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Mes voeux au Président de la République.



6 janvier 2007.


Mon Grand Jacquot,

Je te remercie de tes bons voeux pour cette année 2007. Je n’y ai jamais répondu auparavant car je ne suis pas un adepte farouche de cette tradition. Mais comme cela fait maintenant la douzième année, et la dernière, sans aucun doute, que tu me prends pour un con, je ne pouvais pas manquer de te renvoyer cette civilité.

Je t’ai donc écouté avec la plus grande attention, au cours de tes nombreux voeux, et voila que j’apprends que tu projettes des réformes en profondeur que des millions de français attendent en vain depuis des lustres et qui ont fait partie, pour un certain nombre, de tes nombreuses promesses électorales. C’est que tu n’y vas pas de main morte : la prévention de la délinquance, la parité en politique, la modernisation du dialogue social, la protection de l’enfance, le statut de la Nouvelle-Calédonie, l’abolition de la peine de mort par voie constitutionnelle, la réduction de la consommation d’énergie, les énergies propres et un prototype de capture de CO2, une taxe carbone, la priorité budgétaire pour l’enseignement supérieur, le développement rural et des Services Publics sur tout le territoire y compris le service postal, l’accés aux soins partout, une agriculture forte et responsable, les biocarburants, le tourisme dans les régions, la création d’une Agence Nationale de l’Industrialisation des Territoires, le modèle social français, le développement durable et pour clore le tout, la réforme de la justice et du statut pénal du chef de l’Etat.

Mais alors, je me demande naïvement pourquoi tu n’as pas mis tous ces chantiers en oeuvre depuis douze ans. La délinquance, Sarko ton grand pote s’en est occupé, la parité, l’UMP préfère payer des amendes plutôt que de respecter la loi, le dialogue social avec Robien qui se contrefout éperdument de ce qu’on peut dire sur l’avenir de l’Education Nationale ou ton camarade Villepin avec son CPE, les Territoires, comme tu dis, avec les chercheurs d’or qui sont en train de tuer les indiens de Guyane, l’enseignement supérieur et la recherche avec le collectif Sauvons La Recherche qui se bat comme un beau diable et que tu n’écoutes pas, les Services Publics que toute ta fameuse équipe s’évertue à démanteler, la Sécu, les retraites, le service hospitalier de proximité, l’agriculture et les OGM, etc. Que tu te découvres une âme d’écolo sur le retour n’est pas vraiment étonnant puisque tu as toujours su d’où venait le vent. D’une certaine façon, je t’admire car il n’est pas donné à tout le monde de pouvoir trahir dans une même carrière politique, Chaban-Delmas en 74, Giscard d’Estaing en 81, Balladur en 95 et Sarkozy en 2007.

Enfin, tes voeux en forme de programme pour les présidentielles n’ont que peu de chances de déboucher sur une issue heureuse (pour toi), car candidat ou pas, réforme du statut pénal du chef de l’Etat ou pas, tu devras répondre, comme tout citoyen, de toutes les gamelles que tu traînes devant la Justice.

Je te souhaite, mon Grand Jacquot, une très bonne année 2007 pleine de surprises et bon vent !

Une bise à Bernie et à Claude.

Jean-Michel Hureau




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