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Thème : Banques

Les grandes banques et la manipulation des taux d’intérêt

Eric TOUSSAINT
La manipulation du taux d’intérêt Libor La manière laxiste dont les autorités des principaux pays industrialisés traite la manipulation des taux d’intérêts démontre que la nouvelle doctrine « Too Big to Jail » est belle et bien appliquée à grande échelle. En 2010, a éclaté le scandale de la manipulation du taux LIBOR (London Interbank Offered Rate) par un groupe de dix-huit banques pendant la période 2005-2010. Le LIBOR est le taux d’intérêt de référence sur base duquel se calculent les taux sur un marché de 350 000 milliards (350 millions de millions) de dollars d’actifs et de dérivés financiers, ce qui en fait le deuxième taux de référence le plus important au monde, après le taux de change du dollar. Ce taux est calculé sur base de l’information fournie par dix-huit banques quant à leurs coûts individuels de financement sur les marchés interbancaires. En 2012, des preuves ont révélé la collusion entre de grandes banques, comme UBS, Barclays, Rabobank (Pays-Bas), Royal Bank of (…) Lire la suite »
L’argent n’est qu’une reconnaissance de dette...

La vérité éclate : un accès de franchise de la Banque d’Angleterre démolit les bases théoriques de l’austérité. (The Guardian)

David Graeber
On dit que dans les années 1930, Henry Ford aurait fait remarquer que c'était une bonne chose que la plupart des Américains ne savent pas comment fonctionne réellement le système bancaire, parce que s'ils le savaient, « il y aurait une révolution avant demain matin ». La semaine dernière, il s'est passé quelque chose de remarquable. La Banque d'Angleterre a vendu la mèche. Dans un document intitulé « La création de l'argent dans l'économie moderne », co-écrit par trois économistes de la Direction de l'Analyse Monétaire de la banque, ces derniers ont déclaré catégoriquement que les hypothèses les plus courantes sur le fonctionnement du système bancaire sont tout simplement fausses, et que les positions plus populistes, plus hétérodoxes qui sont généralement associées à des groupes comme Occupy Wall Street, sont correctes. Ce faisant, ils ont jeté aux orties les bases théoriques de l'austérité. Pour avoir une idée de la radicalité de cette nouvelle position de la Banque, il faut (…) Lire la suite »
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Délits et crimes financiers : pourquoi les banquiers ne vont jamais en prison

Eric TOUSSAINT

De nombreux délits ont été commis ces dernières années par des banques et leurs dirigeants – escroquerie, blanchiment d’argent, organisation de la fraude fiscale, délits d’initiés ou manipulations, notamment. Pourtant aucune banque n’a perdu sa licence ou n’a été démantelée par décision de justice. A quelques rares exceptions, aucun banquier n’a été condamné à une peine de prison. Les banques seraient-elles au-dessus des lois ? Les banques seraient désormais « trop grandes pour être condamnées » : les inculper auraient des répercussions trop importantes pour l’économie. Explications.

11 mars 2014 On connaît la maxime : « Trop grandes pour faire faillite » ("Too Big To Fail"). La manière dont les gouvernants ont géré la crise provoquée par les banques débouche sur une nouvelle doctrine, qui peut être résumée par : « Trop grandes pour être condamnées ». Ou « Trop grandes pour être emprisonnées », si on traduit littéralement le nouvel adage qui fait florès aux États-Unis et au Royaume-Uni, « Too Big to Jail » [1]. En effet, alors que le gouvernement des États-Unis a laissé la banque Lehman Brothers faire faillite en septembre 2008, aucune banque n’a été fermée, ne s’est vu retirer la licence bancaire, n’a été démantelée par décision de justice. Aucun dirigeant de banque n’a été condamné à une peine de prison. L’unique exception dans le monde occidental concerne l’Islande où la justice a condamné à des peines de prison ferme trois dirigeants de banque. Larus Welding, principal dirigeant de la banque Glitnir, qui a fait faillite en 2008 quand elle était encore (…) Lire la suite »

Les banques spéculent sur les matières premières et les aliments

Eric TOUSSAINT
Via leurs activités de trading, les banques sont les principaux spéculateurs sur les marchés de gré à gré et à terme de matières premières et de produits agricoles car elles disposent de moyens financiers nettement plus élevés que les autres protagonistes en jeu. Une petite visite sur le site du Commodity business awards |1| permet de découvrir une liste de banques et de courtiers qui jouent un rôle de premier plan sur le marché des commodities |2| (que ce soit le marché où les matières premières s’achètent et se vendent physiquement), ou sur celui des dérivés qui ont pour sous-jacent des commodities. Parmi ces banques, on retrouve le plus souvent BNP Paribas, Morgan Stanley, Crédit Suisse, Deutsche Bank et Société Générale. Certaines banques vont d’ailleurs plus loin et se dotent d’instruments pour influer directement sur des stocks de matières premières. C’est le cas du Credit Suisse qui est associé à Glencore- Xstrata, la plus grande société mondiale de courtage en matières (…) Lire la suite »

Le mécanisme qui a permis la suppression des dividendes de la Banque Nationale Suisse

Liliane HELD-KHAWAM

Les cantons et la Confédération devront faire sans le milliard de dividendes en provenance de la BNS. La cause ? 9 milliards de perte en 2013. Pourtant, une convention signée en mars 2002 (1) avec le DFF (département fédéral des finances) prévoyait de distribuer annuellement 2.5 mia aux actionnaires publics sur une période de 10 ans. Cet accord fut prolongé de 10 ans en mars 2008, soit jusqu’en 2017. Pourquoi alors la BNS ne distribuera-t-elle pas de dividendes en 2013 ? Lors de la vente de l’or et de la réforme de la loi sur la BNS, les provisions disponibles présentaient des excédents. Il a été alors convenu de créer un compte spécial appelé réserve pour distributions futures. Plutôt que de verser d’un coup la somme totale, ce compte devait jouer "le rôle d’amortisseur et permettre d’assurer la constance des versements de la BNS en faveur de la Confédération et des cantons" dans le temps. Cette réserve pour dividendes futurs affichait encore 23 mia en 2008. Alors que s’est-il passé ?

Il faut rappeler tout d’abord que dès 2008 le bilan de la BNS est multiplié quasiment par 2 en l’espace d’un an, passant de 127 à 214 mia. Ceci est dû à l’injection massive de liquidités en francs suisses au moment de la crise des subprimes. Le rapport d’activités 2008 de la BNS (3) indiquait ceci (page 9) : "La Banque nationale a réagi avec détermination aux tensions sévissant sur le marché monétaire et mis généreusement, si nécessaire, des liquidités à la disposition du secteur bancaire pour des durées diverses. [...] Avec la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque nationale de Pologne, elle a procédé à des swaps de change euros contre francs, dans le cadre d’appels d’offres coordonnés...Les catégories d’actifs de la Banque nationale ainsi que leur volume se sont fortement accrus à la suite des différentes mesures visant à garantir un approvisionnement généreux en liquidités. Les créances en francs et celles en dollars des Etats-Unis résultant de pensions de titres ont (…) Lire la suite »

Emprunts toxiques. Les banques une nouvelle fois condamnées

Patrick SAURIN
À la fin de l’année 2013, la tentative félonne du gouvernement de faire valider rétroactivement les contrats de prêt illégaux, car dépourvus de TEG, a été à juste titre sanctionnée par le Conseil constitutionnel. Il faut se rappeler qu’à l’occasion du démantèlement de Dexia, le gouvernement avait fait reprendre un encours de 10 milliards d’euros de prêts toxiques de cette banque par la Société de financement local (SFIL), une structure publique spécialement créée à cet effet. Lorsqu’il a constaté que les tribunaux sanctionnaient les banques qui n’avaient pas mentionné de TEG dans leurs contrats et leurs fax de confirmation, le gouvernement a tenté de réduire à néant cette jurisprudence en proposant une loi de validation rétroactive des contrats illégaux afin d’exonérer les banques et renvoyer la prise en charge du surcoût des emprunts toxiques aux acteurs publics locaux. Mais les juges poursuivent leur travail. En voici pour preuve deux récents arrêts. 1) Royal Bank of Scotland (…) Lire la suite »

Les marchés financiers et monopoles... ces responsables de la terreur économique.

Jimmy DALLEEDOO
Nous sommes tous soumis à un matraquage médiatique, concernant la dette de la France, ses intérêts, la crise, etc. Pour sauver la Nation Française de la dette, il faudrait que les masses subissent une « cure d’austérité », privatisée les services publiques, réduire les dépenses publiques, etc. Ce sujet, est évidemment un sujet « à débat », car, la dette et la crise économique existerait pour certains, mais elle n’existerait pas pour d’autres. Pour certains, le capitalisme est en phase d’effondrement, alors que pour d’autres, il est en phase de renforcement, contradiction faisant irruption, dès que se fait jour une discussion sur la crise économique. Mais, les marchés financiers, eux, ne présentent, semble-t-il, aucune contradiction sur les spéculations... Qu’est-ce que les « marchés financiers » ? Marché : c’est-à-dire un ou plusieurs agents économiques, spéculant avec un ou d’autres agents économiques, faisant des marchés via des actions, afin qu’une somme d’argent investie (…) Lire la suite »

Suisse : La loi qui a permis la financiarisation à haut risque de la Banque Nationale

Liliane HELD-KHAWAM

BNS. Banque Nationale suisse ! Autrefois temple de la fiabilité, du professionnalisme et de la prospérité Swiss Made, la BNS est aujourd’hui dans la tourmente. Elle s’était distinguée depuis de nombreuses décennies par une excellente gestion du patrimoine et de la politique monétaire suisse. C’est dire à quel point le peuple lui est attaché et lui voue une confiance totale.

Malgré une structure impeccable et une stabilité qui ont fait leurs preuves, le département fédéral des finances, sous la direction de M. Villiger, s’est attelé de 1996 à 2003 à redéfinir la BNS de fond en comble. Les autorités chargèrent des groupes d’experts successifs de restructurer la politique, la législation, la gestion monétaire, la politique de placement et la distribution des bénéfices de la BNS (1). C’est ainsi que le 1er janvier 2000, la parité franc suisse-or était abolie. La vente de l’or à un prix ridiculement bas pouvait alors commencer. Pourquoi la BNS a-t-elle choisi ce moment pour le faire ? Bien qu’ayant renoncé à la parité avec l’or, elle n’y était pas obligée… Pour donner une idée du prix, les 1040 tonnes d’or détenues actuellement par la BNS n’auraient valu à l’époque que 15.8 milliards, au lieu des 37 milliards affichés (2). Cette redéfinition du modèle de la BNS s’est soldée par une loi adoptée en 2003, sans avoir été soumise à référendum. Son entrée en (…) Lire la suite »

Hausse des tarifs bancaires : Les démunis payent les étrennes des banquiers

Benoit Delrue

La hausse des tarifs bancaires, le 1er janvier prochain, touchera d’abord des services de base, donc les plus modestes. L’Association française des usagers de banque (Afub) appelle ni plus 
ni moins à 
«  se révolter  ».

Le père Noël des banques n’est passé que pour les riches. Les établissements bancaires vont augmenter leurs tarifs au 1er janvier, et surtout pour leurs prestations de base. Ce sont donc les plus pauvres qui devront payer plus, au point qu’une association de consommateurs appelle à « se révolter ». Dans quatre des principales banques françaises (Caisse d’épargne, Crédit agricole, Société générale et CIC), le prix de la carte à autorisation systématique, la moins chère du marché, augmente bien au-delà de l’inflation, entre 1 % et 3 %. Si son prix est stable à La Banque postale à 28,50 euros par an, elle culmine à 39,15 euros à la banque de l’écureuil. Parallèlement, la carte internationale à débit différé, la plus chère et uniquement utile aux plus riches, reste, elle, stable autour de 45 euros par an. Les banques impunies Les virements suivent la même logique. Si tous les établissements les proposent désormais gratuitement sur Internet, ils augmentent à la Caisse d’épargne, à la (…) Lire la suite »

« La logique de rentabilité des banques non remise en cause »

Gaël DE SANTIS

Lors du Conseil européen de jeudi et vendredi, les chefs d’État et de gouvernement ont avancé sur la construction d’une union bancaire. Secrétaire CGT de la Banque de France, Denis Durand pointe les insuffisances du projet.

Lors du sommet de jeudi et vendredi, les dirigeants européens ont décidé de travailler à la création d’une union bancaire. La première pierre de cette dernière a été posée mercredi, par la décision des ministres de l’Économie de confier à la Banque centrale européenne (BCE) la supervision des banques, aujourd’hui contrôlées par des autorités nationales. L’accord trouvé est censé, selon les dirigeants européens, « préserver la stabilité financière ». Est-ce le cas ? Denis Durand. L’une des raisons principales de la crise a été que les banques ont été incitées, par la politique monétaire et leurs actionnaires, à utiliser leur pouvoir de création monétaire pour injecter de l’argent dans les marchés financiers. C’est pour cela que, ces trente dernières années, la masse des actifs financiers a une croissance trois fois supérieure à celle des richesses effectivement créées. De temps en temps, ça craque : cela donne des crises financières comme celle des subprimes. La logique de la (…) Lire la suite »