La plupart des anars vénézuéliens, dont mon pote, était avec le chavisme au début. Ceci par pragmatisme car le chavisme comporte beaucoup de bonnes choses et qu’ils étaient pour ces bonnes choses. Cependant quand l’écosocialisme rime avec extractivisme autoritaire, les anars sont du coté des opprimés, c’est-à-dire du coté des peuples indigènes qui voient aujourd’hui comme hier, leurs droits méprisés, leurs vies menacées et les conditions écologiques nécessaires à leur mode de vie durable détruites.
De manière plus générale, chaque fois qu’ils ont été au pouvoir, les marxistes n’ont jamais réussis à faire mieux que du capitalisme d’état, ce qui suffit à démontrer qu’ils n’ont jamais été rien de plus (ou de moins selon de quel coté de la lorgnette on se place) que la gauche du capital. Et cela n’a rien d’étonnant car ils ont toujours été progressistes et productivistes, ce qui les condamnent à ne jamais réussir à se débarrasser de l’argent et de ses inégalités, du travail obligatoire et son aliénation, et du progrès et son scientisme.
Les marxistes ne sont donc que le revers de la médaille qu’est notre mode de vie, la civilisation industrielle de consommation de masse. Pour preuve, leur ennemi est le capitalisme alors que le capitalisme n’est que l’outil économique actuel de la civilisation industrielle de consommation. Pour la majorité des anars, comme pour les peuples indigènes, l’ennemi est ce mode de vie mortifère.
Marx avait au moins le mérite de reconnaître que son oeuvre manquait de cohérence. Malheureusement, cette modestie n’est pas partagée par beaucoup de marxistes aujourd’hui, lesquels, au nom du progressisme et du productivisme, préfèrent se battre contre un outil, le capitalisme, que se battre contre l’ennemi, la civilisation industrielle de consommation. Leurs propositions se résument donc à poursuivre la route de la civilisation vers plus d’efficacité en remplaçant une économie capitaliste par une économie marxiste. En cela, ils ne proposent que de repeindre en rouge notre mode de vie mortifère. Ils sont semblables aux écolos à la Hulot qui proposent de le repeindre en vert. Les premiers comme les seconds, comme dans la chanson de HK et les saltimbanks, sont incapables de faire autre chose que de continuer à niquer la planète. « Parce que c’est ma raison d’être. » - HK. Et de niquer ses habitants par la même occasion.
En conclusion, si les chavistes ne sont capables, en guise d’écosocialisme, que de continuer le génocide des peuples indigènes et de l’environnement nécessaire à leur mode de vie durable avec un extractivisme autoritaire, c’est à dire de reproduire les vieux schémas coloniaux, il ne faut pas qu’ils jouent les vierges effarouchées quand certains ne sont pas dupes et leur montre cette erreur fondamentale.