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Thème : Education/Culture

Á propos des titres de film

Bernard GENSANE

Les règles typographiques, de l’édition en général, sont passionnantes. Elles nous viennent de la nuit des temps et nous renseignent sur notre histoire, sociale en particulier. Ce qui suit concerne les titres de film.

1/ Le titre commence par un article défini (Le, La, Les) : seul le premier substantif qui suit l’article prend la majuscule. Exemple : Le Train sifflera trois fois ; Le Jour le plus long. Mais : – L’adjectif prend lui aussi la majuscule quand il précède le substantif. Exemples : La Grande Illusion ; Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain. – En revanche, l’adjectif ne prend pas de majuscule quand il suit le substantif. Exemple : Le Petit Chaperon rouge. 2/ Quand le titre commence par un article indéfini : le ou les mots qui suivent l’article ne prennent pas de majuscule (sauf s’il s’agit de noms propres). Exemples : Un flic. 3/ Le titre contient un verbe conjugué et correspond à une phrase : aucun des mots qui suivent l’article ne prend la majuscule (sauf s’il s’agit de noms propres). Exemples : Le dernier qui s’en va éteint la lumière, Le jour se lève ; Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes. 4/ Le titre est seulement composé de deux ou trois (…) Lire la suite »

Sous la dictature des images

Rorik DUPUIS VALDER
Si quelques voix de professionnels — enseignants et médecins notamment — s’élèvent contre la surexposition des enfants aux écrans, le grand public ne semble pas bien mesurer l’ampleur et le caractère délétère du phénomène. Troubles de l’attention et du comportement, manque d’autonomie, angoisse, apathie, perte de la dextérité et du goût pour les travaux manuels, la liste des dommages collatéraux s’allonge à mesure que grandissent la permissivité des parents et la faillite d’un système éducatif soumis à l’idéologie globaliste, où le numérique occupe une place toujours plus importante. Un système où l’enfant n’est plus « instruit » mais « accompagné » – c’est-à-dire assisté pour les uns et abandonné pour les autres, suivant la bonne foi et les compétences de l’enseignant... Tout n’est pas à jeter dans les nouvelles pédagogies en vigueur qui entendent faire de l’élève « l’acteur de ses apprentissages », mais à minimiser le rôle de transmission de l’enseignant, en faveur d’une (…) Lire la suite »

Financer l’école des rupins : comment ça marche ? Facile, on redistribue. On prend aux pauvres pour donner aux écoles des riches.

Lilia BEN HAMOUDA
Enseignement privé : des cadeaux qui se chiffrent en millions d’euros Et si Amélie Oudéa-Castéra avait permis de mettre à jour le système opaque de subventions des établissements privés sous contrat ? Le prestigieux établissement privé Stanislas ne serait-il que l’arbre qui cache la forêt ? Alors que les collectivités sont tenues de contribuer aux frais de fonctionnement des établissements privés sous contrat, beaucoup d’entre elles font le choix de donner encore plus. C’est le cas de la région d’Île-de-France qui allouera pas moins de 9 000 000 d’euros supplémentaires à l’enseignement privé sous contrat, en plus des financements obligatoires. En Seine-et-Marne, c’est tout bonnement la création d’un collège que contribuera à financer le département. Un collège en partenariat avec ... Stanislas. Si les collectivités ont bien l’obligation de financer les frais d’externat, c’est bien leur seule obligation. Construction, rénovation, aménagement... des établissements privés sous (…) Lire la suite »

Les Colons : au Chili aussi, le génocide à l’origine de l’Etat

Rosa LLORENS
Les Colons, de Felipe Galvez Haberle, est un film qui, avec une sobriété remarquable, ouvre des perspectives éclairantes sur toute l’Histoire du Chili moderne. Il raconte l’entreprise d’extermination des Indiens Selk’nam, perpétrée des années 1880 jusqu’au début du XXe siècle, sur l’initiative du grand propriétaire José Menéndez, qui voulait faire de la Terre de Feu, argentine comme chilienne, un immense pâturage pour ses troupeaux de moutons, et pour qui la présence de quelques milliers d’Indiens était un obstacle au « progrès ». Pour cela, il charge deux hommes de main, l’Ecossais MacLennan et le yankee Bill, tueur de Comanches, d’éliminer les Indiens, avec l’aide d’un guide métis, Segundo, à travers les yeux duquel nous suivrons l’opération. Le film s’ouvre sur la construction d’une palissade qui doit enclore les troupeaux de moutons qui, avec leur « or blanc », feront la fortune de Menéndez. La citation mise en exergue du film : « Les troupeaux innombrables de moutons sont (…) Lire la suite »

Bernard Delvaux : éduquer ensemble pour faire société ensemble

Bernard DELVAUX

Bernard Delvaux, sociologue et chercheur au GIRSEF-UCL
Pourquoi je soutiens l’initiative citoyenne lancée par l’Aped

L’initiative citoyenne lancée par l’Aped et intitulée « Une place pour chaque enfant dans une bonne école » a obtenu un large soutien de la part de nombreuses personnalités. Aujourd’hui nous donnons la parole à Bernard Delvaux, sociologue et chercheur au GIRSEF-UCL. Il nous explique en deux minutes, les raisons de son soutien critique.

Pour rappel, notre initiative vise à obtenir que, lors des inscriptions scolaires, dès la maternelle, on commence par proposer une place à chaque enfant dans une école proche de son domicile, tout en veillant à la mixité sociale. Les parents seront libres d'accepter ou de refuser la proposition, mais en acceptant ils échapperont à l'incertitude angoissante du marché scolaire. En 2009, les éditions ADEN publiaient « Je veux une bonne école pour mon enfant ! » , livre consacré par Nico Hirtt à la question de la mixité scolaire. Bien peu de choses ont changé depuis lors, malheureusement : le quasi-marché fait toujours la loi dans les systèmes scolaires belges, engendrant ségrégations sociale, académique et culturelle. La lutte résolue contre cette ghettoïsation scolaire – et donc contre le quasi-marché qui en est la matrice – constitue une condition sine qua none pour construire une Ecole véritablement démocratique. Soutenez l’initiative de l’Aped en matière de mixité scolaire (…) Lire la suite »

Atomic Heart, ce n’est pas du jeu,

Mikhail KOSTRIKOV

Comment jouer à la fois sur la nostalgie de l’URSS et en amplifiant les peurs de tout ce qui en faisait la force (le collectif) telle est l’opération menée par ce jeu vidéo en Russie. En occident, la Russie et l’Union soviétique étant devenues purs fantasmes le jeu devient encore plus pervers. Détruire la mémoire en feignant de la célébrer, cela ressemble fort à ceux qui vantent le “communisme” pour mieux en détruire la réalité de ce qu’il a effectivement apporté à ceux qui l’ont vécu et au monde entier (note de Danielle Bleitrach traduction, de Marianne Dunlop pour histoire et société)

Une vraie “daube” antisoviétique – c’est ce qui m’est venu immédiatement à l’esprit après avoir pris connaissance du jeu largement annoncé appelé Atomic Heart. Il est aujourd’hui loué et décrit comme une “percée”, “de classe mondiale”, “notre réponse à l’Occident”, etc. Mais après avoir vu le jeu, il m’est impossible de partager ce ravissement. Le sujet des jeux vidéo apparaît rarement dans les pages de notre journal, mais aujourd’hui, il s’agit d’un cas où cela est peut-être nécessaire. L’auteur est loin de critiquer en bloc tous les jeux vidéos. Et je dois l’avouer : il m’arrive de jouer. Le jeu est une partie importante de la société moderne et de sa culture. Il en est de toutes sortes, comme pour les livres ou les films. Il y a des chefs-d’œuvre parmi eux – ce sont, en effet, des œuvres d’art. Et les jeux, comme tout produit de la culture de masse moderne, peuvent être chargés d’idéologie et de propagande. L’ignorer est naïf et extrêmement dangereux en politique. Quel est (…) Lire la suite »

Le piège de Huda : la guerre des sexes à Bethléem

Rosa LLORENS
Hany abu Assad a été un cinéaste prometteur : Paradise now (2005) était un débat haletant sur le terrorisme, seule issue laissée aux Palestiniens après la dissolution de l’armée palestinienne. Omar (2013) montrait les efforts d’un jeune Palestinien pour sortir du piège où l’avaient enserré les services secrets israéliens. Dans Huda, c’est une femme qui est prise au piège, mais ici, les cartes sont redistribuées, et l’ennemi n’est plus Israel, mais ces « connards » d’hommes, israéliens et palestiniens, « unis dans leur misogynie » (The New York Times, cité par Courrier international). L’accueil fait au film par les critiques occidentaux est unanimement positif, et même enthousiaste - de quoi susciter, a priori, la méfiance. Et, en effet, le point de vue choisi pour présenter le film est étonnamment uniforme et le Courrier International en offre une bonne synthèse : « des habitantes de Bethléem victimes autant de l’occupation israélienne que du patriarcat [sous-entendu : (…) Lire la suite »

Haïti : des lettres de la malice à la culture de l’errance !

Erno RENONCOURT

L’écosystème haïtien n’est que catastrophes et paradoxes, impuissance et errance. Des universitaires doctorés, anoblis par la communauté internationale, s’obstinent à vouloir réformer la strate politique médiocre. Résultat : Échec et invariance. Rien d’étonnant ! Car les deux colonnes qui structurent le modèle d’affaires d’une société, son éducation et sa justice, ne sont en Haïti qu’indigence.

Un contact avec qui j’échange depuis peu a trouvé du temps pour m’envoyer un court message sur l’éducation et la civilisation. Lequel message contient un lien renvoyant vers une vidéo dans laquelle ‘‘un enseignant français décrit l’état de délabrement de l'éducation en occident’’. Il faut dire que ce lecteur, comme en bonne pédagogie, fait circuler des thématiques globales dans lesquelles résonnent les thématiques locales de mes raisonnances tipédantes. Partant du constat du délabrement de l’éducation en Occident, mon lecteur alerte sur le drame du dysfonctionnement probable de l’éducation haïtienne. Car, il sait pertinemment combien « les haïtiens s'efforcent de copier [singer] l'occident par souci de "modernisation" ». D’ailleurs, en Haïti, pour accéder aux espaces du pouvoir et de la médiatisation, il vous faut un blanc pour point d’appui. Ce qui explique, du reste, pourquoi la servitude volontaire et l’indignité devant les intérêts étrangers sont les leviers de la réussite (…) Lire la suite »

De la fête à la guerre

Rosa LLORENS
Les médias ont beau cultiver l’amnésie, on est frappé par la facilité avec laquelle on est passé de la société hyperfestive, selon le terme de Philippe Muray, à la société de l’interdiction et du renfermement, du « N’ayez pas peur » de Jean-Paul II en 1978, à la fermeture d’un couvent, à Pérouse, en Italie, parce que les religieuses n’avaient pas assez peur et refusaient le vaccin. Mais y a-t-il vraiment contradiction entre les rassemblements festifs tous azimuts et la fête comme valeur suprême, et le système des barrières et de la peur généralisée, entre le fameux « Interdit d’interdire » et la multiplication de décrets arbitraires qui réduisent à néant toutes les libertés non seulement hyperfestives, mais démocratiques ? Selon le principe chinois de l’évolution permanente où les contraires finissent par échanger leurs places, « les forces de la joie » se sont développées jusqu’à ne plus tolérer l’existence d’individus insuffisamment festifs, à discréditer leurs idées et à les (…) Lire la suite »

Les fraudes à l’admission sont gênantes et abominables.

Global Times
Imaginez que votre adolescent n'obtienne qu'un score de 300 points sur 750 à l'Examen National d'entrée à l'université, ou Gaokao. On vous informe alors que votre enfant peut être admis dans une université prestigieuse si vous versez 1 million de yuans (156 490 dollars). Allez-vous y croire ? De telles escroqueries à l'admission sont signalées presque chaque année. Pourtant, de nombreux parents se font encore avoir. Le Beijing News a rapporté qu'une société prétendant avoir des liens avec diverses universités pouvait faciliter les admissions. Mais après avoir reçu plus de 15 millions de yuans de la part de dizaines de parents, l'entreprise a déclaré qu'en raison d'une gestion très stricte cette année, elle ne pourrait pas tenir sa promesse. Et devinez quoi ? Ils n'ont pas encore remboursé le paiement aux parents. La fraude à l'admission est ennuyeuse et abominable. Mais les parents trompés ne méritent pas de sympathie. Il est compréhensible que chaque parent espère que (…) Lire la suite »