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Salariés de misère, par Stéphanie Benz.




L’Expansion, 26 décembre 2005.


Sous-smicards, en CDD, intérimaires, à temps partiel... Les précaires au revenu trop faible pour s’en sortir sont de plus en plus nombreux. Plongée dans la France des actifs qui galèrent.


Athis-Mons, le 1er décembre, 14 heures. A l’entrée du local du Secours populaire de cette commune de l’Essonne, la file d’attente s’allonge. Comme chaque jeudi, ils sont nombreux à venir chercher ici de quoi manger - fromage, conserves, yaourts, légumes, semoule, farine, viande surgelée... Croisés au hasard, ce jour-là  : Nadine, aide-soignante à mi-temps ; Hamida, mariée à un vendeur d’électroménager ; Sandra, dont le contrat à durée déterminée de photographe se termine bientôt ; Sadiou, ouvrier dans une petite usine d’agroalimentaire ; Marie, femme de ménage quelques heures par semaine dans une PME ; Ahmed, carreleur ; Jeanne, vendeuse en boulangerie. La plupart hésitent à parler, refusent d’être pris en photo, demandent que l’on change leur prénom, partent vite. Trop honte que leur boulot ne leur permette même pas de nourrir leur famille, souvent nombreuse. Trop peur d’être reconnus par des proches ou des collègues qui ne savent rien de leurs difficultés.

Combien sont-ils, en France, comme eux, à trimer sans parvenir à joindre les deux bouts ? Aussi surprenant que cela soit, aucune donnée n’a été publiée depuis 2001. A l’époque, on comptait 1 million de « travailleurs pauvres », dont le labeur ne permet pas de gagner assez pour franchir le seuil de pauvreté, fixé en 2005 par les autorités françaises à 650 euros par mois pour un célibataire. Et ils étaient plus de 2 millions à toucher moins de 780 euros mensuels, le seuil européen « officiel ». Mais depuis, pas besoin de statistiques pour se rendre compte que le phénomène s’aggrave, tant les signaux d’alerte sont nombreux.

D’abord, les cris d’alarme de toutes les grandes organisations caritatives, inquiètes de recevoir de plus en plus d’actifs. « Nous aidons même un nombre croissant de personnes dont les revenus dépassent ces seuils officiels, qui ne sont donc pas considérées comme pauvres au sens statistique », souligne Martin Hirsch, président d’Emmaüs-France. L’envolée des loyers et des prix de l’immobilier complique en effet la situation des plus modestes, dont le salaire est de plus en plus vampirisé par les dépenses de logement. Quand ils arrivent à en avoir un : selon la mission d’information sur la pauvreté et l’exclusion sociale en Ile-de-France, 40 % des sans-abri accueillis dans des centres d’hébergement de la région l’hiver dernier avaient un travail. Mais c’est surtout la poursuite de la précarisation de l’emploi, avec l’augmentation continue depuis vingt ans du nombre de salariés à temps partiel ou en contrat temporaire, qui alimente le gros des bataillons de ces nouveaux pauvres.

 Lire la suite de l’ article  :
www.lexpansion.com/html/A138397.html



Unedic : un nouveau recul des droits des chômeurs, par Jean-Jacques Chavigné, 29 décembre 2005.

Le " forfait jour" pour tous, par Gérard Filoche.

Les chômeurs attaqués sur deux fronts, par Jean-Jacques Chavigné.

Les attaques contre le Code du Travail au coeur de l’offensive du patronat et du gouvernement contre les salarié·e·s, par Denis Seillat et Gérard Villa.


Les intégristes libéraux, le « contrat nouvelle embauche » et l’explosion qui vient, par Gérard Filoche.

"Vous devez être ceux qui menacent, pas ceux qui sont menacés. Vos dents doivent rayer le parquet."<BR>
M. André Daguin, patron ultra réactionnaire de l’hôtellerie.



 Dessin : Allan McDonald www.allanmcdonald.com




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