RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Ils font passer LBJ pour un petit joueur.

Qui se souvient des "guns and butter" de l’époque ?

illustration : Canarchie sans papiers

La politique de dépenses publiques du président Lyndon B. Johnson à la fois pour son programme de "grande société" ("Great Society") et pour la guerre du Vietnam a été accusée d’être responsable de l’inflation croissante qui a persisté aux Etats-Unis jusqu’à ce qu’elle soit maîtrisée grâce à la politique de l’offre de Ronald Reagan.

A l’époque de Johnson, l’économie américaine et le dollar US étaient forts, et il n’y avait pas de déficit de la balance commerciale. Toutefois, la politique budgétaire de "guns and butter" ("canons et beurre" - dépenses militaires et sociales, NDT) qu’avait menée Johnson a eu des conséquences durables.

Mais, la politique de "guns and butter" du XXI° siècle de Bush/Obama fait passer Johnson pour un petit joueur.

Les déficits budgétaires fédéraux de 2009 et 2010 vont être monstrueux, même si on exclut les dépenses militaires. Or, Obama compte (apparemment) retirer les troupes d’Irak dans le but d’engager deux, voire trois, autres guerres.

Obama a annoncé qu’il allait doubler les effectifs militaires en Afghanistan. Intensifier cette guerre nécessitera pour les Etats-Unis d’occuper, ou de tenter de le faire, une partie du Pakistan. Le mépris pour la souveraineté du Pakistan aura pour conséquence une plus grande radicalisation de ce grand pays qui possède l’arme nucléaire. Et amener le Pakistan, ou du moins une partie, à s’engager dans un conflit armé contre les US.

Comme si ce n’était pas suffisant pour une nouvelle guerre, le président Obama (et le directeur de la CIA, nouvellement nommé, Leon Panetta) a accusé l’Iran de développer un armement nucléaire, accusation sans fondement qui contredit les conclusions du "National Intelligence Estimate" (évaluations officielles émises par les services secrets nationaux, NDT) qui indiquent que l’Iran a cessé tout programme d’armement nucléaire il y a des années de cela. Un remake des "armes de destruction massive" et des "ils ont des liens avec Al-Qaida !".

L’administration Bush et les médias US complices persistaient à accuser Saddam Hussein de posséder des armes de destruction massive, des armes à propos desquelles le premier ministre britannique Tony Blair, connu également sous le nom de "caniche de Bush", avait déclaré qu’elles pouvaient être opérationnelles en "45 minutes". Condi Rice, conseillère du Département de Sécurité Nationale et le vice président Cheney agitaient la menace d’éventuels "champignons atomiques " au-dessus des villes Etats-Unis.

Tous ces mensonges étaient débités en dépit des preuves irréfutables établies par les inspecteurs de l’armement qui avaient enquêté sur le terrain en Irak et qui affirmaient qu’il n’y existait pas d’armes de destruction massive.

Et maintenant, Obama utilise la même tactique, engendrant la peur sur des armes nucléaires en Iran inexistantes.

Même sans les dépenses publiques engagées dans les divers plans de relance, les Etats-Unis sont incapables de mener des guerres au Pakistan, en Afghanistan, et en Iran. Un conflit en Iran amènerait l’Irak, actuellement aux mains des Shiites alliés à l’Iran, à entrer dans le conflit. Si on considère que les Etats-Unis ont dû mettre un terme à la guerre en Irak en payant les insurgés sunnites pour qu’ils cessent les combats et en acceptant un accord de retrait des troupes dicté par le gouvernement shiite, il n’y a aucune perspective de réussite pour les Etats-Unis dans un nouveau conflit à une si grande échelle.

Avant d’engager inconsidérément les Etats-Unis à la fois financièrement et militairement, Obama devrait s’entourer de conseillers plus compétents. A vouloir trop en faire, on va atteindre des sommets qui mettront le pays à genoux.

Le déficit le plus important, conséquence de la politique "guns and butter" de Bush, était de 455 milliards de dollars. Le déficit budgétaire d’Obama en 2009 s’élèvera à deux mille milliards de dollars minimum, c’est-à -dire qu’en un an, cette somme aura été multipliée par cinq, et en 2010 le déficit sera encore plus énorme.

Les Etats-Unis n’ont jamais eu besoin de trouver des financements aussi massifs à court terme, et encore moins dans une période où le reste du monde est en plein marasme économique et peu amène vis-à -vis des Etats-Unis.

Obama a besoin de se confronter aux réalités et d’échapper aux prétentions démesurées de Washington. Si les Etats-Unis ne peuvent pas financer ces déficits monstrueux sauf à imprimer de l’argent, cela signifie la fin du dollar comme monnaie de réserve et la fin de la puissance des Etats-Unis.

Monsieur le Président, comme vous l’avez déclaré lors de votre première conférence de presse, le 9 février : la fête est bel et bien terminée.

Paul Craig Roberts a été, au début des années 1980, sous- secrétaire d’état au Trésor de Reagan.

Article original : http://www.counterpunch.org/roberts02162009.html

Traduction Des bassines et du zèle http://blog.emceebeulogue.fr/

pour le Grand Soir http://www.legrandsoir.info

URL de cet article 8076
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

TOUS LES MEDIAS SONT-ILS DE DROITE ? Du journalisme par temps d’élection
par Mathias Reymond et Grégory Rzepski pour Acrimed - Couverture de Mat Colloghan Tous les médias sont-ils de droite ? Évidemment, non. Du moins si l’on s’en tient aux orientations politiques qu’ils affichent. Mais justement, qu’ils prescrivent des opinions ou se portent garants du consensus, les médias dominants non seulement se comportent en gardiens du statu quo, mais accentuent les tendances les plus négatives inscrites, plus ou moins en pointillé, dans le mécanisme même de l’élection. Ce sont (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

On ne mesure pas la puissance d’une idéologie aux seules réponses qu’elle est capable de donner, mais aussi aux questions qu’elle parvient à étouffer.

Günter Anders
L’Obsolescence de l’homme (1956)

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.