Il y a deux jours, je me trouvais sur un marché, au centre de Bamako en compagnie d'un camarade du parti SADI (Solidarité Africaine pour la Démocratie et l'Indépendance) également responsable du réseau de radios libres « réseau Kayira ». Il souhaitait acheter une paire de chaussures.. Alors qu'il s'arrête pour négocier le prix d'une paire de chaussure avec un commerçant, je m'arrête en face d'une échoppe à quelques pas. Sur le fronton de celle-ci, je peux voir et lire des affichettes à l'effigie de Mouammar Kadhafi. Très certainement des affichettes collées au passage d'un manifestation de protestation contre l'intervention en Libye. Un portrait du Colonel occupe la moitié supérieure du papier, en dessous du portrait, est écrit : « soutenons le guide de la révolution Kadhafi ». Le marchand qui vend des pièces de tissu est occupé avec un client et je m'adresse tout d'abord, aux quelques personnes assisses devant et à côté de l'échoppe pour leur demander qu'ils m'autorisent à faire (…)Lire la suite »
Le Courrier, mardi 19 Décembre 2006.
Activiste social et leader du parti de gauche SADI, Oumar Mariko se présentera à la présidentielle d'avril 2007. Sans rêves de victoire mais porté par le réveil des mouvements sociaux maliens. Rencontre avec un trublion multicarte.
Au Mali, tous le monde connaît Oumar Mariko. Dans ce pays nomade, pas une lutte, pas une révolte n'éclate aux quatre coins du pays sans que ce sympathique géant ne réponde présent. Défense du secteur public, droit à la santé, grève des mineurs, migrants expulsés, paysans spoliés... l'infatigable Dr Mariko est toujours de la partie. Et avec lui le réseau des radios Kayira qu'il dirige et dont les sept émetteurs relaient quotidiennement la vie d'un mouvement social plus remuant qu'il n'y paraît. Animateur du Forum social mondial de Bamako en janvier dernier, cet ancien leader estudiantin - qui participa activement à la chute de Moussa Traoré en 1991 - trouve encore le temps de s'investir en politique. Au côté du (…)Lire la suite »
Le Courrier, samedi 12 Novembre 2005.
Cinq ans après les avoir privatisés, le Mali étatise ses réseaux d'eau et d'électricité. Un cuisant échec pour le FMI et de la Banque mondiale.
La nouvelle est passée presque inaperçue en Europe. Elle ne manque pourtant pas de piquant : le Mali, l'un des pays les plus pauvres de la planète, vient de se débarrasser avec fracas du géant français Bouygues, qui pèse plus de 23 milliards d'euros. Autrement dit, vingt fois plus que le budget national ! En cause, selon les mots du ministre des Mines, de l'Energie et de l'Eau, Hamed Diane Semega : « l'échec de la privatisation » d'Energie du Mali (EdM). Propriété depuis cinq ans d'un consortium dirigé par SAUR International, une filiale du bétonneur français, EdM n'est jamais parvenue à remplir les objectifs fixés par contrat, soit le développement des réseaux d'eau et d'électricité et la baisse des tarifs.
Formellement, c'est Bouygues qui a librement décidé, le 14 octobre dernier, de vendre ses (…)Lire la suite »