RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Lorsque les medias US appellent à la guerre en Caucase

L’odeur de propagande le matin (*)

photo du film "Apocalypse Now"

Il y a des victimes des deux côtés et trop de morts dans cette guerre dans le Caucase qui n’aura duré, espérons le, que le temps d’un week-end. Et dés ce lundi matin, avec un minutage parfait, l’esprit des étatsuniens est accaparé par un propagandiste de la guerre sans fin.

« La Russie réussira-t-elle à s’en tirer ? » demande le joyeux éditorialiste du New York Times, avec un large sourire qui vous interpelle comme s’il parlait de choses et d’autres et non de destructions et de mort.

D’un côté de la planète, écrit le propagandiste, vous avez « les Etats-Unis et leurs alliés démocratiques. » De l’autre côté, vous trouverez « des régimes dictatoriaux, agressifs et fanatiques » qui « semblent heureux de collaborer pour affaiblir l’influence des Etats-Unis et leurs alliés démocratiques. »

« Les Etats-Unis, bien sûr, ne sont pas sans ressources et sans alliés lorsqu’il s’agit de traiter ces problèmes et ces menaces, » laisse entendre le propagandiste. « Mais parfois nous pouvons paraître étrangement timorés et indécis. » Ce qui nous ramène encore une fois à sa question en forme de clin d’oeil : « « La Russie réussira-t-elle à s’en tirer ? »

Mais en paraphrasant le héros d’un film célèbre, nous pourrions rappeler à notre propagandiste qu’un agressif, c’est quelqu’un qui agresse. Alors, pourrions-nous demander à notre propagandiste, quel camp a pris les armes jeudi dernier pour se frayer un chemin à travers les montagnes du Caucase jusqu’à la ville de Tskhinvali, en tuant au passage autant de miliciens que possible et un certain nombre d’autres personnes qui se trouvaient malencontreusement sur son chemin ?

Etait-ce les ennemis des Etats-Unis et leurs alliés ? Etait-ce les Russes ? Qui a fait fuir 30.000 réfugiés vers le nord, où certains ne sont restés que le temps de reprendre leur souffle avant de retourner se battre dans le sud ?

Peut-être le propagandiste se demande-t-il si nous allons laisser les Russes s’en tirer pour avoir acceuilli autant de réfugiés en si peu de temps ? Par comparaison, de quoi avons-nous l’air avec notre police des frontières US ?

Il se trouve que les Russes ne faisaient pas qu’observer, mais attendaient aussi, affirme Michel Chossudovsky du Centre for Global Research. « La réaction Russe, » écrit-il, « était totalement prévisible. »

Contre les forces à majorité géorgienne (accompagnés au moins par des conseillers israéliens, et très probablement par d’autres nationalités aussi, même si le New York Times a réussi assez bien à minimiser les rumeurs embarrassantes d’une participation US) les Russes ont déchainé leurs tanks et renvoyé la coalition géorgienne aussi vite qu’elle est arrivée.

Le propagandiste se demande-t-il si nous allons laisser les Russes s’en tirer avec leur attaque de tanks ? Etrange question, car elle semble accréditer l’idée que « les Etats-Unis et leurs alliés démocratiques » auraient le droit, eux, de s’en tirer la prochaine fois qu’ils marcheront sur Tskhinvali, mais sans avoir cette fois-ci en face tous ceux qui « sont heureux de collaborer » pour contrecarrer leurs plans.

Les Russes ont fait plus que repousser la coalition géorgienne. Leurs dirigeants ont exercé un droit de « riposte » qui est une notion un peu plus large que le droit de « protéger et défendre ». Certes, ce serait mieux si nous vivions dans un monde où personne n’aurait le droit de « riposter ». Mais j’habite dans le Texas, et ce n’est pas d’ici que naîtra le mouvement contre les ripostes, alors notre propagandiste pense-t-il qu’il devrait naître en Géorgie ? A l’évidence, le mouvement ne naîtra pas dans le New York Times.

En définitive, je me demande si le propagandiste a lu du Jung récemment, parce qu’il semble avoir une perception très immature de lui-même, totalement inconscient de ce qu’il est devenu : « dictatorial, agressif et fanatique ». Cela dit, il remplit parfaitement sa fonction sociale en tant que reflet de la mentalité du lecteur du New York Times.

Pour ne pas être trop sévère, je dois reconnaître qu’il arrive parfois qu’une information utile se glisse à travers les mâchoires du Times. Lundi matin, nous pouvions aussi lire comment la coalition géorgienne épuisée a exprimé sa déception quant à l’absence des Etats-Unis et de leurs alliés alors que, apparemment, ils étaient attendus.

Lorsque les soldats traumatisés de la coalition géorgienne rentreront chez eux et qu’ils auront tout le temps pour réfléchir à tête reposée sur tout qu’ils ont définitivement perdu, ils auront peut-être envie de poser la même question que notre propagandiste, qui sait ? Et passer le reste de leur vie à ruminer une vengeance. Où peut-être feront-ils ce que beaucoup de jeunes ont fait aux Etats-Unis et chez leurs alliés, à savoir monter un comité local de l’association de vétérans contre la guerre.

(*) allusion plus que probable au film "Apocalypse Now" lorsqu’un personnage déclare "j’aime l’odeur du napalm le matin" - NDT

Traduction VD pour le Grand Soir

ARTICLE ORIGINAL SUR COUNTERPUNCH
http://www.counterpunch.org/moses08112008.html

URL de cet article 6998
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
TOUS LES MEDIAS SONT-ILS DE DROITE ? Du journalisme par temps d’élection
par Mathias Reymond et Grégory Rzepski pour Acrimed - Couverture de Mat Colloghan Tous les médias sont-ils de droite ? Évidemment, non. Du moins si l’on s’en tient aux orientations politiques qu’ils affichent. Mais justement, qu’ils prescrivent des opinions ou se portent garants du consensus, les médias dominants non seulement se comportent en gardiens du statu quo, mais accentuent les tendances les plus négatives inscrites, plus ou moins en pointillé, dans le mécanisme même de l’élection. Ce sont (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

La pire chose qui soit jamais arrivée au peuple juif, après l’Holocauste, c’est la création de l’état d’Israël.

William Blum - juin 2010

Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.