Une division de la garde nationale s’est jointe aux émeutiers. Des domestiques, des nobliaux de la Cour sont malmenés. Le cardinal de Montmorency est mis en joue.
Louis Capet doit faire demi-tour.
Le 21 juin 1791, Louis Capet, sa femme Marie-Antoinette et leur famille tentent de fuir. C’est la fameuse fuite de Varennes.
Le projet de Louis Capet est d’organiser hors de Paris une contre-révolution en réunissant des troupes pour attaquer le peuple. Déguisés, ils quittent le palais, ils montent dans une voiture appelée « Citadine », petite, mais plus grande qu’une malle sur roulettes made in Japan, avant de s’installer plus tard dans un véhicule plus spacieux et plus luxueux, spécialement fabriqué en grand secret pour leur fuite. On sait que Louis Capet a été reconnu à Varennes (Lorraine) comme un vulgaire Macron au théâtre des Bouffes du Nord. Tout cet équipage est reconduit à Paris.
Lorsque la voiture royale arrive aux Tuileries, la fureur de la foule éclate. Il s’en faut de peu que Marie-Antoinette ne soit lynchée. Elle ne comprend pas pourquoi, persuadée, comme une vulgaire Brigitte Trogneux, que quand son mari parle, le peuple est content (2).
Le 21 janvier 1793, à dix heures vingt-deux minutes du matin ; Louis Capet, âgé de trente-neuf ans, natif de Versailles, paroisse Notre-Dame, domicilié à Paris, tour du Temple ; marié à Marie-Antoinette d’Autriche, a été exécuté sur la Place de la Révolution en vertu des décrets de la Convention nationale des quinze, seize et dix-neuf dudit mois de janvier.
Des messes catholiques sont organisées chaque année le 21 janvier en commémoration de sa mort. Chaque année aussi ont lieu le 21 janvier, des banquets républicains commémorant son exécution où se dégustent traditionnellement de… la tête de veau. Personnellement, le 21 janvier, pareil à Pierre Desproges apprenant la mort de Tino Rossi, je me contente de reprendre deux fois des moules.
Vous croyez peut-être que je fais ici des analogies outrancières et des lourdes allusions à la France d’aujourd’hui en vous racontant tout ça.
Vous croyez peut-être que je prends au premier degré ce cri lancé samedi dans la rue : « Louis XVI, Louis XVI, on l’a décapité, Macron, Macron, on peut recommencer ! ».
Mais pas du tout, je pense simplement que ces événements préparaient pour la France un cadeau nommé Maximilien Robespierre.
Robespierre, s’il vivait aujourd’hui, serait décrit comme un tribun coléreux, immodeste, violent, à l’égo surdimensionné. Pour répéter tranquillement que Robespierre fut tout cela, plus la Terreur, il faut ne jamais avoir entendu Malcom X qui disait : « Si vous ne vous méfiez pas des médias, ils vous feront aimer l’oppresseur et détester l’opprimé ».
Ainsi, on ne saura pas, on n’enseignera pas que Robespierre a participé à la rédaction de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (c’est lui qui en a lancé l’idée), qu’il a formulé la devise « liberté, égalité, fraternité », qu’il a voté pour la citoyenneté des juifs et des comédiens, pour l’abolition de l’esclavage, pour le vote des femmes, pour le vote des gens de couleur, pour l’abolition de la peine de mort, pour la reconnaissance des enfants adultérins.
Pas mal, pour un prétendu forcené de la terreur !
Je termine en vous invitant à écouter cette chanson incorrecte interprétée a capella par l’inoubliable Marc Ogeret et dont le titre est : « Ô toi, céleste guillotine ».
Maxime VIVAS
Notes.
(1). Ce texte est celui de mon éditorial du 20 janvier 2020 à 17 heures au micro de Radio Mon Païs (radiomonpais.fr). Sa durée (4 mn d’antenne) le rend parcellaire et donc ouvert aux critiques.
(2) Le 16 janvier sur TF1, Brigitte Macron a affirmé « qu’à chaque fois qu’Emmanuel Macron sortait d’un grand débat, les Français étaient contents ». Le pire est qu’elle le croit, sans doute.