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Le Canada et la Syrie

Au moment même où une délégation de la Ligue arabe est en Syrie pour évaluer la réalité des faits, rapportés de part et d’autre et qu’un attentat terroriste se produit à Damas, faisant plus de 44 morts et près de 166 blessés, le Canada annonce, avant même de connaître les auteurs des crimes commis, une nouvelle série de sanctions contre la Syrie en raison, selon lui, de la répression sanglante de l’opposition par le régime de Damas.

D’où lui vient cette urgence d’annoncer de nouvelles sanctions alors que la communauté internationale se préoccupe de savoir qui sont les véritables responsables de cette violence. Nous savons que les États, regroupés derrière les Etats-Unis, ont décidé, depuis les tout débuts de cette histoire, que l’unique responsable est le président Bachar Al-Assad. Les versions de témoins et d’analystes qui plaident dans le sens d’une toute autre explication n’y font rien.

En effet, de plus en plus nombreux sont les États et les personnes qui disent, exemples à l’appui, que des groupes armés par l’Occident font régner la terreur et obligent les forces de l’ordre à intervenir. Le Gouvernement syrien parle de plus de 2000 de ses soldats qui auraient été tués par ces forces terroristes, sans préciser toutefois le nombre de blessés.

Quel gouvernement occidental accepterait que des groupes armés fassent la loi dans leur pays ? Le Canada et les Etats-Unis sont les premiers à condamner l’action des terroristes sur leur territoire et à leur réserver un traitement de terreur. Guantanamo est une belle illustration de ces traitements.

A-t-on déjà entendu le Gouvernement canadien porter des accusations contre le Gouvernement de la Colombie qui s’en prend aux groupes armés révolutionnaires qui se battent depuis plus de 40 ans pour un changement de régime ? Dans ce cas, la consigne est que le Gouvernement a la responsabilité de faire respecter l’ordre et d’assurer la sécurité de tous ses citoyens et citoyennes. Sur ce point, il n’y a rien à redire. Toutefois, qu’il y ait eu des paramilitaires pour commettre des crimes et que des fausses communes de milliers de personnes assassinées gratuitement aient été, n’a jamais soulevé l’indignation du Gouvernement canadien.

En tant que canadien, je suis scandalisé par cette obsession d’agir sans prendre le temps de bien comprendre ce qui se passe réellement en Syrie. Actuellement la Ligue arabe est là , d’autres observateurs y sont également. La Russie et la Chine ne veulent pas que le scénario qui a conduit à la chute du régime de Kadhafi et à son assassinat se répète en Syrie. C’est également la volonté de ces dizaines et même de ces centaines de milliers de syriens qui sortent dans les rues pour demander que cessent les interventions extérieures dans les affaires internes du pays.

Regardons simplement ce que les Etats-Unis et le Canada ont fait avec les indignés, groupes totalement pacifiques. Il est dommage que nos représentants canadiens soient davantage à l’écoute de Washington que des canadiens eux-mêmes. Il est également regrettable que nos journalistes et médias n’approfondissent pas les différentes versions qui circulent concernant la violence en Syrie. Le peuple a le droit de savoir, de penser et de décider ce qui est le plus juste pour lui-même et les autres. Encore faut-il que la bonne information circule.

Je pose cette question à John Baird, chef de la diplomatie canadienne :

S’il s’avérait exact que des pays étrangers fournissent des armes et entrainent des mercenaires en vue de renverser le gouvernement légitime de Syrie, le Canada condamnerait-il pareille intervention ?

Le gouvernement canadien accepterait-il que de pareils procédés se réalisent sur son propre territoire ?

Oscar Fortin

Québec, le 24 décembre 2011

http://humanisme.blogspot.com

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