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Sarkozy veut s’inspirer du Royaume Uni : le chômage n’y diminue que dans les statistiques.








Samedi 14 avril 2007.


Sarkozy vient de l’affirmer : «  Je m’engage à ramener en cinq ans le chômage à 5 % avec une moyenne du chômage ramenée à cinq mois, car je suis persuadé que le plein emploi est applicable. Les Anglais l’ont fait. »

Si l’on en croit les statistiques officielles, le Royaume-Uni ne compterait, en effet, que 1 540 000 chômeurs et le taux de chômage n’y serait que de 5 % contre 9 % en France.


Pour la Droite, la faiblesse de ce taux s’expliquerait par la « flexibilité » du marché du travail : précarité de l’emploi, licenciements sans formalités, multiplication des travailleurs à temps partiel et des travailleurs pauvres... Exactement ce que Sarkozy veut imposer aux salariés français.

La « flexibilité » du travail est (hélas !) bien une réalité au Royaume Uni mais le chômage n’y a baissé que dans les statistiques.

Les conservateurs au pouvoir entre 1979 et 1995 ont changé 17 fois le mode de calcul du chômage. Blair a gardé tout l’héritage des conservateurs : leurs lois anti-grève aussi bien que leurs méthodes statistiques.

Le Royaume Uni compte aujourd’hui 2 700 000 « invalides du travail » alors qu’ils n’étaient que 600 000 en 1981 ! C’est donc 2 100 000 « invalides du travail » qu’il faudrait ajouter aux statistiques britanniques pour commencer à avoir une idée du taux de chômage réel en Grande-Bretagne. Le nombre de chômeurs s’élèverait donc à 3 640 000 et le taux de chômage à 11,8 %.

Mais cela n’est pas tout. En Grande-Bretagne, l’allocation chômage plafonne à l’équivalent de 80 euros par semaine, quelque soit le salaire antérieur et l’indemnisation cesse automatiquement au bout de 13 semaine ou en cas de refus d’accepter un emploi, quel qu’il soit. Si le conjoint d’un chômeur a un emploi, son allocation sera réduite ou supprimée. Des centaines de milliers de chômeurs sont ainsi dissuadés de s’inscrire ou de continuer à s’inscrire comme demandeur d’emplois. Ils ne sont donc pas pris en compte dans les statistiques du chômage.

Les conditions draconiennes d’inscription en dissuadent des centaines de milliers d’autres. Ce mode de calcul touche particulièrement la population féminine. Selon Margaret Maruani (« les mécomptes du chômage » Bayard 2002), c’est la moitié des femmes au chômage qui sont chassées des statistiques par ces conditions d’inscriptions draconiennes.

Au Royaume Uni, les statistiques annoncent le plein emploi mais le chômage réel, toujours aussi massif, continue de peser de tout son poids sur les salaires et les conditions de travail.

On comprend pourquoi Sarkozy a fini par en rêver tout éveillé...

Jean-Jacques Chavigné, Communiqué n° 32 - Campagne « faire gagner la gauche à gauche », pour D&S
www.democratie-socialisme.org




Le vrai Sarkozy : ce que les grands médias n’osent pas ou ne veulent pas dévoiler, par Marianne.


La police bloque des salariés de JDC, Nestlé et de Gate Gourmet se rendant à un meeting de Sarkozy.

La TVA antisociale de Sarkozy, par Jean-Jacques Chavigné.






 Photo : Manifestation contre le chômage et la précarité à l’appel des associations de chômeurs. Paris le 03.12.2005.
Auteur : Gabriel Laurent

 Source : Photothèque du mouvement social
© Copyright 2004
www.phototheque.org


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"Au Salvador, les escadrons de la mort ne tuent pas simplement les gens. On les décapite, on place leurs têtes sur des piques et on garnit ainsi le paysage. La police salvadorienne ne tuait pas seulement les hommes, elle coupait leurs parties génitales et les fourrait dans leurs bouches. Non seulement la Garde nationale violait les femmes salvadoriennes, mais elle arrachait leur utérus et leur en recouvrait le visage. Il ne suffisait pas d’assassiner leurs enfants, on les accrochait à des barbelés jusqu’à ce que la chair se sépare des os, et les parents étaient forcés de garder."

Daniel Santiago,prêtre salvadorien
cité dans "What Uncle Sam Really Wants", Noam Chomsky, 1993

Commandos supervisés par Steve Casteel, ancien fonctionnaire de la DEA qui fut ensuite envoyé en Irak pour recommencer le travail.

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