Renaud Dutreil est le ministre de la fonction publique et de la réforme de l’état.
Quand il se retrouve entre copains neo-libéraux, monsieur le ministre se lâche : il casse ouvertement du fonctionnaire tout en faisant de l’humour. A côté de lui, Claude Allègre (ex ministre PS de l’Education qui voulait "dégraisser le mamouth") nous semblerait presque modéré.
Voici les propos que R. Dutreil a tenus le 20 octobre 2004 au cours d’un "petit déjeuner" organisé par l’ultralibérale "Fondation Concorde" et qui nous sont rapportés par Charlie Hebdo (n° 645 du 27/10).
Edifiant !
La société Dysney interdit à sa filiale Miramax de distribuer "Fahrenheit 911", le nouveau film de Michael Moore qui dénonce l’administration Bush.
Nous publions ci dessous un communiqué du SNES, syndicat des enseignants des lycées et collèges qui dénonce une baisse sans précédent des postes mis aux concours de recrutement de futurs professeurs.
A la rentrée 2005, apprend-on, 6000 professeurs en moins pour nos chers adolescents avides de savoir. Si, faute de professeurs, ils venaient à s’ennuyer à l’école, ils pourront toujours se défouler sur les locaux, le matériel et même leurs petits camarades car il y aura aussi des milliers de surveillants en moins.
Nos bons Chirac, Raffarin, Sarkozy et Ferry ont bien compris cette recommandation de l’OCDE, qui, par la plume de Christian Morrisson écrit :
"Pour réduire le déficit budgétaire, une réduction très importante des
investissements publics ou une diminution des dépenses de fonctionnement ne
comportent pas de risque politique. Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement,
il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité
baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles
ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou
d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs
enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école
peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles,
ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non
dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement
général de la population."
(La Faisabilité politique de l’ajustement, Cahier de politique économique n°13, Centre de développement de l’OCDE)
Mais rassurez-vous : Sarkozy souhaite installer des gardiens de la paix à demeure dans les établissements scolaires...
Christian Morrisson le dit sans la moindre ambiguité dans son fascicule "La Faisabilité politique de l’ajustement, Cahier de politique économique n°13" publié par le Centre de développement de l’OCDE : "Pour réduire le déficit budgétaire, une réduction très importante des
investissements publics ou une diminution des dépenses de fonctionnement ne
comportent pas de risque politique. Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement,
il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité
baisse".
Un des moyens employés par les bons élèves de l’OCDE et autres OMC pour casser les services publics est l’AUDIT.
Un audit doit toujours conduire à une évaluation "objective" ; pour cela il est réalisé par un organisme "indépendant" ; immanquablement, l’étude montre un "déficit en matière de productivité" et conduit à des "réductions des dépenses de fonctionnement". En clair : des licenciements et une baisse de la qualité du service proposé au public. L’argent du contribuable ne doit pas être dépensé en services inutiles, mais à financer... les sociétés d’audit !
L’exemple des bibliothèques d’Orléans est on ne peut plus clair.
Il est exposé sur le site de la LCR du loiret :