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Un pays contre du gaz. Négociations secrètes entre Merkel et Poutine pour mettre fin à la crise ukrainienne. (The Independent)

Merkel et Poutine négocient la souveraineté de la Crimée pour garantir la sécurité énergétique ainsi que les marchés.

L’Allemagne et la Russie ont travaillé à des négociations secrètes pour un accord de paix et ce, afin d’en finir avec les tensions internationales causées par la crise Ukrainienne.

« The Independent » est en mesure de révéler que ce plan de paix était discuté entre Angela Merkel et Vladimir Poutine. Il reposait sur deux grands axes : stabiliser les frontières ukrainiennes et donner un fort élan économique et financier à un pays en proie à des troubles et plus particulièrement poser un nouvel accord pour assurer la sécurité à l’approvisionnement en gaz.

Le problème c’est que, si l’accord de Mme Merkel peut être acceptable pour la Russie alors la communauté internationale devra reconnaitre l’indépendance de la Crimée et son annexion à la Russie, un pas que certains membres de l’Union pourraient avoir du mal à faire.

Des sources proches des négociations affirment que la première partie du plan de stabilisation inclut que la Russie retire son aide financière et militaire aux différents groupes séparatistes opérant dans l’est de l’Ukraine. Dans ce plan on trouve que la région se verrait également déléguer une certaine autonomie (some power).

Dans le cadre de cet accord, la Russie dédommagerait l’Ukraine avec un contrat financier d’un milliard de dollars pour la perte de la rente qu’elle versait pour le stationnement de sa flotte en Crimée et dans le port de Sébastopol sur la Mer Noire jusqu’à ce que la Crimée vote son indépendance en Mars.

Cependant ces tentatives de Mme Merkel d’agir comme négociateur entre le président Poutine et le président de l’Ukraine, Petro Poroshenko ont été mises en second plan après l’explosion du MH17 dans l’est de l’Ukraine.

Les négociateurs de cet accord ont expliqué hier que « Le plan de paix allemand est toujours en discussion. Les négociations sont à l’arrêt à cause des événements autour du MH17 mais on s’attend à ce qu’elles reprennent à la fin de l’enquête. Il est de l’intérêt de tous de passer un accord. Nous espérons sincèrement que les discussions reprendront si l’enquête concernant les causes du crash du MH17 parvient à un point satisfaisant »

Obtenir des liens commerciaux plus étroits avec l’Europe est une des grandes ambitions du Président Poroshenko. Il a toujours été un ardent défenseur des mouvements pro-européens dans son pays même s’il n’est affilié à aucun parti politique. Il a été un des partisans de la Révolution Orange de 2004 et à servi en tant que Ministre des Affaires Etrangères sous la présidence de Yula Tymoshenko.

Un des porte-paroles du Ministères des Affaires Etrangères et du Commonwealth a dit ne pas avoir connaissance de telles négociations. Cependant il a confirmé qu’il était hautement improbable que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne reconnaissent le contrôle de la Crimée par la Russie. Il n’y avait personne de disponible pour la presse hier à l’Ambassade d’Allemagne.

Trouver une solution au conflit qui se déroule en ce moment est pertinent pour l’Allemagne car la Russie est leur seul plus gros partenaire commercial. Sous la gouvernance de Mme Merkel, l’axe germano-russe s’est significativement renforcé et, depuis le crash de l’avion, son gouvernement est fermement opposé à toute sanction pour des raisons commerciales mais également diplomatiques.

De tels liens forts entre les deux pays servent aussi à renforcer les pouvoirs de Mme Merkel et le Président russe apparaît comme le premier des avocats de relations plus étroites entre l’Union Européenne et la Russie. « C’est le marché de Merkel. Elle a négocié directement avec Poutine sur ce dossier. Elle a besoin de résoudre ce conflit car il est de l’intérêt de personne d’avoir des tensions en Ukraine ou une Russie exclue et en froid. Personne ne veut voir une nouvelle Guerre Froide » a expliqué un des négociateurs de cet accord.

Une des plus grosses sociétés allemandes a de gros intérêts en Russie qui est maintenant un des plus gros marchés européens de voitures et beaucoup de petites et moyennes entreprises allemandes cherchent des marchés en Russie pour s’agrandir.

Même si la Russie approvisionne l’Europe d’un tiers de son gaz par des pipe-lines qui traversent l’Ukraine, l’Allemagne a son propre pipeline bi-latéral qui va directement en Russie ce qui la rend moins vulnérable que les autres pays européens.

Cependant la Russie est le 3ème plus gros partenaire commercial de l’Europe avec un marché trans-frontalier de $460 milliards (£272 millards)* et les dernières sanctions décidées par l’Union Européenne contre certains citoyens et banques russes pourraient bien nuire aux pays européens plus qu’à bien d’autres – particulièrement l’Allemagne mais aussi la City** de Londres.

Un des facteurs essentiels aux négociations pour n’importe quel nouvel accord d’approvisionnement en gaz avec Gazprom se trouve être le très riche homme d’affaires ukrainien et courtier en gaz, Dmitry Firtash. Mr Firtash - qui a négocié le premier grand accord de gaz entre la Russie et l’Ukraine entre 2006 et 2009 – vit maintenant à Vienne sous le coup d’une demande d’extradition faite par les USA. Mais il a des relations très proches avec les leaders russes et ukrainiens – il a soutenu Mr Poroshenko – et il agit en tant qu’intermédiaire et éminence grise au plus haut niveau.

Margareta PAGANO,

THE INDEPENDENT, Jeudi 1er août 2014

Traduction : Libre Plume

* 343 milliards d’euros

** La City à Londres : centre économique, commercial et surtout boursier du Royaume Uni

»» http://www.independent.co.uk/news/w...
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Chroniques de GAZA 2001-2011
Christophe OBERLIN
L’auteur : Christophe OBERLIN est né en 1952. Chirurgien des hôpitaux et professeur à la faculté Denis Diderot à Paris, il enseigne l’anatomie, la chirurgie de la main et la microchirurgie en France et à l’étranger. Parallèlement à son travail hospitalier et universitaire, il participe depuis 30 ans à des activités de chirurgie humanitaire et d’enseignement en Afrique sub-saharienne, notamment dans le domaine de la chirurgie de la lèpre, au Maghreb et en Asie. Depuis 2001, il dirige (…)
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