Sur la vieille photo jaunie que m’a envoyée ma soeur le mois dernier, les amis et la famille entourent le vieux couple, le docteur Milton Leof et sa femme Jenny, à l’occasion de leurs 50 ans de mariage. Le séjour de leur appartement est envahi de gens de gauche qui honorent l’un des leurs - le docteur Leof, qui avait vécu la révolution russe et y croyait encore. Parfois, quand j’allais le voir, il me racontait des histoires de cosaques sanguinaires et de congères de près de deux mètres de haut et comment le socialisme allait triompher.
Maintenant les oeufs sont cassés. C’est Saakashvili qui l’a fait, pas Poutine ou Medvedev. Demander à la Russie de reprendre ces oeufs n’a aucun sens. Il faudra à présent beaucoup de sang froid et un réexamen de tout le panorama. Alors qu’au contraire la nervosité étasunienne exsude en Europe à Tallin, Riga, Vilnius, Varsovie et - plus que partout ailleurs - à Kiev.
On a le sentiment troublant que les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, entre autres, vont adopter la même position qu’après le bombardement du Liban par Israël, à peu près à la même époque au cours de l’été 2006 : passer par les Nations Unies pour exercer des pressions sur la victime et l’amener à faire des concessions à l’agresseur.
Il s’est produit des affrontements militaires d’une trés grande gravité entre les armées du régime marionnette de Washington de Géorgie ( le Caucase du Nord ) et la république autonome d’Ossétie du Sud, appuyée par la Russie, y compris le bombardement hier de la capitale autonome de l’Ossétie, Tskhinvali. L’assaut de la Georgie qui a par ailleurs fait 15 morts parmis les soldats russes de maintien de la paix dans leur caserne a entraîné une réaction de la Russie et on peut parler de guerre, avec entrée des chars russes, de l’aviation et de nombreux volontaires venus de l’Ossetie du nord.