
Les temps de la guerre "corps à corps" n’étant pas efficace, de nouvelles méthodes ont surgi pour prendre le pouvoir.
"La nature de la guerre au XXIe siècle a changé," nous révèle le politologue Gene Sharp (1), qui rappelle que "nous nous combattons avec des armes psychologiques, sociales, économiques et politiques".
Ce sont les armes qui sont utilisées actuellement pour renverser les gouvernements sans avoir recours aux armes conventionnelles. Sharp est l’auteur d’un essai polémique intitulé " De la dictature à la démocratie " qui décrit 198 méthodes pour destituer les gouvernements au moyen de ce qui est connu comme "un coups d’Etat doux ".
Ces coups d’Etat seraient réalisés au moyen d’une série de mesures qui vont de l’affaiblissement du gouvernement à la fracture institutionnelle. Ce serait le cas de ce qui arrive au Venezuela et selon certains experts, provoquée par l’opposition.
Le renversement de gouvernements en cinq phases
Les " coups d’Etat doux " se développeraient en cinq étapes :
Première étape : Elle consisterait à mener des actions pour générer et promouvoir un climat d’agitation et de malaise. Pendant ces actions, sont promulguées "de fausses allégations de corruption et la mise en place d’intrigues", remarquent les experts.
Deuxième étape : on procéderait à développer des campagnes intenses pour la défense de la liberté de presse et des droits de l’homme accompagnées d’ accusations de totalitarisme contre le gouvernement au pouvoir.
Troisième étape : Cette phase se concentrerait dans une lutte active pour des revendications politiques et sociales et en promouvant des manifestations et protestations violentes menaçant les institutions.
Quatrième étape : Dans ce point on réaliserait des opérations de guerre psychologique et une déstabilisation du gouvernement, en créant un climat "d’anarchie".
Cinquième étape : La dernière étape serait de forcer à la démission le président par des émeutes, pour contrôler les institutions, tout en maintenant la pression dans la rue. En paralèlle, le terrain est préparé à une intervention militaire, tandis qu’une longue guerre civile se développe et isole le pays sur le plan international
(1) Gene Sharp (né le 21 janvier 1928) est un politologue américain connu pour ses nombreux écrits sur la lutte non-violente. Il a été parfois surnommé le « Machiavel de la non-violence » ou le « Clausewitz de la guerre non-violente ». (Wikipedia)
Traduit de l’espagnol par Bernard Tornare
Il est le fondateur de l’Albert Einstein Institution, une association sans but lucratif qui étudie et promeut la résistance non-violente dans les zones de conflits actuelles. En 2012, il reçoit le Right Livelihood Award pour "avoir développé et articulé les principes fondamentaux et les stratégies de résistances non-violentes et les avoir diffusés dans des zones en conflit." La non-violence, en tant que technique d’action politique, peut être employée à n’importe quelle fin. Dans les années 1980, l’OTAN s’est intéressée à son utilisation pour organiser la résistance en Europe après une invasion de l’Armée rouge. Depuis quinze ans, la CIA en fait usage pour renverser des gouvernements récalcitrants, sans soulever d’indignation internationale. Elle dispose pour cela d’une agréable vitrine idéologique, l’Institut Albert-Einstein du philosophe Gene Sharp, qui a joué un rôle, de l’Irak à la Lituanie, en passant par le Venezuela et l’Ukraine. NDT
Source : Cómo derrocar un Gobierno en cinco pasos http://es.rt.com/viY