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Médias, l’insoutenable pouvoir

Dans le générique d’un film étasunien, une voix off déclare solennellement qu’aux États-Unis les avocats peuvent faire deux choses, assombrir une situation pourtant claire où éclaircir une situation extrêmement confuse et inextricable. Partout dans le monde, le pouvoir des médias est désormais abyssal.

En France par exemple, la couverture médiatique de l’après élections municipales laisse perplexe. Oubliée la déculottée subie par le parti socialiste, oubliée la montée en puissance de l’extrême droite et oubliée même la droite dite républicaine qui a pourtant conquis des fiefs ayant toujours appartenu à la gauche. Rien de tout cela. Ni débats contradictoires, ni discussions. Rien. Mais place aux couvertures et émissions spéciales. A la politique people. A la com.

L’événement, c’est le remaniement gouvernemental opéré au lendemain de la débâcle subie. Les profils des vrais nouveaux ministres sont décortiqués tout comme le sont ceux des faux nouveaux ministres. Tout est fait pour oublier ce que veut une majorité de français. Une autre politique, moins d’austérité et plus d’emplois. Peut-être même une alternance au pouvoir. Certains observateurs disent qu’il eut été préférable de procéder à la dissolution de l’assemblée française pour, disent-ils, redonner de la vigueur à la vie politique. Mais le prix à payer aurait été trop élevé et personne ne souhaite, coté majorité actuelle, revivre une nouvelle cohabitation. Les Français les plus modestes ont exprimé, à l’occasion de ces municipales, leurs préoccupations et leurs préférences. Seront-ils entendus ? Pas si sûr. Ils risquent d’oublier que leur colère, comme beaucoup d’autres dans de nombreux pays du monde, sera volée et violée par les faiseurs de mirages. Ceux qui structurent et qui façonnent l’opinion publique. Qui la construisent et la pervertissent. Ce pouvoir incommensurable des médias qui manipule, transforme, ment, hiérarchise et inéluctablement retourne les conjonctures et finit même par convaincre les plus sceptiques et ces pauvres accros que nous sommes devenus.

Plus que jamais et comme on dit, l’information appartient à ceux qui savent l’exploiter. Mais cela est déjà de bonne guerre ! Unique dans les annales de la République française. Ce parti pris flagrant des médias au profit de l’équipe gouvernementale en place en France affaiblit la démocratie qui elle a permis à la majorité des votants de dire basta. Cette messe médiatique ne durera bien entendu que le temps de la passation entre le vrai ancien et le faux nouveau. Les réalités reprendront le dessus. Et le nouveau premier ministre français qui espérait sans doute constituer une équipe à son image devra se soumettre et composer avec les choix du président. Notamment des ministres qui ont déjà occupé ces fonctions durant les années 90. Le vieillissement des élites politiques ou de ce qui est qualifié ainsi et au grand dam des nouvelles générations, est finalement une pathologie planétaire. Les jours à venir seront extrêmement pénibles, en France mais aussi partout ailleurs dans le monde. Une colère sourde grande. Elle est grandissante. Et les élites ne l’entendent plus. Mais cela n’a semble-t-il plus d’importance. Ce qui compte c’est de savoir se tenir droit en entrant dans la cour de l’Elysée. Peu importe ce que le peuple demande. En France où ailleurs. Alors en guise d’emplois, offrons-lui grâce aux médias, de l’image, de la com. et du vent. Et il faut bien continuer de rêver en attendant la tempête.

Salim METREF

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