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C’est peut-être un rêve (ou un cauchemar)

Les États-Unis envoient-ils des troupes à Taïwan après qu’un général menace d’une guerre avec la Chine d’ici 2025 ?

Un lecteur nous apporte ces précisions :
"Il n’y a pas de forces américaines « stationnées » à Taïwan (la Chine permettrait cela quand on sait le foin qu’a créé Pelosi pour sa visite ?)

L’article d’origine emploie le futur, ce qui est loin d’une réalité présente. La seule trace qu’on trouve d’une présence militaire américaine sur l’île de Taïwan, c’est la première ministre admettant la présence de formateurs militaires. Si ça ressemble effectivement à ce qui s’est passé en Ukraine, ça ne signifie pas non plus que les Amerloques ont des bases à quelques kilomètres de la Chine, qui plus est sur un territoire revendiqué par elle. Seul le Vietnam est en pourparler, ce qui soit dit en passant serait un sacré pied de nez à l’histoire..."
Du coup, des affirmations de l’article doivent se lire au conditionnel (hypothétique). Nous avons modifié le titre et ajouté un sur-titre.
LGS

Les États-Unis vont quadrupler le nombre de leurs forces stationnées à Taïwan, que la Chine revendique comme son propre territoire, dans le but de provoquer une guerre avec Pékin sur le modèle de l’invasion russe de l’Ukraine en 2022.

Les États-Unis transforment activement Taïwan en une base militaire à quelques dizaines de kilomètres des côtes de la Chine continentale, dans le but d’inciter la Chine à envahir l’île et de présenter la guerre qui s’ensuit comme le résultat d’une « agression chinoise ».

Cette annonce donne un contexte à la décision sans précédent de l’administration Biden d’attaquer un ballon de recherche chinois qui avait dérivé au-dessus des États-Unis au début du mois. C’était la première fois qu’un appareil avait été abattu au-dessus du territoire des EU ou de ses eaux côtières.

L’attaque, et la frénésie médiatique qui l’a précédée, a été utilisée pour tenter de susciter l’hystérie publique et la peur de la Chine, justifiant ainsi un renforcement massif de l’armée étasunienne à l’autre bout du monde.

En janvier, le général Mike Minihan, chef du commandement de la mobilité aérienne, a envoyé une lettre aux aviateurs sous son commandement déclarant : « Mes convictions me disent que nous nous battrons en 2025 » et les exhortait à mettre de l’ordre dans leurs « affaires personnelles » en vue d’un conflit avec la Chine.

En mai et en septembre de l’année dernière, le président Joe Biden a affirmé catégoriquement que les États-Unis seraient prêts à entrer en guerre contre la Chine si celle-ci envahissait Taïwan.

L’annonce de l’augmentation des troupes fait suite à l’adoption de la loi sur l’autorisation de la défense nationale à la fin de l’année dernière. Cela a effectivement rendu lettre morte la « politique d’une seule Chine » des États-Unis, vieille de plusieurs décennies, en vertu de laquelle Washington reconnaissait de facto le régime de Pékin comme le seul gouvernement de toute la Chine, y compris Taïwan, en envoyant une aide militaire directe à Taipei.

Sachant qu’elle agit sans mandat de la part de la population des EU, l’administration Biden cherche à réaliser l’expansion massive des troupes étasuniennes à Taïwan avec une attention minimale de l’opinion publique.

Dans une série d’étapes chorégraphiées qui se répètent chaque fois que la Maison Blanche prend des mesures qui rapprochent le monde de l’annihilation nucléaire, la Maison Blanche a divulgué à la presse, jeudi, son projet d’augmenter les troupes étasuniennes à Taïwan, a refusé de commenter les rapports initiaux et annoncera probablement officiellement ces mesures lors d’un « communiqué du vendredi soir », soit le jour suivant, soit plusieurs semaines plus tard.

Dans un article intitulé « Les États-Unis vont étendre la présence de troupes à Taïwan pour s’entraîner contre la menace chinoise (’U.S. to Expand Troop Presence in Taiwan for Training Against China Threat’) », le Wall Street Journal rapporte : « Les États-Unis augmentent sensiblement le nombre de troupes déployées à Taïwan, faisant plus que quadrupler le nombre actuel pour soutenir un programme de formation pour les militaires de l’île. »

Toutes les factions de l’oligarchie financière étasunienne sont unies derrière les préparatifs d’un conflit militaire avec la Chine. Mercredi, le représentant républicain Mike Gallagher du Wisconsin, qui préside le nouveau comité restreint de la Chambre des représentants sur la Chine, s’est déclaré « encore plus convaincu que le moment d’armer Taïwan jusqu’aux dents était hier ».

Les médias travaillent activement à la promotion des plans de guerre américains contre la Chine. Au début du mois, Chuck Todd, modérateur de « Meet the Press », a demandé au sénateur démocrate Cory Booker : « Allez-vous soutenir tout ce qu’il faut pour préparer une guerre avec la Chine au sujet de Taïwan ? Devons-nous faire plus pour nous préparer à cette éventualité ? »

Selon le Wall Street Journal, « les États-Unis prévoient de déployer entre 100 et 200 soldats sur l’île dans les mois à venir, contre environ 30 il y a un an. La plus grande force élargira un programme de formation que le Pentagone a pris soin de ne pas rendre public alors que les États-Unis s’efforcent de fournir à Taipei les capacités dont il a besoin pour se défendre sans provoquer Pékin. »

Le Wall Street Journal poursuit : « Au-delà de la formation sur Taïwan, la Garde nationale du Michigan forme également un contingent de l’armée taïwanaise, notamment lors des exercices annuels avec plusieurs pays au Camp Grayling, dans le nord du Michigan, selon des personnes familières de la formation. »

Les États-Unis ont profité de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 pour augmenter massivement leurs dépenses de défense, en ciblant la Chine autant que la Russie.

En décembre, la Chambre et le Congrès ont voté à une écrasante majorité pour approuver une loi d’autorisation de la défense nationale (National Defense Autorisation Act, NDAA) de 858 milliards de dollars, soit 45 milliards de dollars de plus que la demande de la Maison Blanche, qui était elle-même supérieure à la demande du Pentagone.

Le budget marque une augmentation de huit pour cent par rapport à l’année dernière et une augmentation de 30 pour cent des dépenses militaires par rapport au budget 2016 du Pentagone. L’augmentation massive des dépenses militaires intervient alors que le ménage étasunien moyen a vu son revenu réel baisser de trois pour cent au cours des 12 derniers mois.

Le projet de loi augmente le financement de chaque département militaire et de chaque programme d’armement. La marine recevra 32 milliards de dollars pour de nouveaux navires de guerre, dont trois destroyers de classe Arleigh Burke et deux sous-marins de classe Virginia. Et le Pentagone est autorisé à acheter 36 avions F-35 supplémentaires, chacun coûtant environ 89 millions de dollars.

« Le NDAA [National Defense Authorization Act] de cette année prend des mesures concrètes pour se préparer à un futur conflit avec la Chine en investissant dans la puissance dure américaine, en renforçant la posture américaine dans l’Indo-Pacifique et en soutenant nos alliés », a déclaré le représentant républicain Gallagher.

Le NDAA bouleversera la politique précédente d’une seule Chine de Washington en fournissant pour la première fois 10 milliards de dollars de financement militaire direct à Taïwan. Le projet de loi instituera également des contrats sans appel d’offres, généralement utilisés en temps de guerre, permettant aux entrepreneurs de la défense de facturer au gouvernement américain ce qui leur plaira.

Le projet de loi transforme Taïwan en un mandataire de première ligne pour le conflit avec la Chine, tout comme l’Ukraine sert de mandataire des EU pour la guerre avec la Russie. Dans un communiqué de presse, Gallagher s’est félicité du fait que le projet de loi « nous fournit une autorité de prélèvement pour armer Taïwan comme nous avons fait pour l’Ukraine ».

La militarisation étasunienne incontrôlée de Taïwan et les préparatifs EU de guerre avec la Chine montrent clairement à quel point la guerre étasunienne avec la Russie au sujet de l’Ukraine, qui dure maintenant depuis plus d’un an, est en train de se métastaser en une conflagration militaire mondiale.

 https://www.wsws.org/fr/articles/2023/02/25/lhvz-f25.html
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COMMENTAIRES  

02/03/2023 14:00 par Lou lou la pétroleuse

Comment se fait-il que la Chine tolère des soldats étasuniens sur son sol, puisqu’elle considère Taiwan comme une partie de la Chine ?

Vu par mon petit bout de lorgnette, ne vaudrait-il pas mieux les chasser avant que leurs commandos soient renforcés !
Y a-t-il des articles d’origine chinoise sur ce sujet (celui de la présence de soldats étazuniens à Taiwan - je n’en ai pas trouvé sur Xinhua) ?

02/03/2023 18:00 par Auguste Vannier

Le mode opératoire des USA finit par être lassant.
La répétition du schéma - préparation psycho-médiatique et propagandiste, provocations, inversion accusatoire, fourniture massive de moyens militaires - traduit-elle une arrogance inconsciente, un manque d’imagination patent, ou une stupidité insondable ?
Surtout vu les résultats récurrents, depuis le Viêt-nam, jusqu’à ceux hautement probable avec l’Ukraine et la Russie, en passant par l’Afghanistan et bien d’autres.
Si ce ne sont pas les catastrophes climatiques, ce pourrait bien être un holocauste nucléaire, qui achèvera l’humanité...

02/03/2023 18:28 par Xiao Pignouf

Je suis désolé, mais c’est un article « relativement » mensonger.

Il n’y a pas de forces américaines « stationnées » à Taïwan (la Chine permettrait cela quand on sait le foin qu’a créé Pelosi pour sa visite ?)

L’article d’origine emploie le futur, ce qui est loin d’une réalité présente. La seule trace qu’on trouve d’une présence militaire américaine sur l’île de Taïwan, c’est la première ministre admettant la présence de formateurs militaires. Si ça ressemble effectivement à ce qui s’est passé en Ukraine, ça ne signifie pas non plus que les Amerloques ont des bases à quelques kilomètres de la Chine, qui plus est sur un territoire revendiqué par elle. Seul le Vietnam est en pourparler, ce qui soit dit en passant serait un sacré pied de nez à l’histoire...

Gaffe à ce que vous publiez quand même.

02/03/2023 19:04 par legrandsoir

Merci Xiao Pignouf
Nous avons mis un châpo avec vos remarques, posé un point d’interrogation au titre et ajouté un sur-titre ;.
C’est moyennement satisfaisant, mais la règle est de ne pas supprimer des articles et d’assumer.
LGS

02/03/2023 19:50 par Lou lou la pétroleuse

qui plus est sur un territoire revendiqué par elle

La Chine le revendique ou elle considère que ce territoire fait partie de la Chine, comme Belle-île-en-mer fait partie de la France par exemple (je ne cite pas la corse : son intégration est trop récente)

02/03/2023 19:51 par Geb.

Sans vouloir affoler personne il n’y aura pas de scénario à l’Ukrainienne à Taïwan. Sauf si le Pentagone bombarde Pékin.

Le scénario le plus probable est que la Chine attend l’effondrement rapide du dollar, de conforter les alliances, de débaucher d’anciens alliés US, pour revoir la situation et tendre ma main à un Taïwan affamé. Si du matos arrive sur l’île ou des troupes le blocus sera plus facile à réaliser qu’en Ukraine. Le problème de la fabrication des microchips de pointe est en train d’être réglé en Chine continentale, et même s’il n’est pas résolu immédiatement, pour une économie de guerre du matos basique est suffisant pour les armes, même "intelligentes". La recherche de de pointe quantique ça vient après.

Quand à TSMC la technologie à mon avis elle est déjà largement partie vers les Etats Unis avec les techniciens adéquats. Ce qui ne veut pas dire que les Yankees sauront quoi en faire. Vu le retard qu’il se sont pris dans tous les domaines industriels et technologiques c’est pas des MC à 5 nanomètres qui feront mieux voler leurs JSF35 et leurs Minuteman.

Agir uniquement "parce que Taïwan est la Chine" serait simplement une satisfaction d’un ego exacerbé que les Chinois n’ont pas donné l’habitude d’afficher.

J’imagine que si la Marine US débarque à Taïwan en personne malgré une interdiction d’accès chinoise c’est pas Taïwan qui recevra le premier missile mais la Flotte US en Mer de Chine... Ou ailleurs.

La Chine est plus menacée directement par un Japon aux ordres des USA et réarmé, que par les USA eux mêmes. Et les Japonais savent que s’attaquer à la Chine avec les antécédents qu’ils se traînent c’est encore plus dangereux pour eux qu’avoir mis des nazis à Kiev contre les Russes.

03/03/2023 10:13 par sixiangjiaoyu

"Le nombre de mes enfants a doublé depuis la naissance de mon second et il pourrait bientôt tripler par rapport aux volumes initiaux". L’article paraphrase un reportage sensationnaliste du Wall street journal qui essaie de faire un scoop avec une "quadruplement"(une augmentation de 400 % si on veut) du nombre de formateurs militaires américains présent à Taiwan. Pour tout potage, on passerait de 30 à 100 ou 200 instructeurs. "Renforcement massif de l’armée étatsunienne à l’autre bout du monde". Merci à Xiaopignouf d’avoir signalé les outrances de cet article.

08/03/2023 14:20 par Made in Québec

C’est moi qui l’ai proposé à LGS. J’ai cru le sujet digne d’intérêt et de publication après l’avoir lu sur Investig’Action.

Et n’en déplaise aux pinailleurs, les faits demeurent : un général de la US Air Force à bel et bien avisé ses troupes d’un conflit à venir contre la Chine d’ici 2025, les États-Terroristes d’Amérique encercle militairement la Chine et ont à Taïwan une présence militaire (connue) composée d’au moins une quarantaine de membres des services spéciaux qu’ils envisagent d’augmenter jusqu’à 200 dans les mois à venir, de plus, Taiwan enverra bientôt un contingent de 500 militaires aux États-Terroristes d’Amérique pour se perfectionner dans l’art de la guerre "Made in USA". Couplé aux milliards en vente d’armes à Taïwan ces deux dernières décennies et à la campagne massive de propagande anti-Chine des dernières années – nous avons maintenant notre "China-gate" au Canada – la porte est grande ouverte pour un conflit à la "Ukraine bis".

En passant, je suggère fortement à LGS d’ajouter l’excellent commentaire de "act" en guise d’avertissement au début du torchon du conservateur de droite, Dmitri Orlov, que vous avez publié en une hier...

Pinaillez, pinaillez, il en restera toujours quelque chose.

08/03/2023 22:26 par Xiao Pignouf

@Made in Québec

Quand c’est vous qui le dites, c’est plus clair.

Je pense, de mon côté, que les choses doivent être décrites clairement, afin d’éviter toute confusion ou malentendu, et ce n’est pas du pinaillage.

Les États-Unis envoient-ils des troupes à Taïwan

Quand on parle de troupes, en général, on visualise un bataillon ou une division, dans le but effectivement de préparer une guerre. Lorsque Poutine a massé des troupes à la frontière ukrainienne, on imagine bien que ce n’était pas 200 mecs.

Les États-Unis vont quadrupler le nombre de leurs forces stationnées à Taïwan

Donc « 40 mecs » à Taïwan, l’auteur appelle cela des « forces stationnées » ? Pour ma part, ce que vous appelez « présence militaire connue », je n’ai trouvé la trace que d’une petite vingtaine de formateurs, donc si vous avez d’autres sources, je suis preneur.

Je pense que cet article en rajoute un chouïa. D’où ma réaction.

09/03/2023 05:40 par Xiao Pignouf

@Made in Québec

J’aimerais rajouter ceci à mon commentaire précédent :

Malgré mes critiques sur cet article, je vous rejoins sur l’idée que Taïwan est probablement le point d’appui principal des combines américaines contre la Chine. Mais un scénario à l’ukrainienne est à débattre. Le contexte n’est pas le même.

D’abord, les projets états-uniens dépendent fortement des élections de 2024, et je ne suis pas sûr que la popularité actuelle de Cai permette au DPP de garder le pouvoir. Le Guomindang, plus favorable à la Chine est en lice. La marge de manoeuvre américaine sur ces élections est faible.

Selon moi, si le DPP perd le pouvoir au profit d’un parti pro-chinois, peu de chance d’un Maïdan à la taïwanaise.

Les Américains n’ont probablement que ce laps de temps pour pousser la Chine à réagir militairement. La Chine doit le savoir.

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