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Vous avez dit "liberté de réunion" ?

1er octobre dans un foyer Sonacotra de Saint-Ouen-l’Aumône (95) : Cheikh Ouma Diallo, résident au foyer et président de la coordination des sans-papiers du Val-d’Oise, reçoit des élus communistes, dont Bernard Calabuig (conseiller général), le maire de Fosses, Alain Lacombe, ainsi qu’Evelyne Gilibert qui milite depuis des années pour la régularisation des sans-papiers dans le Val d’Oise.

La chambre de M. Diallo, comme toutes celles de ce foyer mesure neuf mètres carrés. C’est peu pour recevoir. On demande une salle de réunion, mais celle-ci est refusée par la direction de la Sonacotra : "Pas de politique dans les foyers !". Il ne faudrait tout de même pas que ces gens là puissent s’organiser ou simplement recevoir des élus !

Cheikh Diallo et ses invités s’installent donc autour d’un café dans une cuisine collective du foyer, au deuxième étage.

Papiers !

A 15 heures, le police fait irruption dans la cuisine : contrôle d’identité pour tout le monde ! Raison invoquée par les nombreux policiers alors présents sur les lieux :"L’absence d’autorisation préalable de la tenue de réunion publique". Or, il s’agissait en l’espèce d’une invitation privée de quelques personnes, laquelle ne saurait s’apparenter à un quelconque attroupement ou manifestation. Et n’avait aucun lieu d’être soumise à une autorisation administrative préalable. Aucune convocation, aucun affichage, « juste une visite de courtoisie ». Protestation indignée des personnes présentes, coup de fil à la préfecture, rien n’y fait : les élus présentent leurs papiers. Départ des policiers. Poursuite de la conversation dans la cuisine.

A 18 heures, rebelote ! Même motif, même punition : deuxième intervention de la police, deuxième contrôle d’identité (ils avaient sans doute oublié qui était qui), deuxième série de protestations. Les policiers menacent d’expulser tout le monde par la force : tout le monde finit par rentrer chez soi.

Le contrôle d’identité opéré, à la demande de la direction du foyer, sur les personnes présentes ce jour au foyer n’a pas été motivé par une atteinte à l’ordre public, objectivement constatée, et ce d’autant moins que le contrôle s’est déroulé non pas dans un lieu public, mais au sein du foyer. Celui-ci s’est par ailleurs étendu à des personnes résidant habituellement au foyer, pourtant non présentes, à l’origine, dans la cuisine collective.

On peut se demander si en opérant ainsi, les officiers de police judiciaire n’ont pas entaché les contrôles d’identité ainsi effectués d’une grave irrégularité.
En outre, en menaçant d’expulser par la force les quelques personnes présentes lors de leur seconde intervention, lesquelles encore une fois rendaient visite à Mr Le Président de la coordination des sans-papiers, les services de police ont porté gravement atteinte à leur liberté individuelle d’aller et de venir.

L’avocate des élus, Me Christelle Monconduit, est bien décidée à demander des explications à qui de droit. "Ces contôles rappellent certaines époques où il n’y avait pas de liberté de réunion". C’est le moins qu’on puisse dire. Il faut se méfier de ces moments de l’histoire où l’on nous explique que certaines libertés fondamentales sont inutiles, qu’il vaut mieux les supprimer, pour notre bien, pour notre sécurité... On sait ce que cela donne !

Dans un communiqué, le comité de résidents déclare : "La liberté est la règle, la restriction de police est l’exception (...) Nous appelons tous les citoyens, les démocrates à être vigilants, à condamner de tels agissements car ce sont nos libertés fondamentales qui sont en cause."

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« Cuba mi amor », un roman sur le Che de Kristian Marciniak (Rebelion)
Leyde E. Rodri­guez HERNANDEZ
Publié chez Publibook, une maison d’édition française, le roman de Kristian Marciniak : « Cuba mi amor » circule dans Paris ces jours-ci. Dans un message personnel adressé au chroniqueur de ce papier, l’auteur avoue que Cuba a été le pays qui lui a apporté, de toute sa vie, le plus de bonheur, les plus grandes joies et les plus belles émotions, et entre autres l’orgueil d’avoir connu et travaillé aux côtés du Che, au Ministère de l’Industrie. Le roman « Cuba mi amor » est un livre (…)
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Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu’il y a au VietNam une tête coupée et un oeil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer d’infection qui s’étend et qu’au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées. de tous ces prisonniers ficelés et interrogés, de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent. [...]

Aimé Césaire

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