"Puisqu’on vit plus longtemps on doit cotiser plus longtemps" !
On ne mesure pas suffisamment ce que cette phrase, que politiciens, Medef et media nous balancent à longueur de temps, cache de cynisme.
C’est reconnaître que le progrès n’est là que pour profiter aux riches et aux puissants, pas à ceux qui travaillent.
Que les progrès technologiques et les gains de productivité aillent enrichir jusqu’à plus soif patrons et actionnaires : c’est normal !
Mais que les salariés voient leur existence s’allonger grâce à l’amélioration des conditions de vie et de la médecine : et bien pas question qu’ils en profitent !
En revanche, leur calcul est juste : pour diminuer l’espérance de vie rien de tel que d’allonger la durée du travail.
C’est imparable, en tous temps et en tous lieux où on travaille plus longtemps : on meurt plus tôt. A l’inverse plus on diminue le temps de travail et plus on vit longtemps. Evidemment ils ne peuvent pas le dire aussi crûment, alors ils enrobent !
Bien sur ils auraient bien d’autres moyens de trouver l’argent pour assurer les retraites :
– rapatrier fraude et évasion fiscale
– supprimer les retraites chapeaux
– reprendre les cadeaux de toutes sortes consentis aux entreprises qui réalisent les plus gros profits
– taxer dividendes et spéculation
– faire la réforme fiscale nécessaire pour plus de justice et une meilleure efficacité économique (dont rétablissement de l’ISF)
– aligner les retraites des politiciens sur celles des salariés (ça c’est juste pour qu’ils participent à l’effort collectif !)
– etc etc
Et puis, nos dirigeants qui sont nuls, incompétents, lâches, passéistes, soumis à la finance et aux diktats de Bruxelles ... refusent aussi de voir que le monde a changé. Ce qui était valable il y a 75 ans ne l’est plus aujourd’hui.
Grâce (ou à cause) de la mondialisation, des nouvelles technologies, des gains de productivité et ... de la spéculation, cela ne ressemble à rien de continuer à abonder les pensions avec les seuls prélèvements sur les salaires. Alors que les profits ont considérablement augmenté avec de moins en moins de salariés pour les réaliser et que certains ne font que "faire de l’argent avec l’argent", c’est là qu’il faut prélever aussi les cotisations retraites.
Pour une même richesse produite une entreprise de machines outils emploiera 100 cotisants là ou 5 suffiront à un courtier en bourse par exemple. Et dans le premier cas la marge dégagée sera minime et les cotisations importantes alors que pour le second ce sera l’inverse : très forte marge et peu de cotisations.
Il faut donc rétablir l’équilibre en modifiant l’assiette des charges sociales (dont celles des retraites). Ce n’est pas seulement une mesure juste humainement, c’est une nécessité économique : en plus de régler la question des retraites pour l’avenir, elle permettra la diminution des charges des entreprises (et donc leur compétitivité) et des salariés (et donc leur pouvoir d’achat).
Sans cette décision réaliste, moderne, les retraités continueront à être pressurés ... en vain !
Assurer le financement des retraites c’est aussi s’attaquer au chômage qui vide les caisses. Et donc reconsidérer ... le travail !
Aujourd’hui politiciens, Medef et media le présentent comme un poids, une charge qu’il faut réduire à tout prix afin de préserver les profits en tous genres. Alors que le travail est une richesse. C’est lui qui alimente la production de biens et services, les dividendes, les caisses de l’Etat, des collectivités locales, les retraites, la Sécu ...
Le chômage et les caisses qui s’assèchent sont le résultat de cette même cause : le mépris du travail que les décideurs attaquent de toutes les manières, obsédés qu’ils sont du seul profit.
En 20 ans la production de richesses dans notre pays a plus que doublé. Dans le même temps : chômage accru, dette record et les caisses sociales qui se vident. Où est l’erreur ?
Continuons à nous mobiliser contre le "projet de réforme" du gouvernement qui n’est rien d’autre que le détricotage, et même l’enterrement, des conquêtes de l’après guerre !