La délection - pardon, délectation, de la délation
Selon l’amendement présenté ce matin, tout organisateur d’une manifestation de 25 personnes ou plus devra fournir aux policiers, 8 heures à l’avance, l’itinéraire et la durée de cette sortie. Le projet de loi 78 prévoyait à l’origine la même obligation, mais pour une manifestation de 10 personnes ou plus.
(Corrigeons : 50)
Loi 78
Cliquer pour... moins de clarté mais plus de détails.
Le Québec vient de faire un plongeon dans l’art de charcuter la démocratie dans sa version « liberté d’expression ».
Je reviens à ma « bloguerie » , après avoir jardiné, tondu les pissenlits et humé le fumier de campagne.
Adonnons-nous à la délation
Puisque ma grand-mère maternelle a eu 17 enfants et que la progéniture engendrée - tous comptes faits - est d’environ 70 cousins et cousines.
Je viens d’apprendre que ce n’est plus une famille québécoise, mais quasiment une manifestation illégale. A les voir s’amuser à jouer aux cartes, dans les années 50, avec leur bière -fournie en temps d’élections par des « partisans » qui trouvaient de l’argent pour la bière, quelques routes, mais si peu pour la classe ouvrière. On buvait bas, et on rotait haut. Je me souviens des alambics, des chicanes, et des festivités des dimanches.
Les seuls « instruits » au Québec, dans ce temps-là , étaient les curés et les politiciens. Le reste faucillait les champs… Maintenant, il y a tellement d’avocats, de lois, de paragraphes, qu’on faucille les citoyens comme une herbe jaunie, entre le soi-disant libéralisme et la sociale démocratie tiédasse.
Le bon sens vient de perdre le Nord… Et le vendeur est déboussolé.
Une loi guerrière toute piquante d’un fumet stalinien… C’est la Chibérie, comme dirait Camil Samson qui chuintait à souhait ! Aussi bien construire des prisons à ciel ouvert dans le Nord québécois et déblatérer sur les de retombées économiques, ce keynésianisme obtus et radoteur.
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Bientôt, une femme enceinte sera un attroupement.
Liberté d’expression qu’ils disaient…
Aujourd’hui, ma vie c’est d’la marde ( chanson)
« Vous irez faire vos manifestations à Saint-Hilarius-des-Monts ou à Rosaireville », petit village de 40 habitants où est née Lisa Leblanc.
Elle a dû écrire cette chanson qui - dans un État aussi patraque-matraque, risque de l’envoyer en prison. Ou bien la condamner à une amende de 25,000 $ pour son texte :
« J’ferais attention à toi, mon ptit gars
Parce que mes chums de filles veulent te casser les jambes. »
[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=kF7DW_mZatA&feature=relmfu]
« Osties de gang de pas de CLASSE ».
Faudrait maintenant en faire un hymne national québécois pour remplacer « Jean du pays » (?) de Vigneault, par la chanson de Lisa :
« Aujourd’hui, mon pays c’est de la marde ! ».
Ajout au projet de loi 78
Autant poursuivre le burlesque de la chose en ajoutant une obligation de port de costume dessiné par le gouvernement et fabriqué en Chine, tissu coton, puisqu’on est au bout du tissu social déjà mal en point.
Costume de manif :
T-shirt rayé et cardigans de coton ont défini une nouvelle panoplie, moderne et intemporelle. Et les enfants ne sont pas en reste : des vêtements confortables, faisant écho aux collections pour adultes, une variation en noir et blanc, graphique et minimaliste, ponctuée de touches de couleurs énergiques, de zips et de boutonnages audacieux. Source
Comme le prétendent les dirigeants des centrales syndicales, j’ai beaucoup de respect pour le premier ministre du Québec. Toutefois, il est certain que son entêtement vient de planter les premiers clous dans le cercueil du Parti libéral du Québec.
Monsieur Charest est buté, mais pas stupide. Enfin ! Ca dépend jusqu’où on peut aller dans « l’inflexibilité » et les nombreuses et apparentes bavures, toutes des carrés rouges sur la carte du Québec depuis son « accession » au pouvoir.
Avec 68 votes à l’Assemblée nationale, on peut conclure que le rassemblement pour une telle prise de décision était illégal…
Mais c’était avant la loi…
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P.S. : On comprendra, que tranquillement, le totalitarisme feutré est en train d’étrangler, voire tuer cette chère démocratie.
Gaëtan Pelletier
La Vidure