditionalistes en matière de liturgie (le Motu proprio, ou permission de célébrer la messe en latin), etc. Remarque 2. Les journalistes (et certains commentateurs) se sont extasiés sur ce "premier-pape-non-Européen" [sic]. Certes, ce pape est Argentin, mais on peut néanmoins faire remarquer que, de tous les pays sud-américains, l'Argentine est le plus "européen". Les Argentins disent plaisamment que les Mexicains descendent des Aztèques, les Péruviens des Incas et les Argentins... des bateaux (on a également attribué ce mot aux Porteños, habitants de Buenos-Aires). De tous les (…) Lire la suite »

Les véritables raisons de la démission de Benoît XVI (Pagina 12)

Eduardo Febbro

Les experts du Vatican expliquent que le pape Benoît XVI avait décidé de démissionner dès le mois de mars de l’année dernière, après un retour de voyage au Mexique et à Cuba. A cette période, le pape, qui incarne ce que le spécialiste et universitaire français Philippe Portier appelle une « lourde continuité » avec son prédécesseur Jean Paul II, découvre la première partie d’un rapport élaboré par les cardinaux Julián Herranz, Jozef Tomko et Salvatore De Giorgi. Dans ce document sont résumés les abîmes, en rien spirituels, dans lesquels l’Eglise est tombé : corruption, finances occultes, guerres fratricides pour le pouvoir, vol massif de documents secrets, luttes entre factions et blanchiment d’argent. Le résumé final insistait sur la « résistance au changement de la part de la curie et des nombreux obstacles posés aux actions demandées par le pape pour promouvoir la transparence ».

Le Vatican est un nid de hyènes enragées, un pugilat sans limites ni morale quelconque où la curie assoiffée de pouvoir fomente les dénonciations, les trahisons, les traquenards, le blanchiment d'argent, des opérations secrètes pour préserver ses prérogatives et privilèges face aux institutions religieuses et financières. Très loin du Ciel et très proche des péchés terrestres. Sous le mandat de Benoît XVI, le Vatican a été l'un des Etat les plus opaques du monde. Si Josef Ratzinger a soulevé le voile du silence sur les curés pédophiles, il n'a en rien modernisé l'Eglise, ni tourné la page de l'héritage d'affaires troubles léguées par son prédécesseur Jean Paul II. Ce premier rapport des trois cardinaux a conduit, en août de l'année dernière, à la nomination du Suisse René Brülhart, un spécialiste en blanchiment d'argent qui a dirigé pendant huit ans la Financial Intelligence Unit (FIU) du Liechtenstein, autrement dit l'agence nationale chargée d'analyser les opérations (…) Lire la suite »
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Le sabre et le goupillon : le retour

Comment Ratzinger a anéanti l’église du peuple en Amérique latine

Marc VANDEPITTE

Joseph Ratzinger est essentiellement connu comme pape mais ses principaux faits d’armes, il faut les chercher durant la période où il était Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. En cette qualité il fut en effet l’architecte d’une des plus vastes campagnes idéologiques et politiques de l’après-guerre, ce qu’on a appelé la « Restauration ».

Néoconservatisme En 1978 Karol Wojtila (nom du pape Jean-Paul II, ndlr) est appelé à diriger la plus grande communauté religieuse du monde. Il se trouve devant une église post-conciliaire en état de crise profonde : assistance à la messe et vocations en chute libre, nombre élevé de divorces entre catholiques, rejet de l'autorité papale en matière de contrôle des naissances ; un monde plein d'hérésie. Il veut un virage radical. Plus de risques, plus d'expériences, c'en est fini des réflexions et des interventions. On garde sans doute les textes du Concile mais on en enterre l'esprit. Le pape se prépare à une politique ecclésiale centralisée et orthodoxe, accompagnée d'un réarmement moral et spirituel. Pour ce faire il joue habilement du climat de cette époque qui présente d'ailleurs bien des ressemblances avec le nôtre. Au milieu des années 1970 commence une profonde crise économique. Le climat mental optimiste des années 1960 bascule et se caractérise par une aspiration à la (…) Lire la suite »

Le Pape est amoureux !

Ariane WALTER
Au sujet de la démission du Pape, ne croyez pas un mot de tous les commentaires de la presse et du monde politique ! Que de bêtises ! Que d'éloges pour quelqu'un qui renonce à travailler parce qu'il est malade ! A 85 ans ! Il n'y a rien là d'héroïque ou de surnaturel. Et encore il a de la chance d'avoir une bonne retraite ! Toute cette admiration d'une clique qui n'a pour religion que le veau d'or est assez cocasse. Mais passons. Ou plutôt ne passons pas car cette histoire n'est rien d'autre qu'une belle histoire d'amour. Ne croyez pas que je badine ! C'est du sérieux (Comme le disait Sarko de sa Carla ! Quelle époque merveilleuse ! ) Cette belle histoire nous est contée en détail par l'Express. Je précise mes sources pour prouver qu'elles n'ont rien de complotiste. Non. Il faut simplement savoir lire entre les lignes. Donc le Pape avait un majordome qui, nous dit l'Express, le journal de Barbier, c'est quand même une référence, l'habillait le matin. (Le déshabillait-il (…) Lire la suite »
Jean-Marie Bigard et un milliard de catholiques orphelins

Benoit XVI, d’âge canonique, démissionne et décoince la bulle !

Denis Thomas

Pour une nouvelle, c’est une nouvelle. Nous avions l’habitude de voir les papes s’éteindre, usés mais nimbés. Benoît XVI choisit de jeter l’éponge officiellement pour raison de santé. Il en a le droit canonique comme l’âge du même nom.

Il a ménagé ses effets. A la fin du consistoire prévu ce lundi 11 février, en présence de tous les évêques romains réunis pour envoyer trois nouveaux saints au paradis - les martyrs d'Otrante - Benoît XVI, en latin s'il vous plait, a annoncé qu'il n'assurerait plus son ministère « pétrinien » (il est le successeur de Saint Pierre) à la fin du mois. Sans préavis. Jusqu'ici sur 265 papes, seuls cinq se sont défilés : Pontien en 235, Félix II en 358 ; Grégoire VI en 1046, Célestin V en 1294 et Grégoire XII en 1415. Le couteau sous la gorge … Plus récemment Pie XII l'avait envisagé, de peur (exagérée) d'être séquestré par Hitler, Paul VI pour ses 80 ans et Jean-Paul II en l'an 2000. Sans suite. Un milliard de catholiques dont 400.000 prêtres et 4.000 évêques se retrouvent momentanément orphelins en attendant de voir une fumée blanche monter des toits du Vatican. Pour la Pâque, nous assure-t-on. Ce serait l'occasion d'un rééquilibrage Nord-Sud ou plutôt Sud-Nord car 80% des (…) Lire la suite »

Benoît XVI au Mexique et à Cuba

Oscar FORTIN
L'Amérique latine, dans son ensemble, est une région fortement attachée aux valeurs religieuses et, de façon spéciale, aux pratiques cultuelles de la foi chrétienne. Si le catholicisme a perdu plusieurs de ses adeptes au profit d'autres confessions chrétiennes, il n'en demeure pas moins toujours important, à travers ses institutions et la sublimation de la papauté. Cette importance trouve également écho chez les décideurs politiques et les oligarchies économiques du Continent. Il y a un dicton qui affirme « qu'aucun coup d'État militaire ne serait possible en Amérique latine sans la bénédiction des hautes autorités de l'église catholique ». Les cas récents du Honduras, en 2009, et du Venezuela, en 2002, en sont une illustration plus que probante. Il n'est donc pas surprenant que ces pouvoirs tentent d'influencer les orientations de ces visites papales aux mieux de leurs intérêts. Benoît XVI, ce pape qui dirige l'Église catholique depuis 2005, ne manque certes pas d'esprit et (…) Lire la suite »