Samedi 3 novembre 2007.
Je connais bien Jean-Jacques Reboux, aujourd’hui poursuivi par l’Opus Dei.
Nous nous sommes un peu disputés à propos de son désastreux Poulpe paru en 2004, « Castro » c’est trop ! ». Les Cubains, s’ils avaient l’Opus Dei pour modèle, auraient fait et gagné dix procès contre un ramassis compact des calomnies que les sites et organisations financées par la CIA peuvent déverser sur eux. Reboux les avait toutes reprises. Je ne crois pas qu’il en ait négligé une. Les plus ignobles, les plus manifestement inventées, les plus haineuses étaient là , puantes, au milieu de toutes les approximations qui ont réussi à indisposer la critique, y compris celle d’un site de polars que Reboux conseille en début de son livre et jusqu’à celle du violemment anti-cubain Cubantrip.
Des amis écrivains m’ont dit : « Ne l’accable pas, il est naïf, mais honnête ». Naïf ? On penche pour cette explication quand on voit qu’il fait de la pub, en page 10, pour Reporters sans frontières et Cubanet de Miami, deux organisations alimentées en dollars par les USA, dont la première par le Center for a free Cuba, officine créée par la CIA pour que l’île redevienne ce qu’elle était au bon temps d’Al Capone.
Bon, j’avais laissé tomber. Pas lui. Quand, avec des cris de joie, les amoureux des peuples soumis à l’Empire on clamé trop vite que Fidel Castro était mourant, Reboux a aussitôt orné son livre d’un bandeau rouge : « Les derniers jours de Fidel Castro ». J’ai eu l’impression qu’il dansait avec les maffieux de Miami.
Pour dédramatiser, j’avais demandé à Charb, présent sur le stand de « Cuba Si » à la fête de l’Huma, de faire un dessin sur cette affaire et je l’avais offert à Reboux. La légende disait : « Jean-Jacques, salaud, tu fais pleurer Castro ». Rires. Hélas ! il s’est servi de ce cadeau en octobre 2004 pour illustrer un entretien accordé au site Lelittéraire.com. Par bonheur, je n’avais rien demandé à Wolinski, également présent, que Reboux fustige avec mépris pour clore son interview dans lequel, si j’ai bien gardé le souvenir de mes échanges avec Reboux, je dois me reconnaître dans ce qui suit : « L’un de ces ardents défenseurs de Castro a même été à deux doigts de se demander si je n’avais pas été un petit peu manipulé par une officine qu’ils suspectent d’être manipulée par la CIA (Reporters sans frontière), tout ça parce que j’avais eu le mauvais goût de signaler en exergue de mon roman deux sites Internet : celui d’une organisation de Cubains exilés à Miami qui reprenait un texte de Manuel Vazquez Portal, l’un des 75 dissidents emprisonnés en mars 2003 par Castro ; et celui de Reporters sans frontières, dont le président, Robert Ménard, est leur bête noire, au motif que RSF met la priorité sur les régimes politiques "pointés " par les États-Unis, comme Cuba, le Venezuela (ce que je ne conteste pas, mais c’est un autre problème). »
Et Reboux de prétendre qu’au village du livre de la fête de l’Humanité, son livre a disparu de la liste des romans (ce qui est faux) : « une main secourable a rayé Castro, c’est trop ! de la liste de mes romans, au motif, sans doute, que cela pouvait contrarier le romantisme échevelé de certains vieux staliniens de base trop sensibles. » Mettons les choses au point : là , ce n’est plus de moi qu’il s’agit : je suis encore assez vert, je n’ai jamais été stalinien, ni basique et je suis insensible (aux coups bas). Et je ne suis pas libraire ou encarté.
La question qui est posée maintenant aux lecteurs de ce site, est la suivante : Avez-vous remarqué que, de sa propre « main secourable » (et informée de ce qui s’écrit habituellement ici sur Cuba), J. J. Reboux a rayé son avant-avant dernier roman de la liste de ses oeuvres ? Il me saura gré de réparer le stalinien outrage. Il s’agit de : « Castro c’est trop ! Editions Baleine ».
Pour la petite histoire, l’encre de son brûlot anti-cubain à peine séchée, J. J. Reboux s’est fait tabasser sans raison par la police (à Paris, pas à La Havane. Sarko c’est trop !).
Ces griefs légitimes devaient être dits pour bien montrer que la gravité d’un procès oblige à les dépasser. Contre l’Opus Dei, les ressentiments ne peuvent être bloquants. L’essentiel est ailleurs.
Les écrivains amis de Cuba (nous sommes quelques-uns) seront du combat. Comandante Reboux, ordone ! Dévot c’est trop !
Tous contre l’Opus Dei, ses réseaux politiques, économiques et financiers, qui infiltrent des kyrielles d’organisations internationales, contre l’Opus Dei qui chouchoute George W. Bush !
Ceux qui t’ont tabassé, Jean-Jacques, ceux qui te poursuivent, sont de la même confrérie que ceux qui veulent la peau de l’île rebelle.
Il existe des logiques planétaires et des solidarités nécessaires.
Maxime Vivas
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