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Les ravages de la LRU, suite

Cette chronique pourrait s’intituler « les ravages du grand emprunt ». Je m’inspire ici d’un bref argumentaire de Jean Fabbri, ancien secrétaire général du SNESUP.

Ce grand emprunt est d’abord une opération de nature capitalistique et financière. N’ouvrant sur aucune création d’emplois statutaires, la manne dont vont bénéficier les universités de manière très inégalitaire, et qui s’inscrit dans le droit-fil et dans la logique de la LRU, aura deux conséquences majeures :

 la précarisation des personnels et la fin de la liberté des choix scientifiques ;

 la fin du maillage, en termes d’établissement d’enseignement supérieur, du territoire français organisé depuis une quarantaine d’années.

L’obsession enfantine de Sarkozy de vouloir doter la France de trois ou quatre Harvard (ah !, s’il connaissait le niveau des étudiants lambda des universités de l’Ivy League…) aura pour conséquence la création d’universités - donc d’enseignants et d’étudiants - à deux vitesses. La spécialisation à outrance débouchera sur l’affaiblissement du potentiel global. La logique de concurrence servira les intérêts des grandes entreprises au détriment d’une recherche de qualité à long terme. C’est la fin de l’Université républicaine, le commencement - comme les opposants à la LRU l’ont toujours dit - d’une université affairiste.

Par-delà le style populiste de joueur de poker du chef de l’État pour présenter son projet (« je mets de l’argent sur la table »), la LRU et la dotation qui l’accompagnent sont la réponse de Sarkozy aux exigences de rendement du grand capital en matière d’investissements scientifiques et culturels.

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« Nous préférons croire au mythe selon lequel la société humaine, après des milliers d’années d’évolution, a finalement créé un système économique idéal, plutôt que de reconnaître qu’il s’agit simplement d’une idée fausse érigée en parole d’évangile. »

« Les Confessions d’un assassin financier », John Perkins, éd. Editions Alterre, 2005, p. 247

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