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Petits conseils au nouveau caniche de Washington

Un journaliste du Guardian imagine la lettre que pourrait envoyer le gouvernement américain à son nouveau partenaire spécial, la France.

Du département d’Etat américain

à François Hollande

Monsieur le Président,

Bienvenue à bord, cher nouveau plus vieil allié, et merci pour votre soutien opportun ! Le président a toujours été un grand admirateur de votre pays et de votre culture. Il adore aussi votre moutarde. Mais ce qui est plus important, c’est que vous ayez été là quand son vieux caniche s’est enfui et que nous avons décidé de lui en trouver un nouveau.

Ci-dessous, vous trouverez une liste de conseils qui vous permettront de maintenir notre relation avantageuse :

1. Ne vous sentez pas obligé de singer toute position ou déclaration émanant du président Obama. Ce n’est pas parce qu’il se sent contraint d’avoir l’aval du Congrès pour passer à l’action que vous devez l’imiter.

2. Une fois engagée, notre politique sera de tenir la barre. La vôtre sera de rester assis.

3. En cas de doute, restez couché !

4. Le président n’aime pas être dérangé par des appels inutiles rappelant l’importance des relations spéciales, surtout la nuit. Il a beaucoup d’estime pour vous, mais il se remet à peine d’une relation spéciale précédente et ne veut pas précipiter les choses.

5. Pour adresser un message cohérent, les États-Unis prendront la tête d’une opération militaire. Mais, n’ayez crainte, vous vous bornerez à courir derrière votre maître.

6. Il se peut qu’il vous devienne impossible sur le plan politique de soutenir la stratégie américaine. En ce cas, le président fera une déclaration officielle soulignant le caractère intangible de notre précieuse alliance. Il en pensera évidemment tout le contraire.

Mais vous conviendrez qu’un soutien infaillible aux objectifs américains s’accompagne de certains dangers. Si vous acceptez de jouer toutes les cartes que vous avez en main, alors nous cesserons peut-être de vous appeler "Freedom Fries" [ou "Frites de la liberté", allusion aux French fries, désignant les frites en anglais, rebaptisées "Freedom Fries" après le refus de la France de participer à l’intervention en Irak].

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Hélène Berr. Journal. Paris, Tallandier, 2008.
Bernard GENSANE
Sur la couverture, un très beau visage. Des yeux intenses et doux qui vont voir l’horreur de Bergen-Belsen avant de se fermer. Une expression de profonde paix intérieure, de volonté, mais aussi de résignation. Le manuscrit de ce Journal a été retrouvé par la nièce d’Hélène Berr. A l’initiative de Jean Morawiecki, le fiancé d’Hélène, ce document a été remis au mémorial de la Shoah à Paris. Patrick Modiano, qui a écrit une superbe préface à ce texte, s’est dit « frappé par le sens quasi (…)
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« Nous pouvons faire sauter un navire américain et en rejeter la faute sur les Cubains. La publication des listes des victimes dans les journaux américains accroîtrait encore l’indignation. Nous pouvons aussi détourner des avions. Dans des endroits bien choisis où l’impact serait énorme, nous pourrions poser des charges de plastic. Nous pourrions également repeindre des B26 ou C46 de nos forces aériennes aux couleurs cubaines et nous en servir pour abattre un avion de la République dominicaine. Nous pourrions faire en sorte qu’un prétendu appareil de combat cubain abatte un avion de ligne américain. Les passagers pourraient être un groupe de jeunes étudiants ou de vacanciers. »

Général Lyman LEMNITZER (1899 – 1988)
Chef d’état-major des armées (1960-62) et Supreme Allied Commander de l’Otan (1963-1969)

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