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Thème : Mali

France-Mali : désaccord de défense et nouvelles clôtures pour enclos coloniaux

Ahouansou SÉYIVÉ

La signature du nouvel accord de défense, ou accord de partenariat militaire selon une nouvelle nomenclature plus « politiquement correcte », liant le Mali à la puissance impérialiste française, et prévu pour le 16 juillet 2014, marque une nouvelle étape de la remilitarisation de l’Afrique par la France.

Prise pour ce qu'elle est, cette remilitarisation n'est qu'un des aspects de la remise au pas des anciens enclos coloniaux par les puissances occidentales. Tout s'imbriquant pour former un tout cohérent, il est important de souligner le caractère protéiforme de ce que certains, de façon générique, appellent le néocolonialisme, et qui n'est en définitive qu'une des déclinaisons de l’impérialisme économique. On ne peut comprendre et analyser sereinement le militarisme français en Afrique, le Mali étant loin d'être un cas isolé, si on ne le replace pas dans le cadre de dynamiques économiques plus larges, liées à la fin d'un monde occidento-centré économiquement lesté d'économies vacillantes, « challengé » par l'émergence de forces concurrentes et menaçantes que sont notamment les BRICS. Le lancement par ces derniers, lors du sommet de Fortaleza, d'une banque de développement disposant de fonds de réserve d'urgence et appelé à concurrencer le FMI, en est la manifestation récente la (…) Lire la suite »

Alors que la guerre continue au Mali, les créanciers réclament le remboursement

CADTM international
Alors que la guerre continue au Mali, les créanciers réclament le remboursement des dettes et instrumentalisent l’« aide » pour leurs propres intérêts. La guerre qui continue au Nord du Mali n’a aucune incidence sur le comportement des créanciers qui continuent d’exiger le remboursement de la dette malienne. Comble du cynisme : ces même créanciers prétendent aider le Mali à se « reconstruire et se développer ». 3,25 milliards d’euros (environ 2 128 milliards de FCFA) ont été ainsi promis en mai 2013 par 80 pays et 28 organisations internationales. Le 15 mai dernier, ils se sont réunis à Bamako sous la coprésidence de la Commission européenne, de la France et du Mali pour assurer le suivi de cette « aide ». Mais de quelle aide parle-t-on ? Sur les fonds déjà décaissés, les deux tiers ont été utilisés au nom du Mali mais sans passer par le Trésor public malien et sans qu’on connaisse sa destination ! De plus, cet argent utilisé sans le consentement du peuple malien et qui a pu (…) Lire la suite »

Zone Trouble

M. SAADOUNE

En Libye, l’annonce d’un coup d’Etat par un ex-général a beau être qualifiée de « sans substance » par l’ambassadrice américaine à Tripoli, elle n’en est pas moins révélatrice de la déliquescence générale d’un pays où tout semble se mettre en place pour une nouvelle intervention. Le fameux « service après-vente » demandé par le ministre nigérien des Affaires étrangères aux Occidentaux qui ont fait tomber Kadhafi.

S'il est difficile de connaître le poids du général Khalifa Haftar - il était le chef du corps expéditionnaire libyen au Tchad et a fait défection aux Etats-Unis en 1987 avant de rentrer en 2011 -, il est loisible de constater que le pays reste dans une situation chaotique. L'unité de ce pays est en jeu et ses désordres en font une source de menace pour ses voisins. Il n'est par ailleurs pas inutile de se rappeler que rien n'est réglé au nord du Mali et qu'il a fallu attendre de longs mois pour voir s'ébaucher de timides discussions entre le MNLA et le gouvernement de Bamako. Et alors que les échanges prenaient un tour acerbe entre Bamako et les Touaregs, la situation sécuritaire donnait des signes de dégradation évidents. Il est clair que l'intervention française au nord du Mali est loin d'avoir éliminé les causes de la déstabilisation de la zone sahélienne. On sait que l'Algérie a subi de manière frontale l'impact des situations au Mali et en Libye avec l'attaque de (…) Lire la suite »

Une colonisation et une monarchie brinquebalante

Ahmed HALFAOUI

Il n’y a pas besoin d’être un fin observateur de la politique internationale pour comprendre que le fondement de la diplomatie française au Maroc est, en grande partie, déterminée par son attitude vis-à-vis de l’Algérie. En retour, le Makhzen en tire la garantie d’être soutenu et de ne pas trop se soucier de déstabilisation à l’intérieur de ses frontières.

Ces derniers jours, nous avons pu assister à l'un des gestes inauguraux du retour, même partiel, de la Françafrique dans la région après une relative perte de l'influence française que la " libération du Mali du terrorisme " est venue rétablir. Le président français, François Hollande, a pris Mohamed VI dans ses bagages pour le recommander au nouveau président malien, après qu'il ait été quelque peu frustré que ce soit le président Sahraoui, qui avait les bonnes grâces des ex-dirigeants du Mali. Le tort est en voie d'être réparé, le Polisario n'a pas été invité, et le colonisateur au petit pied peut être satisfait de la " victoire " de son suzerain français, dont il escompte que sa colonisation recueillera un soutien perdu. Pour la France officielle, le Sahara Occidental constitue une pièce maîtresse de sa stratégie régionale, elle a donc tenu à commencer par neutraliser toute tentative malienne de maintenir la politique antérieure. Pendant ce temps, l'Europe n'est pas (…) Lire la suite »

Le Mali à l’heure du butin

Ahmed HALFAOUI

"Nous avons gagné cette guerre" a dit le président français, François Hollande, lors de l’investiture du nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

À sa décharge, on peut dire qu'on gagne les guerres qu'on peut et, quand on y arrive, on peut se permettre de le dire haut et fort, tant cela réconforte un ego particulièrement éprouvé, après avoir été cavalièrement éconduit malgré ses assiduités par le président des États-Unis, à propos de la Syrie. De plus, en l'occurrence, il est le seul des dirigeants atlantistes à parader. Pourquoi n'en aurait-il pas profité. Surtout quand ce gain a une signification beaucoup plus large que la débandade de quelques bandes de desperados. Car désormais, il est le maître des lieux et ne s'empêche pas de le dire. "Nous conserverons ici les effectifs nécessaires, mais surtout autour du Mali, pour aider les forces africaines à juguler toute menace". Que pouvait-il espérer de plus que cette perspective d'un possible retour triomphal, sous sa houlette, de la Françafrique sur des terres qui lui sont disputées et qui semblent devoir lui revenir. Désormais, c'est sous légalité internationale et (…) Lire la suite »

Le cirque malien : les Africains ont-ils un problème avec la liberté ?

Jean-Paul POUGALA
Lorsque hier 19/09/2013, j’ai vu à la télévision la cérémonie de la prestation de serment du nouveau président malien (IBK) à Bamako, j’ai eu un pincement au cœur.Nous avons tous vu le président français menacer la Syrie dans son discours de Bamako. Et lorsqu’en plus la chaine de télévision française TF1 titre son journal télévisé avec ces quelques mots : « Mali : sept mois après, Hollande de retour pour « investir » le nouveau président ». Elle confirme de fait que Monsieur Keita n’est qu’un sous-préfet. Et je me suis posé certaines questions : A quoi cela sert-il au peuple français un tel cirque ? Pour convaincre qui sur cette planète ? Combien d'emplois seront créés en France à partir des millions d’Euros que ce pays a dépensés pour inviter le monde entier à applaudir au cirque malien de ce 19/9/2013 ? Après 21 ans de la démocratie, le Mali nous prouve qu'en Afrique, ce n’est point la démocratie qui va précéder l’économie, bien peut-être l’inverse. Le cirquemalien est la preuve (…) Lire la suite »

Traité sur le coup d’Etat

Mahamadou Konaté
Le coup d’Etat est en fait un coup contre l’Etat, un coup contre l’organisation politique d’un peuple. Il décrit la prise illégale de contrôle des institutions qui incarnent l’autorité et l’unité de l’Etat. En cela, la vie des Etats est émaillée de coups d’Etat. Il ne s’agit pas ici d’en faire l’historique, mais de l’analyser dans le contexte malien et de chercher ce qui peut l’empêcher. Toutes nos Constitutions ont par le passé, implicitement ou explicitement, interdit le coup d’Etat. Mais aucune n’a pu l’éviter. Car, il ne tient pas à une règle juridique pour empêcher un crime, il faut identifier ses causes et proposer des mesures d’accompagnement Tel un microbe, un coup d’Etat, pour réussir, a besoin d’un certain climat, d’un certain environnement qui peut lui procurer au moment venu une certaine légitimité. En général, lorsqu’il ya au sein de la population un mécontentement fort contre le pourvoir établi, du fait de l’injustice ou de l’incapacité de ce pouvoir à gérer une (…) Lire la suite »

Uranium "appauvri" au MALI : une réponse de plus (toujours la même) du Ministre français de la Défense...et de mauvaises questions posées par les élus !...

LAMIREAU Thierry

Après les questions écrites d’un député et d’une sénatrice, voici à nouveau une troisième posée par un député "écologiste"...Malheureusement, à question mauvaise...réponse mensongère et scandaleuse du Ministre de la Défense M.Le DRIAN !

14ème législature Question N° : 30865 de M. François de Rugy ( Écologiste – Loire-Atlantique ) Question écrite Ministère interrogé > Défense Ministère attributaire > Défense Rubrique > défense Tête d’analyse > armée Analyse > armes à uranium appauvri. attitude de la France Question publiée au JO le : 02/07/2013 page : 6804 Réponse publiée au JO le : 23/07/2013 page : 7819 Texte de la question M. François de Rugy attire l’attention de M. le ministre de la défense sur les rumeurs d’utilisation d’armes à l’uranium appauvri au Mali. Selon certaines associations, l’armée française utiliserait, dans le cadre de l’opération « Serval », des armes définies comme des « munitions fléchées à l’uranium appauvri », auparavant utilisées lors de la première guerre du Golfe, la guerre du Kosovo ainsi que durant les premières phases de la guerre d’Irak. L’utilisation de telles armes serait dangereuse car elles pourraient mettre en péril l’ensemble de l’écosystème des zones concernées. En (…) Lire la suite »
Aucune victime civile durant cette guerre ?

Guerre humanitaire au Mali : aucune victime ?

Rosa MORO

Au cours des longues heures passées à fouiller l’hémérothèque online, jamais je n’avais vu d’intervention militaire aussi réussie que celle de la France au Mali. D’après les sources consultées, celle-ci n’a fait aucune victime civile ou innocente, tout en permettant de neutraliser des centaines de terroristes. Voyons ce qu’il en est de la seule victime que j’ai pu attester : la vérité.

Pour prendre la mesure de cette guerre ouverte dans le nord de l'Afrique, j'ai tenté de faire le décompte des victimes innocentes sur la base des informations publiées par les médias nationaux maliens. J'ai découvert que près de 99% d'entre elles proviennent de médias français, notamment l'Agence France-Presse (AFP) et Radio France internationale (RFI). À en croire ces sources, seuls sont morts des soldats des troupes alliées et islamistes, djihadistes ou terroristes. Les rares civils mentionnés ont été abattus par les terroristes. On ne peut que s'étonner puisque depuis le 11 janvier dernier, lorsque la France "a répondu à l'appel au secours lancé par le Malí", sa stratégie a consisté en un bombardement intensif. Un exemple. Le 15 janvier, il est dit que 5 djihadistes ont péri dans les bombardements nocturnes intensifs de Dialbaly par l'aviation française. La veille, l'information selon laquelle les islamistes avaient attaqué ou pris le contrôle de cette localité avait fait le (…) Lire la suite »

Aminata Traoré : : « Le peuple malien a saisi la seule opportunité de s’exprimer »

Aminata TRAORE

Le vainqueur de l’élection présidentielle au Mali est connu. Il s’agit d’Ibrahim Boubakar Keïta (IBK), un social-démocrate, qui était opposé au libéral Soulaïma Cissé. L’occasion d’interviewer Aminata Traoré, ancienne ministre de la Culture et animatrice du Forum pour un autre Mali, sur l’élection, la guerre, la France. Trois thèmes intimement liés.

Entre 1968 et les premières élections (1992), le Mali a été dirigé par un régime militaire. Début 2012, le pays est déstabilisé par une rébellion touareg et un mouvement islamiste. Le général Sanogo fait un coup d’État en mars pour protester contre la gestion du conflit par le président d’alors. S’ensuivent 18 mois de troubles, d’incertitudes et une partition du pays entre le Nord (occupé par les touaregs et les islamistes) et le Sud. Entretemps, en novembre 2012, la France lance une intervention militaire (l’opération Serval) pour « arrêter les terroristes ». Surtout, l’ancien pays colonisateur impose un calendrier qui doit permettre l’a tenue d’une élection présidentielle. Aminata Traoré dénonce cette ingérence : « Il n’appartenait pas au président français de nous intimer l’ordre d’organiser cette élection présidentielle à cette date précise. Donc il nous appartenait, au regard des difficultés inextricables auxquelles on était confronté, de décider du report ou du maintien de la (…) Lire la suite »