Le Proche-orient est une terre aride. Si l’on se limite aux trois régions où le problème de l’eau se pose avec le plus d’acuité, à savoir la Jordanie, Israël et les Territoires palestiniens, on constate que l’exploitation réelle des ressources, pour satisfaire à la demande actuelle, est très proche, voire supérieure à ce qui est effectivement disponible.
Palestine, le 11 avril 2007.
Ainsi, en 1994, la consommation d’eau en Israël dépasse les 2 000 millions de mètres cube/an alors que les ressources renouvelables n’excédent pas les 1500 millions de mètres cube/an.
En Jordanie, le déficit d’eau se monte en 1999 à 155 millions de mètres cube et les nappes phréatiques sont surpompées à 180%.
Le cas est encore plus net dans la bande de Gaza qui exploite ses ressources renouvelables à 217%, ce qui pose d’importants problèmes, tant pour la qualité de l’eau pompée dans les nappes que pour l’avenir, avec le risque d’assécher ces nappes, dont beaucoup ne se renouvellent plus. (...)
Tous usages confondus, la consommation moyenne en eau des Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza représente environ 150 mètres cube par personne et par an, alors que les colons de Cisjordanie en consomment, eux, entre 700 et 800 mètres cube. En conséquence, les eaux souterraines ont été surexploitées.
Depuis l’occupation en Cisjordanie et à Gaza, 70 à 80% des villes et villages palestiniens ne reçoivent que quelques heures d’eau par semaine, obligeant la population à faire des réserves dans des bidons, soit dans des conditions d’hygiènes hasardeuses, tandis que les postes militaires israéliens et les colonies sont alimentés 24 heures sur 24.
Ces dernières vivent comme si elles étaient dans un pays européen, alors que la population palestinienne a toujours géré son eau en connaissant l’aridité de la région. (...)
En réalité, la politique des "faits accomplis", guidée par la volonté connue de conquête territoriale d’Israël (le rêve du "Grand Israël biblique" de certains dirigeants israéliens), a surtout pour objectif de mettre la main sur 90% des ressources en eau de la région, ce qui devrait être effectif quand le Mur sera terminé. Cette politique, planifiée pour chasser les Palestiniens de Cisjordanie par le tarissement de l’accès à leurs propres ressources en eau, est escomptée passer à travers les gouttes d’une réprobation internationale !
Qu’on en juge sur le terrain ! Le tracé du Mur suit une logique délibérée : maximum de terres, minimum de population, en vue de l’annexion et de l’expansion future des colonies. Le tracé de ce dernier suit soigneusement les principales colonies, mais est aussi calé sur la mainmise des meilleures terres et sur la récupération optimale des accès à l’eau. (...)
- Lire l’ article www.protection-palestine.org
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