WSWS, 1er novembre 2007.
La principale base aérienne qu’utilise l’armée américaine pour lancer ses attaques aériennes au Moyen-Orient fait l’objet de préparatifs pour la guerre en Iran a écrit un journal écossais lundi dernier.
Le Herald a cité des responsables militaires anonymes qui lui avaient dit que le Pentagone « met secrètement à niveau des hangars spéciaux pour bombardiers furtifs dans l’île de Diego Garcia, protectorat britannique dans l’océan Indien, en préparation pour des frappes sur les installations nucléaires iraniennes. »
La base aérienne de Diego Garcia a été utilisée par l’armée américaine pour effectuer ses bombardements en Irak dans le cadre de l’opération « choc et stupeur » de 2003 ainsi que pour sa campagne de bombardements intensifs en Afghanistan en 2001. Elle fut aussi la seule base utilisée pour les frappes aériennes contre l’Irak lors de la première guerre du Golfe.
Le reportage de ce journal souligne que la mise à niveau des hangars pour avions est liée aux plans pour utiliser les bombardiers B-1 déployés sur l’île dans des bombardements avec des bombes antibunker connues sous le nom de MOP, l’acronyme de son nom anglais, Massive Ordnance Penetrators.
La MOP, une bombe de 15 000 kilogrammes bourrée de 3000 kilogrammes d’explosifs puissants, est l’engin non nucléaire le plus destructif de l’arsenal de l’armée de l’air américaine. Elle peut être utilisée pour des cibles situées à une profondeur plus grande que les bombes antibunker actuelles. L’armée de l’air aurait réalisé un test d’une de ces bombes au site d’essai de White Sands dans l’état du Nouveau-Mexique en mars dernier.
Les analystes militaires ont indiqué que la bombe a été spécialement développée pour être utilisée contre le site nucléaire de Natanz, à environ 320 kilomètres au sud de Téhéran, que l’on croit être à plus de 100 pieds dans le sol.
« C’est toute une coïncidence que le Pentagone (soutienne qu’il) aura cet engin bientôt et que nous allons probablement bombarder l’Iran », avait déclaré John Pike, l’analyste en chef des questions de défense sur GlobalSecurity.org, au Kansas City Star plus tôt cette année. « Il existe une mission qui est faite pour cette bombe. »
Le rapport sur l’amélioration des installations de la base de Diego Garcia paraît à la suite de l’ajout dans les demandes de crédits de guerre du Pentagone, pour les guerres en Irak et en Afghanistan, de 88 millions $ pour la nouvelle arme.
La demande, comprise dans un projet de loi de financement de guerre totalisant près de 200 millions $, comprend 83,5 millions $ pour la poursuite du développement de la bombe elle-même et 4,2 millions $ supplémentaires pour modifier le bombardier B-52 qui devra larguer cette bombe.
Le Pentagone a décrit la MOP comme une « puissance de frappe mondiale cruciale, dont le besoin est urgent, pour mener la guerre au terrorisme ».
L’administration Bush a affirmé que la demande de financement pour la bombe et la reconfiguration des bombardiers qui la transporteront avait été faite « pour répondre à un urgent besoin opérationnel de commandants sur le terrain ».
Bien que l’administration n’ait pas spécifié la nature de cet « urgent besoin opérationnel », plusieurs membres du Congrès ont laissé entendre que la réponse était évidente. Le représentant Jim Moran de la Virginie, un membre démocrate de la commission sénatoriale des services armés, a déclaré à l’agence de presse Reuters : « Je crois qu’il s’agit de l’Iran, car elles ne serviraient à rien en Irak, et je ne sais pas à quoi elles serviraient en Afghanistan, il n’y a aucune installation militaire souterraine dont nous connaissions l’existence. »
Entre-temps, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Mohammad Ali Hosseini, a dit aux journalistes lors d’une conférence de presse hebdomadaire dimanche que les avions-espions américains ont intensifié leur survol des frontières sud de l’Iran, violant ainsi son espace aérien.
Le porte-parole a déclaré que les forces armées du pays « répondraient de façon appropriée » à une violation continue de la souveraineté du pays.
Hosseini ajouta : « Bien sûr, nous croyons que le gouvernement irakien est bien au courant de l’importance de nos relations bilatérales et que, conséquemment, il ne permettra pas que son pays et son territoire soient utilisés comme base d’espionnage contre les pays voisins. »
Lors d’une conférence de presse, la porte-parole de la Maison-Blanche, Dana Perino, soutint qu’« il n’y pas de raison pour les gens de croire que le président est sur le point d’envahir l’Iran. Je pense que nous devons mettre ça au clair. »
Cette affirmation est venue en réponse à la question de la journaliste d’agence Helen Thomas qui a demandé à Perino : « Est-ce que le président est au fait qu’il y a des craintes et de la spéculation partout au pays concernant une attaque contre l’Iran ? »
« Évidemment, il ne veut pas que les gens craignent cela parce qu’en ce moment il suit une voie diplomatique » a répliqué la porte-parole Perino.
Bill Van Auken
- Article original paru le 31 octobre 2007.
– Source : WSWS www.wsws.org
Pourquoi Washington attaquera Téhéran, par Abdel Bari Atwane.
Le Canard enchaîné affirme, qu’il existerait un plan d’attaque israélo-américain contre l’Iran.
Iran : en route pour la joie, par Uriel Da Costa.
Pourquoi Bush peut déclencher une attaque contre l’Iran, par Jean Bricmont.
Iran Nucléaire : La plus importante concentration navale de l’histoire contemporaine au large du Golfe arabo-persique, par René Naba.
Iran : des scientifiques britanniques avertissent que les Etats-Unis préparent une attaque terrifiante, par Peter Symonds.
Iran : compte à rebours, par Alain Gresh.
L’Iran, la France et l’alignement sur l’OTAN, par Jacques Cotta.