Dernière version de mon poème, substantiellement augmenté *
Puisse comprendre qui voudra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au cœur du commun combat [1]
Combat pour que vive Elle
Menacée par Ennahdha
Notre Tunisie éternelle
Qui, avec courage, se bat
Pour rester civile et plurielle
Comme elle l’est depuis Bourguiba
Contre un islamiste cartel
Voulant remettre en cause cet état
Ainsi que tout le panel
De lois qui, la femme, libéra
Un islamiste cartel
Guidé par un certain Émirat [2]
Passé de la tente au Novotel
Du chameau à la Regera
Grâce à une manne providentielle
Qui, du ventre de la terre, éclata
Financier obédientiel
Centre d’un Califat, il se voit
Par la volonté de ses riyals
Cartel guidé, à la fois
Sur le plan doctrinal
Par un certain grand magnat
Du côté des Dardanelles [3]
Qui se voit Calife déjà
Sa Confrérie fraternelle
Fondée par Hassan Al Banna
Dans une ambiance cérémonielle
S’est installée à Ankara
Devenue la vraie citadelle
De l’islamiste agglomérat
Dont l’un des composants fidèles
Est le parti Ennahdha
Et l’un des tireurs de ficelles
Est K.R.G. celui qui la fonda
Un authentique Machiavel
Un de leurs éminents prélats
Contre qui j’ai gagné un procès sans appel
Dans une plainte qu’il a portée contre moi [4]
Considéré terroriste, rebelle
Par le gouvernement du Canada [5]
Notre Tunisie éternelle
Qui ne s’en sortira pas
De cet enfer démentiel
Tant qu’Ennahdha sera là
Et notre union se fera la belle
Lors des élections, chaque fois
Pour des narcissismes auxquels
Nos ténors s’en donnent à cœur joie [6]
Face à des sentinelles
Vendeurs de religion et de foi
Nourris par l’islamisme fiel
Qui guettent nos gestes et faux pas
Pour, de façon perpétuelle
Mettre le pays à bas
En l’engouffrant dans leur tunnel
Dès que l’ARP portera
Leur couleur et leur label
C’est écrit sur leur agenda
C’est prévu dans leur logiciel
Leur gourou ne sait dire que ça
Quand ses ouailles l’interpellent [7]
Pas de doute pour cela
Secret de Polichinelle
Dissimulé sous leur Taqiya [8]
Si, victorieux, ils se révèlent
C’est, surtout la femme qui pâtira
Quant aux libertés individuelles
Pour elles, sonnera le glas
Notre Tunisie éternelle
Voilà bien longtemps qu’elle louvoie
Entre divers pouvoirs personnels
Et ce dangereux régime sournois
Loin de son vivre-ensemble traditionnel
Et sa tolérance, millénaires, trois fois
Mais, écoutez ses appels
Appels d’un pays en proie
À être conduit au scalpel
Pour emprunter une autre voie
Prétendue descendant du ciel
On dirait que vous ne l’entendez pas
Il ne veut pas de leur modèle
Il ne veut pas de leur diktat
De leur sinistre rituel
Qui font dire à Allah
Des mensonges à la pelle
En lui attribuant n’importe quoi
À travers un prisme confessionnel
Faisant l’apologie du califat
Et décrivant avec zèle
Les bienfaits de la Sharia [7]
Notre Tunisie éternelle
Qui, encore, se débat
Face aux diverses séquelles
Du pouvoir de la Troïka :
L’insécurité exceptionnelle
Et les caisses vides de l’État
Une économie pas nickel
Sans compter les autres dégâts
Avec des reculs sempiternels
Dans le domaine de l’emploi
Et des libertés individuelles
Qui ont connu un sérieux décroît
Bilan, sur le plan réel
Qui est celui d’Ennahdha
Car, ses alliés étaient formels
C’est elle seule qui gouverna [9]
En se servant à la gamelle
Dans les caisses de l’État [10]
Ce n’est pas quelques rondelles
Mais, son budget, elle l’ébranla
Vidant les caisses jusqu’à la moelle
Nous plongeant dans le désarroi
Ce qui nous a coûté la bagatelle
De centaines de milliers d’emplois [11]
Réservés à la parentèle
Nahdhaouie, entourés d’omerta
Violant les règles habituelles
Abus qui vous laisse pantois
Copieux butin qui s’entremêle
Avec l’argent sale qu’elle amassa [14]
Et les indemnisations substantielles
Que, à ses activistes, elle distribua [11]
Et, en véritable Gargamel
Par la suite, elle se confirma
Quant aux aspirations naturelles
Du citoyen, elle s’en détourna
Exceptées, évidemment, celles
De ses acolytes et ses substrats
C’est son bilan déca-annuel
Depuis que la Révolution triompha
À ajouter à sa présumée tutelle
Sur certains politiques assassinats [15]
Modernistes, soyez fidèles
À votre progressiste foi
Laissez vos combats de chapelles
Y en a marre de vos fracas
De vos égos obsessionnels
Que j’ai criés sur tous les toits
De façon continuelle
Jusqu’à y perdre la voix
De vos manèges criminels
Causes de notre actuel trauma [6]
Depuis dix ans, qu’on se le rappelle
Par la faute de nos magnats
À chaque élection, on chancelle
Les dernières, c’est fiasco méga
Jusqu’à faire la courte échelle
Aux terroristes d’Al Karama
Élus grâce à vos querelles
Dans ma circonscription de l’Ariana
Voilà dix ans qu’Elle vous appelle
Sans susciter votre émoi
Vous suffisant d’un idéel
Soutien qui, d’ailleurs, marque le pas
Alors qu’il devrait être actuel
Accompagné d’un réel don de soi
Tandis qu’elle en voit vraiment de cruelles
Qui risquent de la mettre sur le grabat
Si vous ne prenez pas soin d’elle
Comme vous l’avez fait jusque-là
Vous limitant à des kyrielles
De politiques bla-bla-bla
Sans engagement réel
Vous limitant à vos auras
À vos ambitions personnelles
Ne lui ouvrant pas grand les bras
Comme maintenus par des attelles
Elle va tout droit au trépas
Mais, si on la prend sous nos ailes
En s’oubliant, toi et moi
Mettant nos égos aux poubelles
Avec nos bisbilles d’autrefois
En remettant l’union en selle
Aussi précieuse, elle sera
Que nos oculaires prunelles
Tous ensemble, on la défendra
En se concentrant sur l’essentiel
Et son bien-être primera
Sur nos différends résiduels
Et l’islamisme disparaîtra
Avec son projet pestilentiel
Avec ce qui reste de Zaba [16]
Chez ses corrompus professionnels
Qui poursuivent leur travail de malfrats
En étant encore opérationnels
Continuant à provoquer des dégâts
Via la société civile comme passerelle [17]
Ou bien via l’administration, au cas
Où ils y occupent un poste officiel
J’en connais un tout près de chez moi
Qui est en plus caractériel
Et, je suis sûr qu’il se reconnaîtra
Si je lui dis « terrains et hôtels
Et un groupe qui se termine par KK
Et une disgrâce présidentielle
Pour avoir tiré trop vers lui le plat »
Je disais, avec son projet pestilentiel
Et avec les trafiquants « contras » [18]
Barons du marché parallèle
Lorsque cela se réalisera
Les mauvais jours seront derrière elle
L’économie se remettra
De sa récession inhabituelle
Le marché de l’emploi retrouvera
Enfin des couleurs gaies pastels
La joie de vivre rejaillira
Annonciateur d’une ère nouvelle
Et le Jasmin refleurira
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* https://blogs.mediapart.fr/salah-horchani/blog/101220/modernistes-reveillez-vous-la-facon-de-la-rose-et-le-reseda-de-louis-aragon