La lutte des travailleurs de Cenntro Motors

La Direction régionale du travail (Dirrecte) de Rhône-Alpes vient d’autoriser la suppression de 263 emplois chez Cenntro Motors France, une ancienne usine de lave-linge FagorBrandt reconvertie dans les véhicules électriques à Lyon, moins d’un an après sa reprise par un homme d’affaires sino-étasunien. Apparemment, les travailleurs sont licenciés sans indemnités.

En juin 2014, le tribunal de commerce avait validé le projet de reprise de l’entreprise par le groupe Cenntro Motors de Peter Wang, un homme d’affaires qui évolue entre les Etats-Unis, la Chine et les Îles Vierges britanniques.

L’actuel directeur de Cenntro Motors France a assuré que l’usine lyonnaise pourrait bientôt fabriquer des filtres à eau, des scooters et des véhicules électriques avec les 120 travailleurs non mis sur le carreau. Actuellement, la plupart des salariés sont en chômage partiel, leur dernière paie n’ayant toujours pas été versée.

Autrefois Fagor-Brandt, l’entreprise fabriquait des machines à laver. Cette production fut externalisée en Pologne en 2011.

Depuis juin 2014, Cenntro Motors n’a respecté aucun de ses engagements devant le tribunal de commerce. La fabrication de scooters, de filtres de traitement de l’eau n’a pas commencé. Aucun salarié n’a reçu de formation professionnelle. 316 salariés sur 382 sont en chômage partiel alors que l’entrepreneur s’était engagé à faire travailler 322 personnes au bout d’un an.

Un exemple concret de plus de désindustrialisation et de disparition d’un authentique savoir-faire.

Photo : BG

COMMENTAIRES  

13/09/2015 10:03 par Bernard Gensane

Un correspondant me propose cette réflexion :

Quelque part, nous assistons en direct non au dévoiement du syndicalisme dans la collaboration de classe, mais à le fin du syndicalisme. Pour qu’il existe, il faut que le patronat ai une marge de manœuvre pour pouvoir lâcher des augmentations de salaire, une diminution du temps de travail, un salaire différé etc. Cette marge n’existe plus aujourd’hui. Pour reprendre la formule bien connue d’un dirigeant syndical aujourd’hui retraité : "il n’y a plus de grain à moudre".

Les syndicats en état de mort apparente sont sous perfusion.

Cette situation, qu’il faut analyser très concrètement, pose le problème des formes de luttes possibles et qui seront inventées dans le futur immédiat et à long terme.

La reprise pathétique par la plupart des courants d’extrême gauche du schéma léniniste : le parti centralisé, militarisé, résultat de la fusion de la science marxiste avec le mouvement spontané ouvrier, avec le rôle des syndicats pour commencer à encadrer ce mouvement etc etc n’est plus d’actualité.

Il a réussit spectaculairement en Russie pour des raisons concrètes spécifiques que Lénine a bien analysé. N’oublions quand même pas que le point décisif de cette réussite, reposait sur l’alliance réussie par la direction bolchévique et Lénine de l’insurrection ouvrière d’octobre avec la révolution démocratique bourgeoise qui enflammait les vastes campagnes russes.

Ce qui veut dire au passage, que Lénine a légué à ses successeurs une contradiction d’une ampleur exceptionnelle : comment transformer ce rapport entre villes et campagnes, ouvriers et paysans, alors que la contre révolution couvait et que les grandes puissances capitalistes menaient la vie dure à la République des soviets ?

En d’autres terme, est il juste de dire que Staline a dévoyé le socialisme etc etc ?

Le "stalinisme" (concept très flou qu’il reste à réellement définir à commencer par savoir s’il a une réalité, était dans les gènes du soviétisme.

Enfin, je propose des pistes de réflexions .....

(Commentaires désactivés)