LA Campagne de solidarité avec Cuba (CSC) au Royaume Uni a lancé des actions visant à lever l’interdiction des inscriptions d’étudiants cubains décrétée par l’une des plus grandes institutions éducatives de ce pays.
L’Open University est sous le feu des critiques pour avoir interdit l’accès aux étudiants cubains, qu’ils soient résidents dans ce pays ou pas, cédant aux lois du blocus économique, commercial et financier exercé par le gouvernement des États-Unis contre Cuba.
Pour sa part, cette université publique fondée en 1969 a signalé que ses démarches d’admission comportent une liste de pays qui ne sont pas acceptés, de peur de se rendre passible de sanctions de la part du Département du Trésor des États-Unis pour violation des lois du blocus si elle proposait ses programmes d’études aux étudiants cubains.
La nouvelle a émergé au grand jour lorsqu’un étudiant cubain ayant postulé pour un doctorat dans cette institution, au mois d’avril dernier, a été notifié qu’il ne pouvait pas être inscrit en raison de sa nationalité.
La CSC a souligné quant à elle qu’en refusant les demandes d’inscription d’un groupe d’étudiants sur la base de leur nationalité, The Open University agit à l’encontre de la législation en vigueur au Royaume Uni en matière de discrimination, stipulé dans la Loi d’égalité.
En réponse à l’initiative de la CSA, plus de 1 200 de ses affiliés ont écrit aux membres du Parlement britannique lui demandant d’intervenir dans l’affaire pour obliger l’Open University à modifier sa politique.
Sally Hunt, secrétaire générale de l’University and College Union (Syndicat des professeurs et des travailleurs des universités et des instituts de l’enseignement supérieur), a adressé une lettre au vice-recteur de l’Open University.
Il est précisé dans le document : « Nous tenons à exprimer notre inquiétude devant le caractère discriminatoire de la politique d’admission de The Open University qui, non seulement est contraire à sa mission d’accès ouvert, mais aussi à la pratique actuelle d’autres universités, où les étudiants cubains peuvent suivre des cours de base et de spécialisation ».
En plus de violer la Loi d’égalité, cette politique est également contraire au Protection of Trading Interests Act’ (sur la protection des intérêts commerciaux), en vertu de laquelle le Royaume Uni peut pénaliser les entreprises et organisations britanniques qui se plient au blocus extraterritorial des États-Unis contre Cuba.
En effet, The Open University place la législation anticubaine du blocus au-dessus de la loi nationale.
Ce genre de situation ne fait que confirmer la portée mondiale du blocus et son impact sur le peuple cubaine.
Cependant, il s’agit du premier exemple de ce genre de pressions découlant du blocus sur une institution éducative britannique. En 2002, Hilton Hotels avait tenté d’interdire à des nationaux cubains de s’héberger dans ses installations au Royaume Uni, arguant les mêmes raisons que l’Open University.
À la suite d’une campagne efficace menée par la CSC et une coalition de syndicats et de parlementaires, la chaîne hôtelière était revenue sur sa décision.
L’organisation de solidarité britannique avec Cuba estime que la décision de The Open University est à la fois contraire à l’éthique et illégale, selon la législation de ce pays d’Europe.
Le directeur de la CSC, Rob Miller, a déclaré : « Il est inacceptable à tous les niveaux qu’une université britannique interdise (l’accès) à tout un groupe d’étudiants en se basant uniquement sur leur nationalité, ce qui est contraire aux lois contre la discrimination et pour l’égalité d’opportunités. Dans cette action et cette justification, l’on punit le peuple cubain et on viole la souveraineté de la loi britannique. Ces étudiants cubains sont les bienvenus s’ils veulent étudier dans d’autres universités britanniques. Cette politique injuste, discriminatoire et désagréable de The Open University est un affront pour une institution qui se dit “ouverte à tous” ». (Campagne de solidarité avec Cuba en Grande Bretagne)