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Que cherche Emmanuel Macron ?

La question se pose avec acuité. Depuis sept semaines, le chef de l’État refuse de répondre aux revendications des gilets jaunes. Pourtant il connaît les problèmes : pouvoir d’achat, augmentation sensible du Smic,des minima sociaux, des retraites. Pour les financer , rétablissement de l’impôt sur les fortunes. Sur le plan démocratique, mise en place du référendum d’initiative citoyenne. Mais le président reste aveugle, sourd et muet. Cherche-t-il la provocation ? Cherche-t-il un pourrissement ? Cherche-t-il la répression comme moyen de gouverner ? Je crois qu’il cherche tout ça en même temps !

Le mouvement des gilets jaunes a déjoué toutes les provocations policières. Je rappelle que les gilets jaunes ont eu neuf tués durant ces semaines. Des centaines de blessés par balles de flash-ball, coups de matraques, coups de poings. Bien sûr tous les policiers n’acceptent pas de réprimer les manifestants mais la hiérarchie aux ordres du ministère de l’intérieur les contraint à frapper. Je ne ferai pas d’amalgame car ce serait une faute politique que de mélanger les policiers extrémistes et l’ensemble de la police qui obéit au gouvernement, émanation de la République.

La violence d’État existe bel et bien tout comme la violence de la société. Pour en sortir, pour trouver des issues constructives, il existe deux solutions : elle sont politiques. Deux légitimités s’opposent. La légitimité présidentielle et la légitimité de l’Assemblée Nationale. Deux organes élus par le suffrage universel. Démission du président ou dissolution de l’Assemblée Nationale sont les deux versants qui permettraient de retrouver une autre légitimité démocratique. Laquelle sera choisie par Macron ? Difficile de répondre aujourd’hui. Mais la question demeure posée.

Je doute de l’esprit de responsabilité de Macron. Préférera-t-il le chaos à l’ordre, le désordre à l’harmonie, la violence à la paix sociale ? Sa prise de position pèsera lourd pour la suite des événements. Les gilets jaunes eux poursuivront leur lutte pour des droits nouveaux et des revendications sociales qui leur permettront de vivre mieux. Une année extraordinaire s’annonce marquée par des avancées sociales inédites.

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Le choix de la défaite - Les élites françaises dans les années 1930
Annie LACROIX-RIZ
Comment, pour préserver leur domination sociale, les élites économiques et politiques françaises firent le choix de la défaite. Un grand livre d’histoire se définit premièrement par la découverte et l’exploitation méthodique de documents assez nombreux pour permettre des recoupements, deuxièmement, par un point de vue qui structure l’enquête sur le passé (Annie Lacroix-Riz répond à Marc Bloch qui, avant d’être fusillé en 1944, s’interrogeait sur les intrigues menées entre 1933 et 1939 qui (…)
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En transformant les violences de l’extrême droite vénézuélienne en "révolte populaire", en rhabillant en "combattants de la liberté" des jeunes issus des classes aisées et nostalgiques de l’apartheid des années 90, c’est d’abord contre les citoyens européens que l’uniformisation médiatique a sévi : la majorité des auditeurs, lecteurs et téléspectateurs ont accepté sans le savoir une agression visant à annuler le choix des électeurs et à renverser un gouvernement démocratiquement élu. Sans démocratisation en profondeur de la propriété des médias occidentaux, la prophétie orwellienne devient timide. L’Amérique Latine est assez forte et solidaire pour empêcher un coup d’État comme celui qui mit fin à l’Unité Populaire de Salvador Allende mais la coupure croissante de la population occidentale avec le monde risque un jour de se retourner contre elle-même.

Thierry Deronne, mars 2014

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