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Un Communisme possible

Cinquante thèses sur la mondialisation capitaliste et sur un communisme possible, c’est à une somme théorique et politique impressionnante que nous convie André Tosel.

D’autant, nous dit-il, que ces thèses résument et prolongent tout à la fois la réflexion contenue dans l’ouvrage «  Un monde en abîme ? Essai sur la mondialisation capitaliste ». Elles marquent aussi le point d’arrivée actuel d’un parcours commencé en 1984 dans «  Praxis. Vers une refondation en philosophie marxiste », poursuivi avec «  L’esprit de scission. Etudes sur Marx, Gramsci et Lukacs », se reprenant à la fois dans «  Démocratie et libéralisme » et dans «  Etudes sur Marx (et Engels). Vers un communisme de la finitude »...

ELABORER UNE PENSEE DE L’EMANCIPATION

Ces thèses ont un but : elles «  entendent servir de point d’appui pour une pensée de l’émancipation qui soit à la hauteur des défis imposés par la mondialisation capitaliste parvenue aujourd’hui à un point d’implosion et de saturation sans précédent. »

André Tosel se fait alors quelque peu solennel : «  Rien ne garantit l’issue heureuse de ce qui est une crise organique du capitalisme mondialisé et barbare. Notre responsabilité est engagée de toute urgence. »

Bien évidemment, dans ce court texte, nous ne pourrons reprendre toute la fresque que brosse André Tosel de l’évolution du mode de production capitaliste depuis son apparition au 15ème siècle.

Nos lecteurs, s’ils sont mis en appétit par les aspects que nous jugeons les plus importants là de l’apport de André Tosel, pourront facilement retrouver le document original et complet.

EN QUOI, POURQUOI, NOTRE RESPONSABILITE EST ENGAGEE

Mais c’est d’abord sur cette responsabilité que souligne André Tosel que nous voulons également insister en recourant à une partie de sa conclusion.

«  La Terre, dit-il, est un ensemble de processus définis par leur logique propre et mouvante qui se trouvent avoir conditionné et toléré jusqu’ici notre vie et notre survie.
«  La modification de ces conditions peut entraîner soit notre disparition, soit des modifications catastrophiques que seuls les puissants et les riches pourront aménager en aggravant tous les processus d’inégalisations et en exterminant les faibles et les pauvres concurrents dans une lutte à mort pour une survie barbare. »

Cette appréhension en termes de classe de l’avenir de notre planète et de ses habitants mérite d’être soulignée. Elle est suffisamment alarmante pour mettre en évidence que l’humanité, qui a traversé bien des drames dans les différentes époques qu’elle a connues, n’a pas encore atteint les sommets de totalitarisme et de barbarie qu’elle pourrait subir.

Là , le mode de production capitaliste n’aurait même plus besoin de recourir à ces régimes présentés comme responsables de nombre de génocides, tels les régimes fascistes, c’est lui-même et en tant que tel qu’il assumerait le crime généralisé susceptible d’assurer sa perpétuation elle-même criminelle.

LA CATASTROPHE EST BIEN LA !

«  La catastrophe est bien là , juge André Tosel, et elle nous impose de trouver ici et maintenant les moyens de la conjurer en exerçant une responsabilité qui a pour horizon la réorientation de la production et de la consommation, la reformulation du droit et de la politique, la réforme des médias et la réappropriation non marchande de la culture scientifique comme de la vie quotidienne.

«  Le premier pas à faire en cette voie de la responsabilité est de cesser de nous considérer comme impuissants et de nous démoraliser en développant uniquement le savoir par ailleurs nécessaire de cette impuissance. Il importe de développer un savoir des résistances capables d’imaginer et d’inventer ici et maintenant... »

Bien naturellement, André Tosel expose les cheminements qu’il décèle dans l’histoire au point où elle est parvenue et qui suscite les appréhensions fortes qui sont les siennes.

LA PROBLEMATIQUE DU SYSTEME-MONDE

Nous le rejoignons à nouveau alors qu’il aborde la troisième période de la mondialisation capitaliste et ce qu’il nomme une théorie de l’histoire fondée sur la problématique du système-monde et de l’économie-monde avec sa dialectique des centres et des périphéries et des déplacements de centres et de périphéries - qui a été capable de nous situer dans le maelström de cette phase ultime de la mondialisation.

«  Cette théorie de l’histoire n’est pas une nouvelle philosophie de l’histoire assurée de la garantie de sa fin heureuse incarnée dans un nation élue ou une classe universelle.
«  Elle critique au contraire la philosophie de l’histoire néo-libérale qui sous-tend l’expansion du capitalisme global en voulant nous faire croire qu’elle est celle de la poursuite du mouvement d’assimilation et d’universalisation moderne et qu’elle a pour objectif la réalisation du rêve des Lumières, une «  cosmopolis », un monde devenu cité de tous où tous et chacun seraient des citoyens... »

LA CONTINUITE ET LA DIFFERENCE

André Tosel considère que cette théorie est confrontée au problème classique de distinguer ce qui pour chaque période déterminée assure la continuité avec le passé et ce qui porte la différence propre à chaque période.

Il interroge : qu’est-ce qui maintient une invariance actualisée en des formes néanmoins particulières ? Comment penser ensemble identité et différence ?

Pour lui, c’est la théorie des systèmes-monde élaborée par les historiens Fernand Braudel - qui s’est voulu non-marxiste -, Immanuel Wallerstein et Giovanni Arrighi - qui assument la référence à Marx - qui donne une réponse opératoire.

L’ACCUMULATION INFINIE DU CAPITAL

«  C’est l’accumulation infinie du capital qui est une puissance en mesure d’imposer à tout et à tous une soumission réelle : c’est la lutte permanente contre la baisse des taux de profit lié au maintien et à l’extension de la plus-value relative, c’est la multiplication de mécanismes financiers colossaux au bénéfice exclusif d’une classe dirigeante qui se transforme en caste fermée, cynique et irresponsable socialement et humainement. »
Cet invariant existe donc, mais il s’instancie sous des formes transformées. Sont concernés aussi bien le procès de travail et sa technologie sociale nouvelle, les crise de l’accumulation financière mondiale, les déplacements des industries, les transformations des institutions politiques étatiques et transnationales, les nouvelles différenciations sociales compliquant le schéma de l’opposition simple entre deux camps fondamentaux et attestant la réalité de mouvements inédits d’inégalisation sociale et politique, la naissance de formes neuves d’individualité historique inscrites dans la constitution de métropoles urbaines sans précédent, les nouvelles modalités du consensus lié à la généralisation de la consommation et au rôle des médias, les manifestations d’une nouvelle violence civile qui accompagne la production d’une humanité devenue superflue, la position du problème de la guerre et de la paix en fonction des mutations géo-économico-politiques, le devenir de l’universalisme occidental dans une époque d’émergence et de contamination des cultures en lutte contre toute hégémonie impériale, la radicalisation ontologique de la question écologique impliquée dans la réaction de la planète Terre aux effets induits par les activités humaines propres au capitalisme mondialisé et à sa croissance sans mesure ni limites.

LA RUPTURE OU LA FIN

Pour André Tosel, «  l’analyse est confrontée en définitive à la question de savoir si ces éléments de nouveauté introduisent ou non une rupture sans précédent dans le procès historique qui obligerait à considérer tout le passé du système-monde comme parvenu à sa fin en raison des menaces de catastrophes que cette nouveauté réalise.

«  Ne sommes-nous pas entrés en une nouvelle période de l’histoire humaine où serait devenue improposable la forme même de la croissance et du développement tels que le capitalisme mondialisé les exacerbe ? »

André Tosel alourdit le tableau : l’ extention quantitative du mode de production capitaliste est une évidence ; elle est d’abord celle des entreprises dirigées par une mince couche d’actionnaires trans-individuels, du triomphe de la spéculation financière qui prétend se faire monde ; elle est celle d’un réseau mondial d’informations et de connaissances semblant faire exister un monde un où tout ce qui se passe ici en un lieu concerne par ses effets ce qui se passe là , en un autre milieu, un monde d’interdépendances complexes qui défient l’analyse.

Il poursuit : «  Toutes les entités territoriales, tous les groupements humains sont bouleversés ; certains sont liquidés, d’autres se forment ; tous sont remis en question dans leur consistance et leurs structures avec une accélération temporelle et selon des rythmes sans équivalents dans le passé. »

QUE SIGNIFIE CE BOULEVERSEMENT ?

Pour André Tosel, «  la question est de savoir ce que signifie ce bouleversement sur le plan qualitatif ; cette question a pour seule norme la teneur universelle de ce bouleversement en qualité humaine, en puissance de penser et d’agir disponible pour chacun individuellement et pour tous collectivement.

«  Il s’agit de déterminer si cette extension quantitative est encore ou non une assimilation qualitative des humains à des niveaux certes contradictoires mais relativement plus élevés.

«  Ou si la nouvelle qualité est de sens contraire.

«  Il ne suffit pas de comprendre que le transnational oblige à redéfinir les autres niveaux, de l’international, du national, du régional, de l’urbain, et du local.

«  Il ne suffit pas d’affirmer que se constitue «  le local », le local de dimension globale, le global de pertinence locale. »

LE SENS ET LE NON-SENS DE LA MONDIALISATION

André Tosel considère que la question «  est celle de l’évaluation immanente de la mondialisation, son sens et son non-sens, de sa direction en tant que celle-ci est supposée se poursuivre à l’infini, livrée à la logique de son seul impératif catégorique «  pur ».

«  Ce n’est pas celle de la délivrance de possibles positifs mais celle du risque d’universalisation de catastrophes, de possibles négatifs en voie de réalisation.
«  S’il en est ainsi, ce sont nos modalités de concevoir le changement historique qui sont en cause par-delà la vieille opposition entre réformes et révolution maintenant néanmoins ce fond commun que serait la croissance infinie... »

André Tosel constate alors que jusqu’à présent les couches dirigeantes ont réussi à contenir et déplacer la crise organique d’une assimilation menacée de s’interrompre en transformant la crise d’hégémonie en occasion pour un déplacement d’hégémonie compatible avec leur domination de la société. Il en a été ainsi successivement avec les fascismes, le Welfare State et jusqu’à présent avec l’Etat de droit serviteur de la dérégulation, indispensable au fonctionnement du capitalisme mondialisé.

LES REALITES NOUVELLES

André Tosel analyse cependant les réalités nouvelles, d’abord la nouvelle entreprise dans le marché mondial. Le déclin est le destin réservé aux industries saturées comme l’automobile. Inversement, ce sont les industries reposant sur la nouvelle technologie sociale (communication, information) qui sont les plus productives de valeur ajoutée. Le capitalisme cognitif est bien une réalité nouvelle.

Mais, dit-il, il serait toutefois imprudent d’en conclure que ce capitalisme contient en lui la possibilité d’un reversement communiste : les entreprises de la communication ne cessent pas pour autant de fonctionner en reproduisant la soumission réelle de leurs employés et de leurs utilisateurs. Elles sont davantage l’enjeu de nouvelles luttes de classes.

DU FORDISME AU TOYOTISME

Avec le passage du fordisme au toyotisme, s’est imposé la contrainte d’une nouvelle productivité qui s’est révélée en toute son ampleur avec la pratique de délocalisations justifiées par l’exigence de taux de profit énormes.

«  La conséquence, dit André Tosel, a été la production d’un chômage structural incompressible. Le capitalisme mondial est bien producteur d’une société liquide qui fait fluer tout ce qui lui résiste, qui a liquidé tout obstacle, notamment le mouvement ouvrier de la grande industrie avec ses institutions de protection et de solidarité, et avec ses institutions politiques, partis socialistes et communistes, réformistes supposés et experts révolutionnaires... »

LA MARCHANDISATION DU DESIR

Dans cette société, poursuit-il, «  le désir humain se marchandise comme désir de consommer en une sorte de réflexivité perverse auto-référentielle. Se produit et reproduit ainsi une jouissance d’avoir et de consumer qui se substitue tendanciellement au désir d’exister comme création de soi dans des oeuvres et des actions. Cette jouissance produit une frustration et une envie incessantes mais elle exerce un pouvoir de subjectivation colossal. Le capitalisme mondial mondialise sa séduction qui est celle des marchandises. Le devenir consommation de la production rend la capitalisme désirable par tous les individus, y compris par tous ceux dont il stimule les besoins tout en les brimant si ces derniers sont insolvables.

«  La financiarisation spéculative, complète-t-il, a permis une expansion inédite qui est une pseudo-assimilation positive des individus à des niveaux supérieurs de puissance sociale d’agir et de penser. Elle consiste à lier désir du désir et jouissance illimitée en transformant le plus grand nombre possible d’individus insolvables en individus indéfiniment solvables, en les endettant à vie...Si l’entreprise et le supermarché sont des institutions totales, la carte de crédit est la véritable carte d’identité mondiale qui ouvre le paradis des jouissances immédiates sous la clause de l’endettement universel et permanent... »

UNIFICATIONS, FRAGMENTATIONS, INEGALITES

Ainsi, au total, la mondialisation capitaliste unifie le monde en le fragmentant et l’inégalisant. Les inégalités entre les couches dirigeantes et les autres classes prennent des formes vertigineuses. Il devient un privilège de posséder un emploi stable et de subir l’exploitation salariale. La délinquance sociale et la répression augmentent du même pas que ce symbole négatif qu’est en France la scandaleuse création proto-fasciste d’un Ministère de l’immigration et de l’identité. Une plèbe inutilisée et socialement inutilisable dans les conditions actuelles est constituée en déchet social, objet d’une gestion tout à la fois humanitaire et sécuritaire qui lui donne le choix entre soumission à une assistance sans avenir et la transgression dans des actes de violence ouvrant la voie d’une prison à vie...

André Tosel considère comme légitime de reprendre à Hannah Arendt le concept de Human Superfluity par lequel elle définissait le totalitarisme du siècle passé...

UN CAPITALISME TOTALITAIRE

Il existe bien aujourd’hui un néo-totalitarisme, un capitalisme totalitaire qui déploie les conséquences de l’impératif systémique capitaliste en contradiction violente avec les prétentions à l’assimilation de tous les individus à la condition d’homme libre et de citoyen actif.

«  Ce monde, dit-il, est tout autant une mégamachine à assimiler qu’à désassimiler et la part des désassimilations grandit jusqu’à la catastrophe. Des millions d’hommes souffrant de la misère et du manque de biens élémentaires sont privés de la condition existentielle d’être au monde, d’appartenir à un monde commun produit par nos activités et milieu de toute culture des capacités.

UNE IMMENSE DESEMANCIPATION

Pour André Tosel, «  un immense mouvement de désémancipation qui est production d’un non-monde pour les classes subalternes montre la fragilité réelle et la barbarie de la mondialisation capitaliste qui transforme toutes les victimes du précariat en «  autres » incomposables, déspécifiés, expulsés de ce qui en fait nos semblables. »

Dans ce contexte, l’Etat n’a pas disparu. Il demeure nécessaire comme fonction de l’accumulation capitaliste. Naît dans l’interdépendance globale un nouvel Etat de droit privé chargé de payer la crise financière et de renforcer la classe dirigeante et ses privilèges exorbitants. Il réduit ainsi au maximum le niveau des salaires, celui des emplois ; il redéfinit selon les règles du marché tous les services publics désormais marchandisés. Il conserve et renforce la fonction de gestion d’une force de travail devenue internationale. C’est lui qui prodruit les statuts classant la population en l’enfermant dans des frontières étanches : citoyens nationaux de plein droit, travailleurs au chômage, intermittents ou réduits à l’état de déchet social, travailleurs non-nationaux de hier et d’aujourd’hui, du sud ou de l ’est, avec ou sans travail, avec ou sans papiers, avec ou sans logement. Partout les femmes sont les victimes les plus stigmatisées et les plus nombreuses de cette échelle descendante de l’enfer social qui redouble la patriarcalisme initial.

LA DEMOCRATIE TOMBE LE MASQUE

A ces fonctions, l’Etat s’ajoute une fonction de répression à l’ensemble des «  délinquants » de la mauvaise vie, mais en fait destinée à prévenir tout mouvement de protestation un peu vigoureux.

«  Ce triomphe de l’Etat pénal, André Tosel considère qu’il achève de qualifier l’Etat démocratique représentatif, fin des droits de l’homme et du citoyen, comme Etat d’un bonapartisme soft qui pourra devenir «  hard » en cas de crise ouverte d’hégémonie. »
C’est donc la démocratie régime qui tombe le masque et se révèle pour ce qu’elle est, la forme mondialisée de l’autoliquidation de la démocratie comme démocratie processus.
Par delà , c’est tout le régime politique - partis, parlements, groupes de pression - et ses relais dans la société civile - qui contribue à vider de toute substance la démocratie en se constituant en système autoréférentiel destiné à se reproduire et à fournir à ses acteurs des carrières et des prébendes.

LA DESAPPROPRIATION DE LA CITOYENNETE

«  La politique comme métier, dit André Tosel, produit de la désappropriation et vide la citoyenneté de toute efficacité ; elle la ritualise faisant de l’élection le mécanisme essentiel d’un principat démocratique dépourvu de toute responsabilité effective. Le système de ce principat a décapité les masses subalternes en intégrant les partis dits de gauche qui avaient eu hier le mérite de mettre au centre du débat public des alternatives fondées sur des argumentations. Les partis socio-démocrates dans leur totalité et les partis communistes en leur majorité ont capitulé dans la lutte et acceptent, résignés ou non, le tourniquet d’alternances qui laissent la majorité du peuple des exclus sans représentation politique. »

UNE REPRESENTATION NON REPRESANTANTE

«  Le principat démocratique, poursuit-il, repose sur une représentation non représentante.

«  Il s’auto-immunise de toute pénétration de la part des subalternes en s’exemptant de toute prise en compte des revendications de base tout comme il immunise l’appareil productif entrepreneurial de toute responsabilité devant les conséquences de sa politique.

«  L’espace politique est donc drastiquement limité alors que la dimension politique de tous les problèmes s’universalise pour autant que ceux-ci concernent le bien commun, la possibilité de l’être en commun, le sens commun de l’humanité. »

Au total, la mondialisation capitaliste ne peut que déplacer la crise organique qui la caractérise parce que devient énorme la masse quantitative et qualitative qu’elle ne peut assimiler et qu’elle désassimile.

LES MOYENS DE CONJURER LA CATASTROPHE

«  La catastrophe est bien là , confirme André Tosel, et elle nous impose de trouver ici et maintenant les moyens de la conjurer en exerçant une responsabilité qui a pour horizon la réorientation de la production et de la consommation, la reformulation du droit et de la politique, la réforme des médias et la réappropriation non-marchande de la culture scientifique comme de la vie quotidienne...

«  L’action exigée implique une intervention politique qui prend deux voies complémentaires à parcourir, la voie de l’invention et de l’expérimentation de nouvelles formes de vie dans la lutte contre la mégamachine et la voie du réinvestissement du champ politique étatique.

«  Cette dernière voie est actuellement interdite par ce que sont devenus le système politique et les partis dits de gauche ? »

DES MOUVEMENTS DE MASSE ET DE BASE INDISPENSABLES

Pour André Tosel, «  l’initiative ne peut venir pour l’instant que des mouvements de masse et de base expérimentaux qui s’interdisent de se mettre à la place des responsables économiques, politiques et culturels de la catastrophe.

«  Il est devenu impossible de formuler l’idée d’une révolution résolutoire à venir après le capitalisme...La crise organique du capitalisme signifie le retour à la barbarie, ou plutôt un cours inédit. Il n’y a plus d’après.

«  C’est maintenant qu’il faut répondre à l’irresponsabilité systémique et reformuler l’idée d’émancipation dans la finitude, ce qui est peut-être l’idée communiste elle-même. »

Michel Peyret
1er Mars 2011

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