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Tsipras a brandi un miroir où se reflète le visage effrayant du néolibéralisme brutal européen

Sia Anagnostopoulou « En Grèce et en Europe, nous sommes plutôt au début de la lutte qu’à la fin »

Ministre déléguée aux Affaires européennes du gouvernement grec, élue Syriza de Patras, Sia Anagnostopoulou explique les raisons 
qui ont poussé le premier ministre Alexis Tsipras à remettre sa démission et à organiser des élections anticipées en septembre.

Alexis Tsipras a annoncé sa démission jeudi dernier. De nouvelles élections devraient avoir lieu le 20 septembre. Qu’est-ce qui a poussé le premier ministre grec à prendre cette décision ?

Sia Anagnostopoulou. Alexis Tsipras a mis en avant deux raisons que je partage. La première, c’est que notre parti, Syriza, s’est déchiré en interne. Nous étions terriblement divisés et, faute d’appuis dans son propre camp, le gouvernement a été soutenu par les partis totalement discrédités de l’ancien système, la Nouvelle Démocratie et le Pasok. Ce n’était pas supportable plus longtemps, c’était devenu très douloureux. La deuxième raison est beaucoup plus importante pour le peuple : nous avons gagné les élections le 25 janvier dernier en promettant de négocier un accord honnête permettant de changer la situation économique de la Grèce. Ce cycle de négociations s’est terminé avec l’accord de juillet. Cet accord est extrêmement pénible pour nous. Dès lors, à nos yeux, Alexis Tsipras est obligé de renouveler le mandat populaire. Je veux insister sur ce point : jusqu’à présent, les gouvernements disaient qu’ils étaient contre le mémorandum lors des campagnes électorales et, au bout d’un mois, sans se battre, ils signaient et ils continuaient de gouverner sans demander l’avis de quiconque ni s’adresser au peuple. Pour nous, pour un parti de gauche, c’est inadmissible : c’est au peuple de décider s’il approuve, ou pas, ce programme et notre démarche politique.

Cet accord est « pénible », avez-vous dit. Il reprend de nombreuses mesures refusées par une majorité écrasante des Grecs lors du référendum le 5 juillet... Quand on regarde, par exemple, le nombre d’entreprises ou de biens publics sur la liste des privatisations, c’est assez effarant. N’était-il pas possible de faire autre chose ?

Sia Anagnostopoulou. C’est sûr que cet accord ne correspond pas à ce que nous avions promis au peuple grec et que nous attendions nous-mêmes. C’est dans ce sens que je dis qu’il est pénible : c’est très difficile d’imaginer un développement économique, de la croissance dans le cadre de cet accord, avec des mesures si strictes et récessives. Le contexte financier est extrêmement serré. L’accord contient des dispositions très dures pour le monde rural et pour les classes moyennes. Ces privatisations sont totalement dépourvues de logique, cela ne fait pas de doute. Mais si on compare ce mémorandum avec les précédents, on doit dire quand même qu’il y a des améliorations : nous ne ferons pas de coupes générales des salaires et des retraites ; nous ne sommes pas condamnés à des excédents budgétaires aussi faramineux que les précédents. Mais la logique demeure la même, c’est le dogme néolibéral, c’est incontestable...

Si l’on reste sur l’exemple des privatisations, tous les économistes sérieux, et même les plus libéraux, estiment que l’objectif de 50 milliards d’euros qui proviendraient des privatisations est totalement irréaliste. Est-ce qu’il n’y a pas une fiction totale dans cet accord qui assigne au gouvernement grec des objectifs intenables ? Et du coup, pourquoi le gouvernement grec l’a-t-il accepté ?

Sia Anagnostopoulou. Ce que qu’Alexis Tsipras et les négociateurs ont voulu faire, c’est clair pour moi, c’est tout d’abord de gagner du temps et un peu de marge. Nous étions obligés d’accepter un accord, d’y consentir parce que la Grèce n’avait pas reçu d’argent des institutions européennes depuis plus d’un an. Tout était suspendu, et pendant ce temps, nous avons payé les dettes, avec les intérêts, par nos seuls impôts. L’Etat grec était au bord de la faillite. Nous avions une obligation envers le peuple grec de ne pas laisser perdurer la situation d’asphyxie totale. Les banques étaient fermées. On ne pouvait rien faire d’autre que chercher à gagner du temps.
L’accord était nécessaire de ce point de vue.

Les dirigeants européens ont voulu en profiter pour humilier Tsipras et lui faire avaler un memorandum. Ils savaient que nous étions dans une nécessité impérative de trouver de l’argent et ils ont imposé un accord conforme aux dogmes néolibéraux. De notre côté, ce que nous avons demandé dans ces négociations, ce n’est rien d’autre que de prendre en considération les réalités sociales. Mais les dogmes néolibéraux ne prennent en compte que les réalités strictement financières.

Ceci dit, je veux insister : ce gouvernement a réussi, malgré tout, quelque chose d’extraordinaire dans ces négociations. C’est ce qui me fait penser que nous sommes plutôt au début de la lutte qu’à la fin ! Avec ce memorandum, ça commence aujourd’hui. Tsipras a brandi un miroir devant le visage de tous les dirigeants européens. Et ce qu’ils ont vu, c’est un visage effrayant, celui du néolibéralisme brutal, incarné à la perfection par le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble. C’est la première fois qu’une partie des dirigeants européens ont l’air de mesurer que le « problème grec » n’en est pas vraiment un, que c’est plutôt un problème européen. Oui, il faut affronter la crise des dettes souveraines à l’échelle européenne.

Sur la dette, la porte est ouverte pour la première fois. Dans l’accord, il y a la promesse d’un examen, mais en même temps, on voit bien avec les tensions entre le Fonds monétaire international et les autres institutions que rien n’est joué...

Sia Anagnostopoulou. La lutte pour la réduction de la dette publique est à mener pour la Grèce mais aussi pour tous les Etats européens. La dette, ça n’est pas un problème grec. L’Italie est déjà confrontée à cette crise. La France ne va pas tarder à se retrouver dans la même situation. On ne peut pas détruire les structures sociales et l’Etat-providence pour résorber une dette dont tout le monde sait qu’elle est insoutenable. Pour moi, la lutte commence aujourd’hui et ça, en l’occurrence, c’est grâce à Syriza et à Alexis Tsipras ! A cet égard, cet accord est aussi une victoire...

Est-il encore possible dans le cadre de la mise en œuvre de cet accord de mener une politique de gauche ?

Sia Anagnostopoulou. Contre le maintien dans la zone euro, on nous a demandé d’accepter un memorandum. Dans la campagne électorale, nous nous étions engagés à chercher un accord dans le cadre de la zone euro. Nous n’avions jamais dit que nous envisagions une sortie de la zone euro. Mais face à un tel chantage, c’est beaucoup mieux que ce memorandum soit géré par un parti de gauche que par les autres. Car notre essence reste d’améliorer le sort des classes populaires. Sous les précédents gouvernements, on en était toujours à culpabiliser le peuple : le peuple était coupable de tous les maux. Avec nous, c’est différent. Le coupable n’est pas le peuple, ce sont les dogmes néo-libéraux.

Vous l’évoquiez un peu plus tôt, vingt-cinq députés quittent aujourd’hui Syriza pour constituer un groupe parlementaire et, dans la foulée, un nouveau parti politique, considérant que rien n’est possible dans le cadre du nouveau memorandum et que le gouvernement Tsipras trahit le « non » au référendum. Comment vivez-vous ces déchirures ?

Sia Anagnostopoulou. Pour nous tous, la période a été infernale. Ces députés étaient nos camarades. Nous avons mené de grandes luttes, ensemble pendant des années, dans la rue, au Parlement... C’est difficile de les voir aujourd’hui comme des adversaires. Pour moi, il aurait fallu rester unis, éviter cette division dans Syriza. Tous, au fond, nous étions d’accord qu’au moment précis de l’accord, il n’y avait aucune autre solution. Devant le groupe parlementaire de Syriza, Alexis Tsipras est venu demander des propositions. « Si vous voyez un autre moyen de sortir de la situation actuelle, faites-le moi savoir et je vais le suivre », a-t-il lancé devant nous tous. Les seules réponses qu’il a obtenues alors étaient : « On ne peut pas sortir maintenant de l’Europe sinon c’est la catastrophe » ou après l’accord, « acceptons le plan Schaüble d’une expulsion de la zone euro ». C’était extrêmement dangereux. On le sait pourtant à gauche : quand les forces capitalistes veulent la rupture, cela signifie qu’elles y sont prêtes, qu’elles ont toutes les armes pour nous anéantir. Et je refuse que la gauche, et le peuple grec par la même occasion, soient anéantis.

Syriza a toujours été une coalition avec des différences... Le pluralisme interne n’était-il plus possible ?

Sia Anagnostopoulou. Pour moi, non, ça n’était plus possible. Lors du dernier vote au Parlement, ces députés n’ont pas fait que voter contre notre gouvernement, ils nous ont copieusement insultés dans l’Assemblée. C’est totalement inadmissible entre camarades. J’ai compris à ce moment-là qu’ils étaient prêts à créer leur propre parti.

J’ouvre une petite parenthèse : je comprends très bien que Zoe Konstantopoulou, la présidente du Parlement, défende la démocratie ; elle est en danger avec le memorandum, c’est vrai... Mais ça, ce n’est pas devant l’Assemblée grecque qu’il faut le dire, il faut le dire à l’Union européenne. On l’a vu pendant sept ans, ces memorandums sont votés ici en Grèce et ratifiés par d’autres parlements, mais la fonction des parlements nationaux demeure tout à fait formelle. Ils n’ont aucun pouvoir effectif. C’est soit on accepte, soit on refuse ! On ne peut pas discuter les mesures précises. Cela vaut pour les Grecs, mais pour tous les autres : les Allemands ne peuvent rien changer non plus ! Cela veut dire qu’on a un sérieux problème de démocratie en Europe. Cette architecture européenne écarte les parlements nationaux, comme d’ailleurs le Parlement européen... On a un problème au niveau européen, et pas au niveau grec. Ce n’est pas Tsipras qui mine la démocratie en Grèce.

Il n’y a pas d’enjeu démocratique plus important que la survie d’un peuple. Je ne pouvais pas voter contre le memorandum, avec le risque que le peuple grec soit entraîné dans une catastrophe du jour au lendemain.

Le parti créé par les dissidents, Unité populaire, accuse Alexis Tsipras d’opportunisme électoraliste. Sa figure de proue, Panayiotis Lafazanis, qui a été ministre jusqu’à la mi-juillet explique aussi que Syriza agit désormais comme les partis du vieux système grec... Comment réagissez-vous ?

Sia Anagnostopoulou. C’est très injuste. Lafazanis connaît très bien la situation... Il était un des ministres les plus importants du gouvernement. Par exemple, il sait parfaitement que Tsipras a cherché - avec lui d’ailleurs - de l’argent en dehors de l’Union européenne afin de desserrer l’étau, mais que ça n’a pas marché...

En Russie et dans les grands pays émergents – les Brics -, c’est ça ?

Sia Anagnostopoulou. Oui. Aucun n’a voulu nous avancer quoi que ce soit. Tous ont dit au gouvernement grec d’aller vers l’accord avec l’Union européenne.

Pourquoi Alexis Tsipras réclame-t-il l’implication du Parlement européen dans le contrôle de la mise en œuvre de l’accord ?

Sia Anagnostopoulou. Pour moi, il s’agit d’améliorer le rôle du Parlement européen. C’est une institution de l’Union européenne. Ce parlement doit avoir un rôle. On connaît les rapports de forces dans le Parlement européen, mais à partir du moment où celui-ci suit l’application des mesures de l’accord, on peut espérer avoir des ruptures. On peut rendre visible le problème financier de l’Union européenne, c’est un problème qui doit être discuté sur le terrain politique.

Mais le Parlement européen, c’est aussi le lieu de l’alliance au sein d’une grosse coalition entre la droite et les sociaux-démocrates...

Sia Anagnostopoulou. Les sociaux-démocrates doivent prendre une position sur l’Union européenne. Ils se sont alignés sur les forces néo-libérales en détournant la tête de ce qu’il se passe dans la société. S’ils veulent continuer d’exister, s’ils veulent avoir encore des raisons d’exister politiquement, ils doivent recommencer à regarder la société. Si les socialistes européens ne renouent pas avec leurs racines de gauche, ils sont perdus.

Avec l’annonce des élections, jeudi dernier, on a assisté à un concert assez inédit d’encouragements, venus de Bruxelles ou de Berlin, par ceux-là qui n’avaient pas de mots assez durs pour fustiger l’attitude du gouvernement grec avant le 13 juillet... C’est un baiser qui tue ?

Sia Anagnostopoulou. On doit comprendre les manipulations. Entre janvier et juillet, le plan des institutions européennes était de pousser Tsipras à la démission et de donner le pouvoir aux forces austéritaires du système grec avec lesquelles les institutions travaillaient étroitement. Le référendum a été déterminant à cet égard. Tsipras a très bien fait de le faire, car les forces néolibérales européennes, en coalition avec leurs relais grecs comme Nouvelle Démocratie, le Pasok et To Potami, ont tout mis dans la balance pour le « oui ». Ce devait être la fin de Tsipras et du gouvernement Syriza. Quand elles ont vu que le « non » a recueilli plus de 62 %, ça a été le choc. Les institutions ne s’attendaient pas à un tel résultat, incapables d’imaginer qu’un peuple complètement asphyxié financièrement – et cette situation perdure d’ailleurs – avec les banques fermées, puisse soutenir aussi fortement le combat de son gouvernement. À partir de ce moment-là, en dehors du ministre des Finances allemand Wolfgang Schaüble, tous les autres ont fini par comprendre que la seule personne avec laquelle ils sont obligés de négocier, c’est Tsipras. Le formalisme démocratique européen est déterminant. Au fond, on ne prête aucune attention à la volonté du peuple, à ses références sociales, mais on est obligés de le faire de manière formelle.

Le sommet des chefs d’Etat de la Zone euro, le 12 juillet, c’est une victoire de Tsipras car les Européens, même Angela Merkel, ont dû s’asseoir autour de la même table que lui. Ils savent très bien que, s’ils veulent que la Grèce reste dans la zone euro, il n’existe qu’un seul interlocuteur : Tsipras. Les autres sont absolument détestables, ce sont eux qui ont conduit la Grèce dans la situation actuelle. Et de l’autre côté, le miroir que Tsipras a mis devant les visages des dirigeants européens, a renvoyé la véritable image de l’Union européenne, celle du néolibéralisme avec cette hégémonie allemande. Lors de la nuit interminable du 12 au 13 juillet, nous avons été obligés d’accepter l’accord pour ne pas renforcer l’hégémonie allemande...

L’hégémonie allemande est-elle entamée, d’après vous ?

Sia Anagnostopoulou. Non, bien sûr ! Mais il y a quelques petites ruptures. Pour nous, pour la gauche, - et pas seulement la gauche grecque, mais bien toute la gauche européenne -, un espace s’ouvre pour les mobilisations. La lutte, c’est de montrer que la gauche peut donner un autre contenu à ce consensus. Jusqu’à l’avènement du gouvernement Syriza, la croyance était très forte dans l’Union européenne : « On en a fini avec la gauche ! » La social-démocratie allait, et continue d’aller avec la droite dans des coalitions sans rupture. Dans ce contexte, nous-mêmes, la gauche paraissions totalement insignifiants. On ne faisait plus peur du tout.

Il y a quelques signes d’émergence, en effet : au Royaume-Uni avec le débat interne au parti travailliste ou même en Finlande où samedi, des milliers de manifestants ont défilé contre l’austérité... Mais parmi les forces qui se battent contre le néolibéralisme, l’accord extorqué à Bruxelles après la cinglante victoire du « non » a tout de même douché pas mal d’espoirs...

Sia Anagnostopoulou. Nous avons montré que la gauche est là, encore et toujours là en Europe. C’est aussi pour cette raison que je ne suis pas d’accord avec les analyses de Lafazanis et de ses camarades : la lutte doit être dans l’Union européenne, pas en dehors. La gauche doit mener la bataille là où elle se passe, pas ailleurs ! On ne peut pas considérer que c’est une simple question de souveraineté nationale : nous contre le reste du monde ! Nous n’avons pas une lutte contre les Allemands ou contre d’autres Européens. Pour nous, la lutte doit se mener avec les Allemands, avec les Français, avec les Espagnols, les Portugais ou les Italiens, avec les Finlandais qui manifestaient samedi contre l’austérité, avec les Britanniques qui s’intéressent à ce que dit Jeremy Corbyn dans la campagne pour la tête du Labour...

Sur quelles priorités allez-vous mener la campagne électorale ?

Sia Anagnostopoulou. On va la faire sur un nouveau programme dans le contexte serré du memorandum. Nous avons une série de propositions qui doivent servir à désamorcer les mesures néolibérales de l’accord. Pour nous, il s’agit de soulager et de protéger les classes populaires. Nous sommes obligés d’adapter notre programme, bien sûr, mais nous voulons ne pas toucher le peuple le plus fragile, nous voulons protéger les plus faibles. On parle toujours de « réformes ». Je suis d’accord pour les réformes, mais à condition qu’elles ne conduisent pas à la destruction de la cohésion sociale. Ce qui est plus important encore, c’est de ne pas imposer aux peuples des réformes par la violence. Faute de quoi, on s’habitue à voir le pouvoir politique décider pour la société par des biais de violence. Et ça, c’est très dangereux, car c’est faire des cadeaux à l’extrême droite...

Comment ça ?

Sia Anagnostopoulou. Si on dit que la Grèce doit faire des privatisations d’une telle ampleur, cela signifie que l’on a une violente transformation de la société, un gigantesque bouleversement. On habitue la société à cette violence. Et toujours dans l’Histoire, c’est l’extrême droite qui a profité de cette mentalité.

Donc, il faut faire des réformes en Grèce. Nous sommes d’accord. À gauche, nous avons longtemps été les seuls à crier pendant des décennies qu’il fallait revoir les administrations publiques, sortir du clientélisme, récolter l’impôt, etc. Il faut des réformes, mais sans attaquer les classes sociales les plus fragiles !

C’est encore faisable ?

Sia Anagnostopoulou. Oui, car c’est nous qui gérons ce memorandum. Du coup, le message que nous adressons aux Européens est celui-ci : si nous, les Grecs, sommes parvenus à faire une petite rupture dans l’Union européenne et à montrer le vrai problème, il faut que la gauche européenne prenne la relève. Toute la mobilisation doit se porter désormais sur la dette ; on doit européaniser cette question de la dette grecque. La dette est une affaire européenne et pas seulement grecque. Cela peut être la première victoire de la gauche européenne. Nous ne sommes pas insignifiants, nous sommes visibles en Europe, nous avons les moyens de faire autrement.

L’Humanité, lundi, 24 Août, 2015, Athènes, envoyé spécial.

 http://www.humanite.fr/sia-anagnostopoulou-en-grece-et-en-europe-nous-sommes-plutot-au-debut-de-la-lutte-qua-la-fin-581992
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COMMENTAIRES  

25/08/2015 11:42 par Dwaabala

Première conséquence du mémorandum : la cure d’amaigrissement (photo) de Sia Anagnostopoulou.

25/08/2015 11:45 par Pierre M. Boriliens

En clair, ils ont réussi à éjecter l’aile gauche et ils sont devenus socio-démocrates...

25/08/2015 12:51 par cunégonde godot

Mme Anagnostopoulou ne devrait pas tarder à recevoir les félicitations de M. Cohn-Bendit, si jamais il existe une justice en ce bas monde.
En tout cas, elle les mérite !...

25/08/2015 13:05 par Hassinus

"Mais il y a quelques petites ruptures. Pour nous, pour la gauche, - et pas seulement la gauche grecque, mais bien toute la gauche européenne -, un espace s’ouvre pour les mobilisations. La lutte, c’est de montrer que la gauche peut donner un autre contenu à ce consensus."
En somme pour mobiliser la gauche européenne, il faut des traîtres à l’image de Tsipras - en vérité un pion entre les mains des forces les plus rétrogrades d’Europe. Ces forces rétrogrades pro sionistes qui, cependant, dans la défense de leurs intérêts multiples et variés utilisent mieux les leçons du marxisme-léninisme que les auto-proclamés dirigeants de gauche. Cette dame -ci bavardent et rien de plus !

25/08/2015 14:21 par Dwaabala

L’essentiel de ce qui mérite d’être retenu.

c’est au peuple de décider s’il approuve, ou pas, ce programme et notre démarche politique.

d’abord de gagner du temps et un peu de marge

Ce n’est pas Tsipras qui mine la démocratie en Grèce.

Ce parlement (européen) doit avoir un rôle.

une série de propositions qui doivent servir à désamorcer les mesures néolibérales de l’accord. Pour nous, il s’agit de soulager et de protéger les classes populaires.

la lutte doit être dans l’Union européenne, pas en dehors. La gauche doit mener la bataille là où elle se passe, pas ailleurs ! On ne peut pas considérer que c’est une simple question de souveraineté nationale : nous contre le reste du monde ! Nous n’avons pas une lutte contre les Allemands ou contre d’autres Européens. Pour nous, la lutte doit se mener avec les Allemands, avec les Français, avec les Espagnols, les Portugais ou les Italiens, avec les Finlandais qui manifestaient samedi contre l’austérité, avec les Britanniques qui s’intéressent à ce que dit Jeremy Corbyn dans la campagne pour la tête du Labour...

si nous, les Grecs, sommes parvenus à faire une petite rupture dans l’Union européenne et à montrer le vrai problème, il faut que la gauche européenne prenne la relève. Toute la mobilisation doit se porter désormais sur la dette ; on doit européaniser cette question de la dette grecque. La dette est une affaire européenne et pas seulement grecque

25/08/2015 15:03 par Szwed

Du sang et des larmes pour les Grecs. Les vautours peuvent dormir tranquilles ! Mme Anagnostopoulou et M.Alexis Tsipras s’Hollandisent de pire en pire.

25/08/2015 15:04 par Roger

A l’inverse l’humour de Dwaabala devient "GROS"...
Il y a dans l’argumentation de Sia Anagnostoppoulou, beaucoup d’arguments qu’il faut entendre (c’est tout de même la base du débat démocratique). Voici ce que j’ai compris,ce qui ne veut pas dire que je sois d’accord :
1) L’effet miroir de cet épisode. Désormais plus personne ne peut douter de la vraie nature de cette Europe là ;
2) Tsipras n’a pas été "déposé" par les néolibéraux qui voulaient la peau d’un gouvernement alternatif, d’un certaine manière ils n’ont pas tout gagné, Tsipras n’a pas tout perdu ;
3) Si nous avions renversé la table, qui aurait pris le pouvoir réel ?
4)C’est la démocratie qui sort gagnante. Syriza ne représente pas la majorité des grecs et il met tout de même son mandat en jeu 2 fois (référendum, démission du gouvernement de Tsipras). En contraste absolu avec les dirigeants de l’Eurogroupe (toujours l’effet miroir).
5)La dette, n’est pas qu’une affaire Grecque. C’est maintenant devenu très évident qu’il s’agit d’une affaire Européenne, et même bien plus, d’une question de fond du système capitaliste, qui s’en sert sous nos yeux pour piller les biens de l’économie réelle.Cela, le peuple grec dans son ensemble, désormais ne peut pas ne pas le voir.Et les peuples d’Europe ?
6) Ce n’est qu’un début et non la fin d’une action, nous continuons la lutte , aidez-nous au lieu de nous accabler.
En démocrates, nous devrions au moins attendre de connaître les résultats des élections avant de balayer tout cela d’une formule lapidaire...

25/08/2015 15:41 par yo

Salut, je n’ai pas le temps de développer, mais dans l’esprit du Grand Soir, qui donne à lire, voici un autre point de vue, à mettre en regard de celui-ci :

http://lesakerfrancophone.net/la-situation-politique-en-grece-et-les-alternatives/

25/08/2015 17:08 par depassage

En situation de crise, les corbeaux de mauvais augure croissent à faire rompre les cieux. Et les commères s’y mêlent et poussent la surenchère jusqu’à ses derniers retranchements. Voilà notre humaine condition à quoi elle sait mieux s’accrocher en plus de pousser chacun de nous à se proclamer : vérité et de moi tout émane.
En situation d’opulence, on ne fait pas mieux, on accepte l’autre et on lui cède une petite vérité tant qu’il reste tranquille dans son pied carré. On aime aussi s’amuser et on invite tout le monde à le faire pour s’admirer mutuellement et mettre les égos en compétition dans ce qu’ils sont à leur meilleur qui souvent ne vole pas haut. Mais, c’est déjà ça et on peut s’en satisfaire.
Pour toutes ces raisons et bien d’autres, je me fie beaucoup plus aux experts économiques et analystes politiques du système qu’aux experts économiques et analystes politiques qui s’en proclament adversaires du système avec la nuance de ne pas mettre tout le monde dans le même panier. Je m’explique : si les premiers se débattent pour maintenir le système à flot et le remettre sur les pieds, les autres ne font que raviver notre instinct animal opportuniste en nous poussant à abattre l’animal tant qu’il est faible pour laisser une place à un animal beaucoup plus fort qu’ils mettront à sa place mais sans qu’il diffère du premier d’un pouce. En un mot comme en mille, ils sont les mêmes et jouent uniquement sur les apparences.
Tout cela n’est pas grave, s’il ne se trouve pas des impatients et des agités prêts à leur tendre l’oreille et les suivre sans qu’ils sachent que cela sera à leurs dépens et non pas aux dépens des tenants du système. Si ce n’est pas tout à fait à leurs dépens, cela sera aux dépens d’autres peuples qui se feront macérer, massacrer au nom de balivernes et autres idéaux de pacotilles dont notre humanité a toujours raffolé comme une ogresse borgne.
On joue avec les maux avec un malin plaisir, cela nous donne de la constance souvent vide, sinon comment expliquer la nuance que certain trouve entre le libéralisme et le néolibéralisme. Ils sont père et fils, et ne se distinguent que par leurs habillements achetés au même marché aux puces.
Maintenant voyant ce que disent les commentaires au sujet de l’interview d’une Syrazassienne.

En somme pour mobiliser la gauche européenne, il faut des traîtres à l’image de Tsipras …

Voilà une affirmation qui me va droit au cœur, il est terrassé, il est à terre, il ne reste qu’à lui marcher sur le corps, il le mérite. Voilà ce qui dénote et confirme l’adage qui dit qu’on ne soutient que ceux qui se tiennent debout. Ou on applaudit que les vainqueurs. Sur ses adversaires, motus et bouche cousue. Tout se déroule comme si on est devant un spectacle.

En clair, ils ont réussi à éjecter l’aile gauche et ils sont devenus socio-démocrates...

Historiquement la social-démocratie, après des balbutiements en dents de scie, elle s’est toujours constitué en locomotive de soutien du système juste derrière le dernier wagon. Ses contorsions sont imprévisibles, donc on ne peut savoir qui va jouer à la social-démocratie, l’aile qui a fait défection ou l’aile qui est resté. Et puis la social-démocratie peut jouer un rôle positif si à sa gauche elle se fait pousser par un mouvement fort et que celle-ci l’accepte si elle-même n’est pas minée de l’intérieur. En politique, il ne suffit pas de dire pour que cela se fasse. Oui, une gauche européenne forte peut sauver les meubles à défaut de changer le système. Sinon, c’est l’extrême droite qui le fera quoique ses fragrances soient déjà au pouvoir. Elle, sa spécialité est l’émondage ou arrachage replantage. Vu l’usure du sol sur lequel elle le fera, son action pourra donner naissance à un désert et non pas au verger verdoyant qu’elle a tendance à promettre.

25/08/2015 18:57 par placide PRCF

Est-il encore possible dans le cadre de la mise en œuvre de cet accord de mener une politique de gauche ?
Sia Anagnostopoulou. Contre le maintien dans la zone euro, on nous a demandé d’accepter un memorandum. Dans la campagne électorale, nous nous étions engagés à chercher un accord dans le cadre de la zone euro. Nous n’avions jamais dit que nous envisagions une sortie de la zone euro. Mais face à un tel chantage, c’est beaucoup mieux que ce memorandum soit géré par un parti de gauche

voila tout est dit... illustrant le vieille adage. Faire (et surtout promettre) que tout change pour que rien ne change. négocier le poids des chaines.
On croirait lire Hollande, Mollet ou Dalladier. L’histoire de tout les renoncements à changer le système pour le gérer (en mieux promis, on fera attention aux travailleurs, il y aura un peu de vaseline....).
l’histoire de toute les hypocrisies pour justifier le pire, comme de violer le résultat d’un référendum. Rien de nouveau. Rien d’imprévue même pour qui ne suit pas aveuglement les tenants de la gauche du TINA (reste dans l’europe et tais toi ! il n’y a pas d’autre choix que de s’allier au PS...) et qui aurait pris la peine d’écouter la gauche grecque. Tels les camarades communistes

Il reste que rester dans l’UE c’est rester enchainer dans cette prison des peuples, rester dans l’euro c’est s’interdire toute politique de gauche. En sortir, par la porte de gauche, c’est faire place au peuple.
C’est vrai pour la grèce, c’est d’autant plus vrai pour la France, dont la sortie de l’UE en brisant affaiblissant l’un des centre de l’impérialisme donnerait une bouffée de liberté à tout les travailleurs de la terre.

Mais il est vrai que d’aucun prévoit que la sortie de l’euro c’est les 7 plaies de l’égypte.
Rappelons que ces dernier mois l’euro s’est dévalué de plusieurs dizaines de points. Personne n’en a souffert, au contaire, cela a permis un léger ralentissement de la casse du système productif...

Rappelons que l’amérique latine est sortie d’un système supranationale pour pouvoir construire des coopérations. Rappelons que Cuba la patriote et son peuple souverain c’est aussi l’internationalisme des peuples. Pas la mondialisation des banquiers. Non l’UE ne protège pas, non l’euro n’est pas un outil, si ce n’est une protection des patrons, un outil des banquiers contre les travailleurs

25/08/2015 19:16 par Dwaabala

@ Roger qui n’en perd pas une,

A l’inverse l’humour de Dwaabala devient "GROS"...

Je ne faisais que signaler au Administrateurs qu’il existe une belle photo dans l’Humanité.fr.

25/08/2015 19:40 par legrandsoir

Belle photo dans l’Huma.

On est toujours prudents avec les photos des journaux, because les DR.
Une capture d’écran n’expose pas (ou moins) au procès. On a failli en avoir un pour une photo, avec une demande d’indemnité démentielle.
C’est passé près et vous avez failli nous voir disparaître. Plouf !

25/08/2015 19:39 par Hassinus

"Voilà une affirmation qui me va droit au cœur, il est terrassé, il est à terre, il ne reste qu’à lui marcher sur le corps, il le mérite. Voilà ce qui dénote et confirme l’adage qui dit qu’on ne soutient que ceux qui se tiennent debout. Ou on applaudit que les vainqueurs. Sur ses adversaires, motus et bouche cousue. Tout se déroule comme si on est devant un spectacle."
D’une part il ne faut jamais laisser un ennemi de classe se relever. D’autre part ; est-ce que lui, l’ennemi de classe ’ te laisse te relever et cesse ne serait-ce qu"un instant de te faire déjeuner de poussière ?
Tout ce bavardage - interviews, thèse et antithèse fait partie du jeu qui consiste à sauver l’image de l’agent TSIPRAS. On peut dire une chose et son contraire, il ne reste pas moins un traître : il a fait voter les Grecs contre les exigences de l’Europe pour ensuite y céder avec la précipitation d’un lapin, sans même attendre le résultat définitif. Toujours en costume de play-boy et sourire aux lèvres il s’en est allé à Bruxelles signer des ordres les ordres de privatisations. Et aucun bavardage ne peut excuser ce fait bien réel et aussi têtu que l’âne du Poitu. Faut-il vous rappeler que son son ancien ministre des Finance, le mal-aimé de l’Allemagne et démis de ses fonctions à la manière des Hussards, lui même parle de traitrise envers le peuple grec. Je crois que beaucoup d’intellectuels, sincèrement attachés aux idéaux de gauche, sous-estiment énormément la puissance de nuisance des forces libérales et anti-démocratiques qui s’avèrent de grands joueurs d’échec : beaucoup de faits en effet donnent à penser que Tsipras est leur agent, formé et guidé pour leur garantir un grand succès. Bravo le diable !

25/08/2015 19:47 par legrandsoir

Faut-il vous rappeler que son son ancien ministre des Finance, le mal-aimé de l’Allemagne et démis de ses fonctions à la manière des Hussards, lui même parle de traitrise envers le peuple grec.

Varoufaklis a été démis de ses fonctions et il a qualifié Tsipras de traître ?

Il nous semblait qu’il avait démissionné du gouvernement et que c’est la droite grecque ( appuyée par un sénateur PS) qui l’accuse de "haute trahison" et veut son procès.

Dur, de gérer le forum avec des emballements à répétition.

25/08/2015 19:55 par legrandsoir

A ce jour, LGS a publié 67 000 commentaires, en a bloqué 309, signalés comme spams (essentiellement des pub commerciales, des commentaires identiques envoyés des dizaines de fois, hors sujet et en anglais) et supprimé 66 (essentiellement des injures, des propos racistes...).
Merci à tous de nous aider à vous "donner à lire" et à être à votre manière le Grand Soir.

25/08/2015 19:56 par Dominique

Je suis d’accord les communistes grecs. Tsipras a toujours dit que la Grèce resterait dans l’Europe, d’où sa décision de signer cet accord (ainsi que d’autres comme un accord de coopération militaire avec l’entité sioniste qui se fait appeler Israël) sans rien demander au peuple de son pays. En d’autres mots, il a trahit ses promesses faites au peuple grec pour honorer celle faite à l’oligarchie européenne, mais que demander de plus à un socialiste...

25/08/2015 20:05 par Dwaabala

@ legrandsoir
Merci pour cette précision, heureuse - et utile car j’en arrivais ( mais presque seulement) à me demander si cette photo ne relevait pas d’une réticence.
Si l’on veut voir ce beau visage de femme grecque énergique il suffit de cliquerhttp://www.humanite.fr/sia-anagnostopoulou-en-grece-et-en-europe-nous-sommes-plutot-au-debut-de-la-lutte-qua-la-fin-581992
Il remonte le moral, vrai !

25/08/2015 21:42 par Pierre M. Boriliens

@depassage

Oui, une gauche européenne forte peut sauver les meubles à défaut de changer le système.

On entend ça depuis une trentaine d’années... C’est follement enthousiasmant, cette perspective de sauver les meubles... Surtout que ça rate très régulièrement... Au point de susciter le désintérêt général, à la longue.

On a bien vu en 2005 ! Beaucoup de gens se passionnaient pour la question. Et ils n’ont pas attendu la « victoire » de Tsipras pour comprendre ce qu’était l’UE et pour qui ça roulait, puisqu’ils ont répondu qu’ils n’en voulaient pas, de cette Europe-là... Pas seulement en France !

Mais ni la « gauche européenne forte », pas plus que la « gauche » française, n’ont fait quoi que ce soit pour pousser à la roue et transformer l’essai. Bien au contraire... Au Parlement, ils ont même fait preuve d’une héroïque et mémorable abstention ! Et ceux qui avaient voté « non » se sont trouvés refaits, exactement comme aujourd’hui, 10 ans plus tard, en Grèce (à la différence qu’en France nous n’en sommes pas encore réduits aux dernières extrémités)...

Il est grand temps d’en tirer les leçons. Comme le rappelle placide du PRCF, la social-démocratie, il n’y a jamais rien eu à en tirer de très positif et ce n’est pas la peine d’attendre indéfiniment demain, pour voir...

26/08/2015 08:34 par Autrement

L’Huma se serait honorée de publier une interview de Zoé Constantopoulou, présidente du parlement grec, AVANT celle de cette députée de (ce qui reste de) Syriza, maintenant déléguée aux affaires européennes. Cela aurait évité bien des prises de positions aussi vaines que rigides. Comme disait Péguy, ce sont les "morales souples", plutôt que les "morales raides", qui aident le mieux à s’orienter dans le réel. Traduisons cela par : s’efforcer de comprendre "la logique spéciale de l’objet spécial". Mais en l’occurrence, pour l’Huma, la logique du choix de l’interviewée (certainement sincère mais non forcément éclairée) avait pour but de montrer P. Laurent en aigle plutôt qu’en serin.

De l’autre côté, maintenant, c’est contre ce qu’il appelle Syriza 2 que le KKE se déchaîne sans vergogne, comptant bien sur les prochaines élections pour se renforcer, au détriment de l’unité populaire : je l’écris sans majuscule, parce que c’est le vrai but concret - en même temps que le vrai nom, Unité Populaire - du regroupement initié par Lafazanis et ceux qui le suivent, avec l’espoir (toujours vain ?) d’unir pour lui donner toute sa force de masse, le peuple qui a voté NON le 5 juillet.
Mais c’est bientôt la fête de l’Huma, on ne peut pas lui enlever cela, et il s’y passera des choses.

26/08/2015 08:36 par Autrement

L’Huma se serait honorée de publier une interview de Zoé Constantopoulou, présidente du parlement grec, AVANT celle de cette députée de (ce qui reste de) Syriza, maintenant déléguée aux affaires européennes. Cela aurait évité bien des prises de positions aussi vaines que rigides. Comme disait Péguy, ce sont les "morales souples", plutôt que les "morales raides", qui aident le mieux à s’orienter dans le réel. Traduisons cela par : s’efforcer de comprendre "la logique spéciale de l’objet spécial". Mais en l’occurrence, pour l’Huma, la logique du choix de l’interviewée (certainement sincère mais non forcément éclairée) avait pour but de montrer P. Laurent en aigle plutôt qu’en serin.

De l’autre côté, maintenant, c’est contre ce qu’il appelle Syriza 2 que le KKE se déchaîne sans vergogne, comptant bien sur les prochaines élections pour se renforcer, au détriment de l’unité populaire : je l’écris sans majuscule, parce que c’est le vrai but concret - en même temps que le vrai nom, Unité Populaire - du regroupement initié par Lafazanis et ceux qui le suivent, avec l’espoir (toujours vain ?) d’unir pour lui donner toute sa force de masse, le peuple qui a voté NON le 5 juillet. L’attitude du KKE ne pourra que le diviser.
Mais c’est bientôt la fête de l’Huma, on ne peut pas lui enlever cela, et il s’y passera des choses.

26/08/2015 09:28 par macno

Dans la liste de Dwaabala « L’essentiel de ce qui mérite d’être retenu », je pense qu’il faut ajouter le point principal, il est là :
« quand les forces capitalistes veulent la rupture, cela signifie qu’elles y sont prêtes, qu’elles ont toutes les armes pour nous anéantir »
Qui peut avec certitude affirmer que la Grèce était en position de résister à ces « forces capitalistes » ?
Combien de syndicalistes ont du la mort dans l’âme se résoudre à arrêter une grève ou même ne pas l’entamer du tout, ne sentant pas le rapport de forces sinon favorable ou du moins "jouable" ?
Et là l’enjeu était d’une toute autre ampleur, et la responsabilité de Tsipras écrasante...
Tout a été dit sur l’erreur fatale de l’absence de plan B, celui d’une sortie de l’euro ; mais comme il n’avait pas été préparé à l’avance il n’était plus envisageable.
Maintenant c’est un tout autre scénario qui va se préparer avec les futures élections en Grèce, et l’attitude de la Gauche européenne...Il faut peut-être se faire modeste dans ses commentaires à l’emporte-pièces...

26/08/2015 10:19 par Dwaabala

Les choses sont si simples !
« Sortir de l’Europe », ou sa variante adoucie« sortir de l’euro », suppose enlever le pouvoir aux classes qui l’ont construite et qui la font marcher.
Enlever le pouvoir à ces classes signifie à son tour être les représentants de forces populaires non seulement capables de réaliser ce tour de force, mais ensuite d’administrer le pays. Ce qui s’appelle la révolution.
Là, c’est le PRCF qui s’en charge avec ses sympathisants issus des classes populaires brandissant de nouvelles banderoles : sortir du capitalisme.

26/08/2015 11:11 par Altau

J’ai beaucoup hésité à intervenir dans cette discussion tant les enjeux sont complexes et les discours tenant davantage des slogans que des argumentations à quelques exceptions près. En outre, il serait intéressant et éclairant de décortiquer le texte de Sia Anagnostopoulou mais cela serait bien trop lourd. Aussi, je vais synthétiser à mort ma pensée.

Les propos de l’auteur frappent par leur contenu social-démocrate où la rhétorique le dispute aux généralités qui ne coûtent rien avec des termes creux comme « douloureux » ou « pénible ». On est loin de la politique, là. Si la lutte contre la domination capitaliste consiste à « brandir un miroir » à la face des ploutocrates et de leurs marionnettes, j’ai peur qu’on n’avance guère.
Il y a encore quelques décennies, les communistes affirmaient que le capitalisme n’était pas réformable. Les faits lui ont largement donné raison. En revanche, le PCF, lui, s’est réformé avec le succès que l’on sait pour le plus grand bien des masses populaires.

Pourquoi ce qu’on appelle abusivement « l’Europe » dont on sait qu’elle a été instituée pour le profit du Capital avec le soutien sans faille des États-Unis est devenue pour ce parti (dont j’ai été membre plus de 30 ans) un fonds qu’il conviendrait de réformer de l’intérieur ? Comme si la Nation était dépassée et les combats en son sein sans objet au prétexte de la mondialisation et des imbrications supra-nationales des économies.

Ce que montre la situation grecque est qu’on ne s’oppose pas à la domination du Capital comme on va à une manif’. Les enjeux sont bien trop colossaux pour que leurs agents se laissent abattre par un simple résultat électoral. Et ne pas dire aux peuples que pour dépasser les tragédies auxquelles ils sont soumis, il y a quelques sacrifices à consentir, pour le moins, se lever en masse, c’est tout simplement leur mentir.

Il n’y a donc rien à attendre des protagonistes dont on parle dès lors qu’ils n’appellent pas à quelque chose comme une insurrection. Évidemment, ça ne se construit pas comme ça, le coût en est élevé, mais ça a au moins l’avantage de l’honnêteté.

26/08/2015 13:21 par Pierre M. Boriliens

@Dwaabala
Le plus simple, c’est effectivement de ne rien faire et de ne rien proposer d’autre que le retour de la croissance (qui ne reviendra jamais, de toutes façons)... Et surtout de décourager soigneusement toute velléité ne fut-ce que de réflexion sur d’autres possibles... Et après nous, le déluge...
On peut voir les choses de cette manière...

26/08/2015 15:38 par Dwaabala

Zoé Konstantopoulou, la présidente du Parlement, a été marginalisée par les évènements.
Si c’est pour savoir où elle en est personnellement aujourd’hui, du côté d’Unité opposé au Gouvernement , ou si elle s’est retirée sur l’Aventin (l’Acropole ne voudrait rien dire), l’entretien avec elle ne présenterait strictement aucun intérêt.
Le Grand Soir s’honore donc en proposant cet entretien avec une responsable qui est dans le coup, la Ministre Syriza Sia Anagnostopoulou ; entretien qui conforte d’ailleurs la ligne de Pierre Laurent.

26/08/2015 16:18 par Dwaabala

@ Pierre M. Boriliens
Vous n’avez aucun argument autre que sentimental quand je démontre que la démarche révolutionnaire est absurde.

Prendre, ou faire prendre par d’autres si l’on n’y croit pas soi-même, des vessies pour des lanternes n’est pas à encourager.

Et c’est singulièrement manquer de confiance dans l’esprit populaire de passer sur la parole de Sia Anagnostopoulou ou prendre (paradoxalement pour celui qui prône la révolution en le cachant aux autres ou en ne l’ayant pas compris soi-même) comme un appel à ne rien faire ce qu’elle déclare :

[...] la lutte doit être dans l’Union européenne, pas en dehors. La gauche doit mener la bataille là où elle se passe, pas ailleurs ! [...] il faut que la gauche européenne prenne la relève[...]

26/08/2015 16:50 par marc

Zoé Constantopoulou marginalisée.... comme Glezos, comme Théodorakis, comme tous ceux qui ne soutiennent pas ces élections approuvées par Junker avant même qu’elles ne soient annoncées par Tsipras... !!! mémorandum oblige.

Constantopoulou écrit une lettre ouverte au président de la république pour lui demander de respecter la constitution...
convoque pour la xème fois Stournaras, directeur de la banque de Grèce, à venir témoigner devant la commission d’audit de la dette, sur les détournements, irrégularités , le porte parole du premier ministre lui demande de ne pas l’ « embêter »..couvert par l’ex premier ministre qui se tait...elle continue dignement son boulot...

l’aile gauche de Podémos soutient Lazafanis et l’unité populaire comme la majorité des démissionnaires de Syriza... Jamais Syriza ne s’est engagé à rester dans l’ euro, ce n’est nulle part dans le programme de Salonique, la seule promesse faite et non tenue était de rejeter les mémorandums et la troïka,je ne sais pas si c’est une « trahison », mais en tout cas un échec complet.

Traduction d’une partie de la lettre de Théodorakis à Lazafanis :

« Ce qu’a réussi Syriza est de renforcer le front des mémorandums ; c’est à dire de devenir lui même une force de mémorandum après la nouvelle démocratie, le Pasok et Potami nouvellement créé.
Cela confirme que tu ne peux pas combattre le système de l’intérieur, parce que finalement tu deviens partie du système. Cela signifie que si vous participez aux élections, vous risquez de faire partie du parlement coupable. Il y a alors face à vous deux possibilités, soit comme opposition vous servez d’alibi aux forces antipopulaires étrangères, soit vous avez le gouvernement et mettez fin au mémorandum actuel de Syriza . La force du système est écrasante. La seule issue : le peuple grec uni debout. C’est pitié pour les forces populaires qui vous ont élus de voir les membres de Syriza voter ,bon gré, malgré, le mémorandum....
.. Comme ancien collègue et ami, je t’invite toi et tes camarades du nouveau parti à nous rencontrer dans le cadre du Front du peuple qui lèvera haut aujourd’hui la dignité de notre peuple... »

http://iskra.gr/index.php?option=com_content&view=article&id=21850:lafazanismikhs&catid=83:aristera&Itemid=200

26/08/2015 17:22 par placide prcf

merci cher Dwaballa de votre ton condescendant et méprisant.

Parler et discourir, sur un ton ironique, suivre sans se mouiller (ni même proposer un argument) la stratégie qui depuis des années fait voler la gauche de gauche d’échecs en défaites, au nom de l’appartenance sans aucun contenu à un parti que l’on appelle au fond l’habitude, appeler victoire de sinistres reculs, tout cela c’est certes moins fatiguant que de militer. Militer oui pour la révolution, pas pour négocier le poids des chaines, pas pour quelques places et postes. Militer pour construire le socialisme et sortir du capitalisme. C’est à dire militer pour que la valeur produite par les travailleurs reviennent au travailleurs, pour le progrès social et en premier lieu la défense et l’extension des conquètes sociales et démocratiques. pas pour des memorandums austéritaires (qu’ils soient affichés brutalement comme en grèce, ou décliner à travers des réformes des retraites, des lois macrons et autre pacte de compétitivité en France...)

Concrètement, il n’y a pas de possibilité d’alternative populaire en restant dans l’UE et dans l’euro. C’est un fait. Que le peuple vote NON à l’UE telle qu’elle est, telle qu’elle agit, et le résultat de Paris à Amsterdam, de Dublin à Athènes c’est que le oui s’applique.
Que le peuple dise non, et immédiatement la BCE organise son étranglement financier, la fuite des capitaux. Ca c’est pas des discours, c’est des faits. Des faits implacables !

Oui, pour s’en sortir il faut en sortir ! Remarquons aux passages que alors que la classe capitaliste fait massivement le choix de détruire la France de 1793, celle de 36, celle du CNR et de mai 68 pour en faire un territoire soumis à la concurrence et aux diktats de la dictature de l’UE, sortir de l’UE par la porte de gauche c’est ouvrir réellement et concrètement sur des bases de classes une perspective révolutionnaire non seulement pour notre pays mais pour l’ensemble des peuples européens.

Mais on peut, comme vous et Pierre Laurent continuer à clamer, avec tsypras que l’euro protège. Oui il protège... les patrons et les banquiers de la légitime colère des travailleurs.

26/08/2015 18:34 par Lavine

Je n’ai pas tout lu de ce qui est paru sur la Grece, mais quand même quelques pièces importantes, type l’interview de Tsipras après la signature du mémorandum. Il manque les analyses faites par ceux qui ont monté "Unité populaire", par exemple, et c’est bien dommage. Je suis aussi régulièrement Sapir, et son argumentation pro-sortie. Bref.
Je ne me résouds pas à crier direct au traitre, sans pour autant me trouver d’accord avec l’analyse de P. Laurent, par exemple, essentiellement parce qu’elle s’appuie plutôt sur une sorte de "mouvement européen". On pourrait penser - compte tenu des évolutions de situations en Angleterre, par exemple - qu’un certain nombre de forces se constituent actuellement pour refuser l’austérité - autrement dit la politique néo-libérale préservant les pouvoirs financiers et les banksters- et de ce fait, voir là un argument en faveur de l’analyse du PC actuel. Mais ces mouvements s’appuient, me semble-t-il, au contraire, sur une revendication de récupération de souveraineté. Là-dessus, je rejoins JL Mélenchon : pas de démocratie sans souveraineté, et j’ajouterais : pas d’Europe sans souveraineté.
Oui mais, me direz-vous, l’Europe, on s’en fout ? Eh bien, je ne suis pas convaincue qu’on s’en foute tant que ça. L’éclatement de l’Europe, dans la foulée d’une disparition de l’euro, par exemple, me paraitrait une situation tout ce qu’il y a de plus propice à des manipulations nationalistes de ces mêmes forces néo-libérales. Elles auraient les mains libres pour recourir à leur moyen préféré pour régler les problèmes : la guerre.
Voyez comme, sur la planète, la guerre aide à penser...
Donc ne pas permettre la création de ces conditions me parait un objectif stratégique majeur.
Par ailleurs, je suis assez d’accord avec l’idée que le gouvernement Syriza avait des atouts en main qu’il a refusé d’utiliser (le fameux plan B non préparé), et que du même coup, il s’est coincé tout seul.
Dans l’interview de Tsipras, j’ai retenu surtout ce que répète d’ailleurs la ministre déléguée aux affaires européennes : ne pas signer le mémorandum le 13 juillet, c’était voir les banques fermer d’un coup, et le pays paralysé totalement. Non seulement ça, d’ailleurs, mais cette rupture comportait aussi d’importants risques de voir intervenir d’autres puissances, inquiète d’un retournement d’alliances stratégiques dans la foulée d’une sortie de l’Euro ? Ce serait sans doute à évaluer vraiment.

Là-dessus, je suis assez étonnée que personne ici ne note une remarque à mes yeux très importante de la ministre : Tsipras est effectivement allé chercher des soutiens financiers ailleurs - il faut croire que, quand même, il y avait une pensée du plan B - auprès de la Russie, pour se voir opposer une fin de non-recevoir.
Au cours du suivi le plus attentif possible de cette période, j’ai vu d’innombrables commentaires sur la possiblité de la Grèce de trouver des soutiens ailleurs, genre "yaka", mais il s’avèrerait, maintenant, que c’était "niet" ?
Loin de moi l’idée de crier haro sur le baudet russe. J’imagine que c’était déjà suffisamment compliqué comme ça de ne pas donner plus de grain à moudre aux chercheurs de guerre, entre manipulations occidentales en Ukraine et manoeuvres bottées aux frontières des pays baltes, sans que la Russie tende une main "secourable" à un membre de l’OTAN. Elle était également confrontée à la nécessaire protection de sa propre économie, entre sanctions et attaques financières contre le rouble.
Bref, Poutine a proposé une aide mesurée - genre greek stream connecté au turkish stream - mais c’était bien le tout, et quand on voit la solidité des alliances avec la Turquie, qui vient de renoncer au turkish stream (c’est dingue, d’ailleurs, que ça ne fasse pas plus de bruit que ça cette dernière affaire), la prudence s’imposait effectivement. Pour un gros bordel, c’est quand même bien un gros bordel.
Tsipras, à ce moment-là, avait sans doute en main des données géo-stratégiques très claires, et il est bien possible qu’il ne soit plus apparu qu’une seule voie, celle de la lutte dans l’Europe.
Enfin, je garde en tête l’intervention de Tsipras au Parlement Européen, et surtout les échanges de coup d’oeil avec le dirigeant de Podemos, au moment où celui-ci disait, en substance, "Tenez bon, on arrive".
Ca correspond assez à ce que nous en dit la ministre, "gagner du temps".
Varoufakis a certes des airs plutôt franc du collier, mais sa formation d’économiste le prépare-t-elle à prendre la mesure des risques géopolitiques ? Et puis, bon, choisir de s’afficher en France avec Montebourg... On peut se poser des questions quand même...
Souvent, je partage l’impatience de ceux qui crient au traitre, et j’appelle de mes vœux un effondrement rapide, d’où qu’il vienne et quelque forme qu’il prenne, juste parce que c’est épuisant de "tenir" avec le sentiment d’une épée de Damoclès sur la tête, au plan national et international, sur fond de précarité et d’impossibilité de tracer des perspectives un peu "péchues" aux enfants.
Mais dans l’état d’inorganisation et de déchirement des forces de gauche un peu honnêtes de ce pays, je suis bien sûre qu’en fait, nous avons besoin de temps, et certainement pas besoin d’anathèmes ni de raccourcis dans l’analyse. Je suis bien aidée dans cette conviction par l’Obs, quand cette XXXXXXX de canard de XXXXXX (ça va, ça passe ?) ouvre ses tribunes aux dénonciateurs de traitrise à la classe ouvrière. Ahah ! Me faites pas marrer, ça rouvre mes blessures :)
Malheureusement, compte tenu du niveau de tensions et de la façon dont les contradictions s’aiguisent, je ne suis pas sûre que nous ayons vraiment beaucoup de temps pour repousser le chaos.
Mes excuses pour ce long blabla, mais bon, les "purs" m’agacent. La réalité EST difficile à saisir, et l’expérience des raccourcis en montagne qui débouchent sur une belle paroi verticale, ça fait réfléchir :)).

26/08/2015 18:53 par Geb.

Sans vouloir le défendre, (Il a assez de responsabilités dans la catastrophe), je ne pense pas que Tsipras soir spécialement "un traître". Du moins pas au sens qu’on peut attribuer à ce terme habituellement.

Je pense plutôt qu’il a été impliqué dans des événements auxquels il n’était pas préparé à faire face. Tout dans ses discours, (Je ne parle pas des discours AVANT les négociation ou il a pris des engagements auprès des Grecs), démontre qu’il pensait sincèrement que les partenaires d’en face allaient jouer le jeu loyal en appliquant les règles du bon sens ; De même tout laisse à croire qu’i pensait sincèrement que l’Europe, même avec ses tares restait une bonne chose pour les Peuples qui y en faisaient partie. De même Varoufakis lui-même semblait le penser jusqu’à ce qu’il ait pu mesurer le degré de crapulerie de ses interlocuteurs.

Sauf que Varoufakis a réussi à sortir du jeu plus ou moins, alors que Tsipras ne le pouvait plus.

La démission de Tsipras, même si elle n’est pas glorieuse, (A condition qu’elle soit acceptée - Sinon il ne lui reste plus qu’à se porter "malade" ou à se flinguer), est une tentative de se sortir personnellement de ce merdier et d’arrêter de faire des dégâts supplémentaires.

On a ici un exemple type de la façon dont les forces adverses envoie au casse-pipe des gens de bonne volonté naïfs mais crédibles, faibles politiquement, désinformés si possible, mais surtout SINCERES, (Ce qui est le minimum pour réussir à mobiliser une population entière d’un bord à l’autre sur des revendication justes).

Pour arriver à achever de casser les mouvements de libération progressistes et/ou nationalistes, en les démolissant eux-même en même temps.

Quelquefois ça rate, et c’est même une apothéose, mais dans la majorité des cas le joueur de flûte n’est pas à la hauteur et il se noie avec ceux qu’il a entraînés.

La liste est longue de ceux qui ont joué le rôle. Et qui ont suivi le scénario car ils n’imaginaient pas à quoi ils allaient se mesurer.

En fait ce qui a manqué à Tsipras c’est ce qui manque toujours dans ces cas là : Un vrai parti de masse, officiel ou clandestin derrière lui, assis sur de vraies bases de classe, une idéologie crédible, des stratégies géopolitiques internes et externes en béton, et prêt à aller jusqu’au bout en passant outre les clivages immédiats internes à la Grèce.

Moi, personnellement je le plains. Il ne doit pas dormir sereinement toutes les nuits le mec.

De toute façon il ne lui reste plus que trois solutions :

Un. Se flinguer en laissant un testament bien explicatif sur ce qui s’est passé. C’est douloureux mais c’est ce qui a le plus de panache et qui pourrait, (Peut-être), déclencher un réel mouvement populaire,

Deux. Disparaître du paysage en se faisant oublier s’il y arrive, quitte à changer de pays et d’identité. C’est pas "courageux", mais au moins ça limitera les dégâts en montrant aux Grecs à qui ils avaient affaire et qu’il vaut mieux qu’ils comptent sur eux que sur des gens qui n’y entravent nib.

Trois ; Entrer en plein dans le jeu et devenir volontairement celui que les Grecs tôt ou tard vont penser qu’il est : Un traître et fier de l’être. En se disant qu’il n’est pas le premier à le faire et qu’il ne sera pas le dernier.

Je pense qu’il va opter pour la troisième solution. Après tout c’est la plus logique vu qu’en Grèce pour l’instant personne n’a réclamé qu’on les lui coupe, ou même qu’on déclare la guerre à l’Allemagne, qu’on continue à palabrer, et que tout le Monde ne pense qu’à ce qu’il va manger à midi s’il trouve un euros ou deux pour le faire.

26/08/2015 19:44 par Pierre M. Boriliens

@Dwaabala :
Zoe Konstantopoulou n’a pas été marginalisée. Et encore moins par les événements. Elle a eu le courage de dire haut et fort ce qu’elle pensait et ce faisant, elle a choisi son camp !
http://cadtm.org/Discours-de-Zoe-Konstantopoulou-au
Ça nous change un peu de tous ces faux-culs ! Et elle mérite tout notre soutien...

(Pierre Laurent n’est certainement pas encore au courant de ses discours, puisqu’ils ne sont pas encore parvenus jusqu’à la rédaction de l’Huma...)

26/08/2015 19:50 par Hassinus

"Varoufaklis a été démis de ses fonctions et il a qualifié Tsipras de traître ?
Il nous semblait qu’il avait démissionné du gouvernement et que c’est la droite grecque ( appuyée par un sénateur PS) qui l’accuse de "haute trahison" et veut son procès.
Dur, de gérer le forum avec des emballements à répétition."
Ouaou ! Gens du village, je suis pris en plein délit d’emballement ! Bien fait pour ma gueule !
1) Retournons le compliment à qui de droit : c’est cette droite grecque qui vint au secours de Tsipras, lui donnant la majorité au parlement permettant ainsi la validation de l’accord signé avec la Troïka ! Est-il étonnant qu’elle demande la tête de Varoufaklis ?
2) Dans l’interview de Varoufakis accordée à Bourdin sur RMC du 25 08 2015 (http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/yanis-varoufakis-face-a-jean-jacques-bourdin-en-direct-612542.html) A partir de la minute 13.10 l’ancien ministre parle de trahison et conclut " Nous avons trahi le vote des Grecs (14 mn) Vous avez-bien sûr le droit d’apporter toute votre considération à Tsipras, il n’en reste pas moins qu’il a trahi les urnes.
3) Oui, officiellement Varoufakis a démissionné. Mais ne faites-pas l’innocent, qui ne sait pas que le ministre démissionnaire a le devoir moral de déclarer qu’il a démissionné de lui-même ? C’est une règle qui relève des gentlemen’s agreement politiques. Qui peut croire alors que les urnes chantaient sa victoire, soudain il eut l’idée de rendre le tablier ? Serait-ce un sacré plaisantin ce Varoufaklis : regardez -le en a t-il la tête ? Il ne faut pas être Fellini pour imaginer la scène qui a pu avoir entre les deux hommes : Il est minuit, les chants de victoire arrivent à l’oreille des deux hommes, le ministre des finances, qui a pendant deux mois ferraillé dur avec la Troïka, pense avoir une nouvelle bonne carte entre les mains pour négocier et soudain son premier ministre lui dit : "mon ami , maintenant qu’on a gagné on change de cap, c’est grandiose que de transformer une victoire en défaite. La Troïka, surtout le ministre allemand, ne veut plus de toi, je vais leur faire la fleur et négocier moi-même. Si cela n’est pas une façon sublime de mettre quelqu’un à la porte, alors qu’est-ce que c’est ?
4) Ce qui est drôle et même cynique , c’est que Tsipras n’a pas laissé ne serait-ce que deux jours aux Grecs pour savourer leur victoire et croire un moment en leur bonheur ! Tiré au vol l’enthousiasme des Grecs et des peuples de gauches en Europe !
5) Dans des affaires politiques de ce genre il faut s’arrêter aux faits et tous les bavardages du type : "Il n’ a pas trahi, enfin un peu, il n’avait pas le choix, en fait c’est une trahison fertile qui fait avancer les choses, la trahison est parfois plus utile que la fidélité etc " tout ce fatras très bien écrit et qui respire l’intelligence n’est un fait qu’un moyen de noyer le problème.
Je crois bien que Tsipras est désormais le symbole raffiné du politicien élu sur un programme et en appliquant un autre.
Ô gens du village méfiez-vous des oiseux !

26/08/2015 21:58 par legrandsoir

On sait que les lecteurs vont rarement voir les liens données pour preuves d’un commentaire.
Mais quand on y va...

A partir de la minute 13.10 l’ancien ministre parle de trahison et conclut " Nous avons trahi le vote des Grecs (14 mn) Vous avez-bien sûr le droit d’apporter toute votre considération à Tsipras, il n’en reste pas moins qu’il a trahi les urnes.

A partir de la minute 13.10, Varoufakis ne dit pas ça. Malgré deux tentatives de Bourdin, il refuse d’appliquer à Tsipras le mot "trahison" qu’il qualifie de "trop fort et toxique".
En outre, par un oubli qu’on veut croire involontaire, vous n’avez pas fermé les guillemets et la phrase : "Vous avez-bien sûr le droit d’apporter toute votre considération à Tsipras, il n’en reste pas moins qu’il a trahi les urnes" est de votre plume.
Varoufakis dit (Pourquoi refuser de l’entendre ?) : "Quand vous êtes en face de l’arme du bourreau, vous n’avez pas le choix". Il dit aussi "Nous avons trahi le vote du référendum". NOUS.

En outre, oui, Varoufakis a démissionné. Il le dit et il en explique la raison. C’est le Monde qui, dès l’annonce de sa démission a écrit qu’il avait été démis par Tsipras pour avoir pris la parole avant lui après la victoire du non. Sic !

26/08/2015 21:38 par Scalpel

@ Dwabaala

« Sortir de l’Europe », ou sa variante adoucie« sortir de l’euro », suppose enlever le pouvoir aux classes qui l’ont construite et qui la font marcher.

Et comment "enlever le pouvoir aux classes qui l’ont construite et qui la font marcher" sans... "sortir de l’Europe ?"
Parlez-en au camarade inamovible eurodéputé "communiste" Francis Wurtz...nan j’déconne.
On peut raisonner ainsi à perpète sans risquer de trouver le début d’une solution.
Or, c’est avéré, l’UE est une dictature. Au sens éthymologique du terme.
Des présidents élus, déchu d’un pouce en bas de Peter Sutherland, remplacés par des Goldman boys non élus par personne. Et nous on est là à dire, oui, euh faut d’abord enlever le pouvoir à notre oligarchie. La priorité absolue est de nous extraire des griffes acérées de celle des USA. Ayez la déclaration de Mitterrand à l’esprit quelques semaines avant de mourir :
La France ne le sait pas mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique. Oui ils sont très durs les américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, une guerre sans mort apparemment, mais une guerre à mort"

L’UE n’est qu’une prison de 28 détenus dont le geôlier est à Washington et les clefs de la taule au Bilderberg.
Le seul "double" des clefs est l’Article 50 du TFUE, seul moyen légal, réfléchi et responsable de se faire la belle.
Dans le respect de l’article 55 de notre Constitution stipulant que les Traités sont réputés supérieurs à la constitution.
D’où le manque de sérieux, pour ne pas dire l’amateurisme d’un Mélenchon parlant de ...désobéissance aux Traités.

26/08/2015 22:07 par Jean-Jacques Renoir

@Scalpel

D’où le manque de sérieux, pour ne pas dire l’amateurisme d’un Mélenchon parlant de ...désobéissance aux Traités.

Ouf ! On a bien cru que le forum allait être clos sans que ça lui tombe dessus.
Parfois, je me crois sur Bellaciao.

26/08/2015 22:47 par Dwaabala

@ Pierre M. Boriliens
Ce n’est qu’un détail, mais votre lien manque de fraîcheur pour affirmer péremptoirement que Zoé Konstantopoulou, la présidente du Parlement grec, n’est pas marginalisée : il date du 22 juillet., soit plus d’un mois.
Où en est-elle aujourd’hui, vous le savez ? Avec Unité ?... Sinon ?
Puisque vous semblez la suivre avec intérêt, merci pour le renseignement à venir.

27/08/2015 00:26 par Annie

@Jean-Jacques Renoir

sur Scalpel, qui garde le même nom sur le forum de Lordon, ça aide… il est pro Asselineau… fallait donc bien qu’il tape sur Mélenchon.
Et ce faisant Scalpel montre qu’il a au moins un métro de retard car JLM est en pleine évolution et pour un plan B de sortie de l’euro. Ce n’est pas le cas encore de tout le PG, mais au moins d’un autre : Corbière.

Ainsi je suis en cours de me réconcilier avec au moins JLM qui nous montre qu’il n’est pas un imbécile borné, mais reste septique sur un parti qui se dit anti-libéral et qui incite à voter ou s’allie avec le PS au second tour alors qu’il est lui libéral. Faut choisir dans la vie.


Sur cette interview de Sia Anagnostopoulou : elle me laisse perplexe, les commentaires renforçant cet impression tellement chacun l’interprète différemment.

Je relèverai quand même son idée de défendre le peuple à tout prix ? ah ? mais alors l’augmentation de la TVA, la vente à l’encan aux Allemands des biens grecs, la diminution des retraites… bon je vais pas vous faire la liste, chacun la connait… pour elle donc ces mesures imposées n’iraient pas contre l’intérêt du peuple ?

elle et moi ne doivent pas avoir les mêmes notions de "défense du peuple".

deux mots sur le KKE. Sa position n’est pas des plus claires non plus. Il ne sait que s’opposer à tout. Que propose-t-il ? la révolution ou l’insurrection. Ces mouvements se décideraient-ils juste en criant : insurrection ? l’appel y aide sans doute encore faut-il être sûr du résultat sinon le ridicule peut tuer dans ce cas.

un autre point étant sur la sortie de l’euro. Elle dit qu’il ne fallait pas le faire car l’Eurogroupe n’attendait que ça. Et aussi qu’il fut impossible de trouver du fric.

 concernant le fric en cas de sortie de l’euro : celle-ci comporte un arrêt de payer des dettes illégitimes, donc le fric n’était nécessaire que pour "survivre", mais ils avaient de quoi grâce à leur excédent budgétaire
 l’attente de la sortie de l’euro de l’UE n’était-elle pas qu’un faux semblant ? juste pour faire peur… sachant comme les Grecs et leur gouvernement étaient attaché à rester dans l’euro. Faute qu’il leur ait été expliqué, par Syriza par ex. l’intérêt qu’ils y trouveraient. Ils en sont à considérer cette sortie comme une honte, une ignominie faite à leur honneur. Ce en quoi ils se trompent. C’est un complexe mal placé.

Avant ces six mois j’hésitais "pour la sortie de l’euro ou pas ?" dansant d’un pied sur l’autre.
Maintenant je suis sûre : je veux la sortie. Et que nous retrouvions la maitrise de notre monnaie et donc de notre redistribution qui sera à remettre sur pied car elle est déjà bien endommagée "grâce" à l’euro.

27/08/2015 01:36 par depassage

D’une manière générale, je ne réponds pas aux personnes mais aux idées, car j’aime être en paix avec les personnes et que de toute façon cela n’avance à rien. En tant que personne votre point de vue est louable. Je peux créer avec vous à tue-tête que Tsipra est un traître, Tsipra est un traître….jusqu’à extinction de ma voix. Mais j’ai essayé d’apporter un autre son de cloche pour faire réfléchir le lecteur potentiel sur des dangers que je connais bien sans aucune volonté de les imposer à qui ce soit. Bien sûr, le commentaire nous restreint dans les développements, mais soyez rassuré que j’ai analysé toutes les options de sortie de crise de la Grèce et aucune ne présente d’issue heureuse pour ne pas dire non catastrophique sans la bonne volonté de L’Europe politique qui ne brille que par son absence pour le moment, particulièrement celle de la France et de L’Allemagne. Il y a bien des petits joueurs, mais si les deux pays cités cèdent, ils céderont.
Sur un autre plan, juste pour nous amuser, pourquoi dire que Tsipra a trahi le vote du peuple Grec, alors que la peuple Grec est Européen et son vote aurait dû être respecté par les instances Européennes et que même si Tsipra l’avait trahi, elles l’auraient rappelé à l’ordre. La démocratie et le bavardage ont toujours été synonymes pour ceux qui tiennent les rênes ?
Je termine par vous dire que je vous comprends bien, mais je dois aussi vous dire que vous faites trop confiance aux mots et vous leur céder facilement. C’est un peu notre faiblesse à tous et c’est ce qui nous désunit face aux véritables adversités.
Je sollicite l’indulgence de LGS, mon but n’est pas de polémiquer.

27/08/2015 02:00 par depassage

Mon commentaire s’adresse à Hassinus

27/08/2015 07:47 par cunégonde godot

Scalpel :
D’où le manque de sérieux, pour ne pas dire l’amateurisme d’un Mélenchon parlant de ...désobéissance aux Traités.

M. Mélenchon était sur la même ligne – échec et humiliation – que MM. Tsipras et Varoufakis. Mais pas seulement : une ligne soutenue par le peuple grec, ne l’oublions pas, et par les sociaux-démocrates se présentant comme révolutionnaires en Europe (la gauche "radicale" française, Podemos, etc.). Si M. Tsipras a trahi, la gauche "radicale" en France p.ex. a, virtuellement, trahi aussi. Vous avez raison Scalpel, tout cela fleure bon l’amateurisme...

27/08/2015 09:18 par legrandsoir

Vous avez raison Scalpel, tout cela fleure bon l’amateurisme...

Contrairement aux commentaires, aux ya ka fo-con d’esprits aiguisés français, experts en révolution, comme le prouve la déroute de F. Hollande, Sarkozy, l’union des forces de gauche ("Prolétaires du monde entier, unissez-vous !"), etc.
Pauvre LGS qui essaie de faire entendre que ne serons pas publiés ici :"les réglements de compte au sein de la gauche" et qui ajoute : "Apportez vos convictions et laissez vos certitudes au vestiaire. Si l’un d’entre vous avait totalement raison, ça se saurait... Précision : le PS, jusqu’à preuve du contraire, ne fait pas partie de la gauche". !

27/08/2015 09:19 par legrandsoir

Lire : "que ne seront..."

27/08/2015 08:09 par Scalpel

@ Annie

Ne serait-ce pas plutôt JLM qui aurait une guerre de retard ?
Voir supra le terrible aveu de Francisque Mitterrand.

27/08/2015 08:15 par Scalpel

@ Jean Jacques Renoir

Ne manquait à ma démonstration de l’amateurisme très confortable de JLM qu’un CQFD.
Merci de m’y avoir fait penser.

27/08/2015 08:45 par Pierre M. Boriliens

@Dwaabala
Vous aussi vous faites de la politique au jour le jour, le nez sur le chronomètre, le cac40 et les petites phrases ? Où compte davantage ce que l’on dit aujourd’hui que ce que l’on a fait hier ?

Sinon Zoe Konstantopoulou va probablement très bien. Merci pour elle ! Merci aussi de nous rappeler que les pires compromissions valent toujours mieux que l’honnêteté et l’intégrité intellectuelle que l’on risque de payer par la marginalisation et peut-être même la perte du maroquin...

En tous cas bravo ! A défaut d’Engels et de Marx, vous maîtrisez parfaitement votre petit Schopenhauer...

27/08/2015 10:02 par Calame Julia

Dans la récente histoire grecque, il n’y a pas que les encartés qui ont participé au mouvement...
Alors, si certaines, certains considèrent que l’on peut mener une politique que pour les ceusses qui
emploient le même langage, ce sera indéfiniment le ratage assuré.
Il serait temps de considérer qu’avant l’adhésion, il y a un constat et qu’il est partagé par les peuples
européens. Maintenant comment y aller ? Les habitués des combats politiques devraient approcher
d’une solution et pour les autres se sentir partie prenante.

27/08/2015 10:07 par cunégonde godot

legrandsoir :
Si l’un d’entre vous avait totalement raison, ça se saurait...

Ceux qui toujours combattu l’européisme béat de la gauche "radicale", pied à pied et partout avaient raison. Raison au moins sur ce point fondamental. Et j’en ai toujours fait partie.
OUI ! SE PRÉSENTER COMME RÉVOLUTIONNAIRE ET EUROPÉISTE CONFINE POUR LE MOINS À L’AMATEURISME.
Quand par-dessus le marché on passe son temps à débiter son Marx & Engels dans l’e-text, là c’est carrément grotesque !
Enfin ! Si on admet que la si radicale gauche passait son temps il y a peu encore à se demander qui était rouge, qui était brun ou qui était rouge-brun, on admettra qu’elle est peut-être en train de devenir adulte. Du moins peut-on l’espérer...

27/08/2015 10:26 par Dwaabala

@ Pierre M. Boriliens
Zoe Konstantopoulou , la présidente du Parlement appelé à être dissout va bien d’après vos sources, c’est l’essentiel.

27/08/2015 11:32 par hassinus

LGS : A partir de la minute 13.10, Varoufakis ne dit pas ça. Malgré deux tentatives de Bourdin, il refuse d’appliquer à Tsipras le mot "trahison" qu’il qualifie de "trop fort et toxique".
Cher LGS , vous savez bien que le non-dit est souvent plus fort que le dit. Dans l’interview en question, baissant la tête, Varoufaklis dit " Il (Tsipras) ne m’ a pas trahi personnellement " ce qui signifie bien qu’il a trahi d’autres personnes, qui ? -Sinon les 62% de votants contre l’austérité ?
Plus loin il dit textuellement " Nous avons trahi le vote " Ce "nous", n’est-ce pas, vaut son pesant d’or ! Et dans cette réponse il affirme qu’il avait (qu’il a toujours) un profond désaccord avec Tsipras et c’est ce désaccord - respecter le résultat du référendum ou le trahir - qui explique la démission de l’ancien ministre des finance. C’est la conclusion de la logique et du bon sens si les mots veulent dire quelque chose !
En quoi Tsipras est impardonnable, non-pas dans l’acceptation du plan d’austérité, mais de se revendiquer de gauche et surtout la manipulation du peuple en l’appelant à voter contre les exigences de la Troïka ! pour ensuite faire le contraire. C’est quand même fort du café ! En trahissant le vote des Grecs, le référendum devient une grossière manipulation indigne même d’un homme de droite ! Sans compter qu’il a froidement accepté au parlement le vote des députés de droite, lui l’homme se positionnant comme de l’extrême gauche ! Tout cela sent si mauvais !
Les vrais guides d’un peuple ont , devant leur bourreau, toujours le choix : la résistance ou Pétain, Cuba - un demi-siècle d’embargo - ou céder à celui qui veut vous manger !
Merci , débattre c’est toujours ça de gagné !

27/08/2015 15:45 par Dwaabala

Il était inutile d’en rajouter une couche en rappelant aux enflammés des « sorties » que leur agitation ne favorise qu’une formation politique organisée : le Front national. Cependant la circonstance y conduit.
Car au moment de voter ceux qui auront été bien travaillé par ces slogans débiles ne verront qu’une chose sur la profession de foi :« sortir de l’euro ».
Un des maîtres à penser de la sortie de l’euro, J. Sapir lui même leur ouvre la voie et leur facilite le chemin à suivre.
Jacques Sapir : « On ne peut plus nier que le FN ait changé » Libération‎ - Il y a 3 jours
Malaise à gauche après les œillades de Jacques Sapir au FN Le Monde‎ - Il y a 2 jours
Jacques Sapir : "A terme, la question de la participation du Front national sera posée" / France Inter
Il est également inutile de revenir ici sur l’imbécilité politique profonde qui est à la base de cette soi-disant question.
Je l’ai déjà fait dans un commentaire concernant en particulier le PRCF.

27/08/2015 20:53 par legrandsoir

leur agitation ne favorise qu’une formation politique organisée : le Front national

Argument pas très recevable...

27/08/2015 19:34 par macno

« La France ne le sait pas mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. »
Ça pour être un scoop, c’est un scoop....
Je ne vois pas trop ce que ça a affaire avec la Grèce, mais bon...
Quoique en y réfléchissant, si. Si la Grèce est elle aussi en guerre, les forces seraient juste un peu déséquilibrées, juste un chouia...
« allez-y les mecs, y a pas de grands pour vous défendre mais on est de tout cœur avec vous... »
Avec ça ils ne sont pas fauchés...
Et quant à "l’amateurisme de Mélenchon", super !
Ça nous change de son "européisme" d’autres commentaires, mais ça n’a toujours rien à voir avec la Grèce. Mélenchon n’ayant aucun pouvoir dans cette histoire, malheureusement...
Mais on a toujours pas étudié le programme de Jacques Généreux, le "double" pour ainsi dire de Mélenchon...Je sais qu’il recèle un risque terrible, celui de douter de ses propres idées, je compatis, j’y suis passé....
Au cas où tout le monde ne s’en serait pas encore aperçu, mais certains sont entrain de commenter, je le redis, la préface d’une histoire qui n’est pas encore commencée.
À mon humble avis toutes les cartes, d’une part sont rebattues et d’autres ne sont pas encore jouées. Il faudrait donc peut-être attendre le résultat des élections grecques pour faire des procès d’intention...Jusqu’à preuve du contraire c’est bien le peuple grec qui a droit au dernier mot...
À ce sujet, il faut bien se souvenir d’une chose capitale, Tsipras n’a pas été élu sur la base de sortir de l’Euro, on peut le regretter, et c’est mon cas, mais c’est ainsi. Et puis tout à été déjà dit sur ce sujet...
Comment tout ceci va-t-il évoluer ?
Bien malin qui pourrait l’affirmer...

27/08/2015 23:03 par Dwaabala

@ legrandsoir

Argument pas très recevable...

Disons que ce n’est pas un argument mais un fait dans le cas J. Sapir et que vous ne le recevez pas très bien, mais que F. Lordon qui pourtant est loin d’y être opposé à « la sortie » a décelé jusqu’où où mène la monomanie de la « sortie de l’euro » chez J. Sapir  : à trouver que « le Front national a changé » et autres salades du même acabit. Si cet « intellectuel de gauche » fait le pas à cause de cette idée fixe qu’est-ce qui empêchera le quidam de faire le même, pour un « vote utile » le moment venu ?

28/08/2015 09:20 par macno

Comme je l’ai déjà dit dans un précédent commentaire : "une bonne idée peut s’avérer être même catastrophique si le moment venu n’est pas opportun pour la mettre en application".
Il faut être donc très prudent sur les analyses qu’on se risquerait d’appliquer sur la situation en Grèce compte tenu des impacts non négligeables de la situation financière mondiale, mais aussi de la géopolitique mondiale qui est un foutoir monstrueux (euphémisme), et dont tout gouvernement responsable en Grèce se doit de prendre en compte.
En faire la liste me paraît inutile et fastidieux, tout le monde au moins ici les connaît, mais voyons l’aspect Finance International
« Panique à Wall Street
« Cette année, ressemble aux derniers jours de Pompéi : tout le monde se demande quand le volcan entrera en éruption. » – Senior Banker commentant le Financial Times »
http://lesakerfrancophone.net/panique-a-wall-street/
2015 s’annonce pour le moins plutôt mal tant ça explose de partout...
Il y a quelques années (j’ai perdu les références dans le suicide d’un disque dur, on ne peut plus faire confiance à personne, vous dis-je !) j’avais trouvé un article d’un analyste financier américain qui faisait la démonstration que l’effondrement du dollar était certaine. Article assez technique et complexe. La seule interrogation qui subsistait était quand ça arrivera, le fait lui, il était certain. J’en avais même commencé la traduction mais je n’ai pas eu la rapidité suffisante pour ce faire.
Toujours est-il que de mémoire tous les ingrédients n’ont pas changé, ils sont même devenus plus explosifs...
Lors de l’effondrement d’un pachyderme il est conseillé de ne pas être à coté, mais manque de bol, toute la Planète est bien plus qu’"à côté" de ce "pachyderme/dollar", et il y a un 1929 de triste mémoire et la guerre qui a suivi.
Résumons.
 Les pays qui soutenaient la Grèce dans son combat se bousculaient au portillon, c’est bien connu...
 L’éventualité d’un ouragan faisait qu’il était peut-être préférable dans de telles conditions, de rester dans un port aussi mal famé que l’UE, plutôt que de s’engager dans une mer inconnue, avec ce qu’il faut bien nommer un rafiot économique, rafiot créé par l’UE, par le Système et donc les banques on est d’accord...

28/08/2015 09:43 par Autrement

Quand Sapir déraille, heureusement Lordon est là (tenant compagnie à J. Généreux) pour remettre les pendules à l’heure avec un talent de Grand horloger. Voilà enfin un stratège éclairé, qui raisonne politiquement (sur la Grèce et sur nous), et non en termes d’homme providentiel ni de messianisme de Parti. Il renvoie aux oubliettes les "souverainistes" façon café du commerce, qui n’hésitent déjà plus à utiliser, pour soutenir leur démagogie, les arguments de la Mère fascho. Et il fait voir sous un autre angle les marxistes qui ont besoin de nous ressortir le célèbre dessin de Plantu pour ramener les égarés au bercail. Il y a pourtant dix ans que la Gauche radicale qui réfléchit sait très bien pourquoi elle a voté NON au TCE.
Voir ICI. Et ce serait bienvenu de la part de LGS de mettre ce texte à la Une, si le Monde diplo de septembre est d’accord.

Notons qu’en Grèce, c’est un ministre souverainiste qui a commis la plus grave entorse au programme initial de Syriza, atteinte véritablement traître à la souveraineté de son pays (alliance militaire renforcée avec Israël- OTAN) . En l’occurence, le ministre de la Défense Kamménos. On peut toujours se perdre en conjectures et reconstitutions inexactes quand on ne connaît pas le détail des choses, une bonne partie des cadres de l’armée étant acquise à Aube Mm...dique. Sur l’influence délétère du souverainisme dans le dénouement des "négociations", voir aussi l’excellent Youlountas : "Le piège du souverainisme dans la débâcle grecque",ICI.

28/08/2015 13:31 par Pierre M. Boriliens

@Dwaabala

Zoe Konstantopoulou , la présidente du Parlement appelé à être dissout va bien d’après vos sources, c’est l’essentiel.

Ça vous embête, les gens qui ont de la suite dans les idées au point de risquer leur poste ?

28/08/2015 17:57 par placide

@Dwaballa
Quand je vous écoute j’ai l’impression d’entendre l’écho de la voix de Guetta...

"Car au moment de voter ceux qui auront été bien travaillé par ces slogans débiles ne verront qu’une chose sur la profession de foi :« sortir de l’euro "

A débiles, débiles et demi... parceque la sortie de l’euro n’est pas sur les professions de foi, ni dans le programme du FHaine
Ce dernier n’arrive à capitaliser sur le rejet massif de l’UE et de l’euro parmi les classes populaire que parce qu’une stratégie perdante s’est développé à gauche pour s’aligner sur la droite : celle de rester à tout prix dans l’UE de la concurrence "libre et non faussée"...
Vous souvient il pourtant que la CGT - pour ne parler que d’elle - s’est prononcé contre la totalité des traités créant les institutions de l’Union Européenne, dont l’euro ? justement en raison du résultat que l’on obtient aujourd’hui...

Mais bon quand le Sénateur PS (pardon PCF...) Pierre Laurent appelle à sauver "l’euro qui protège", il y a toujours quelques un pour le suivre. Par indépendance d’esprit sans doute et courage.

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