De toutes les régions de France nous reviennent les prises de position pseudo-unitaires des chefaillons du PCF-PGE visant, sous couvert d’ « unité de la gauche » sans contenu, à rabattre sur l’union derrière Hamon.
S’appuyant sur la victoire de Hamon à la primaire du PS, le PCF tente une manœuvre pour affaiblir Mélenchon, laissant croire que l’union avec le PS, les Verts, la France insoumise et le PCF-PGE est souhaitable et devient un objectif central du PCF pour éviter une victoire de la droite et de l’extrême-droite.
Non seulement le raisonnement politique est faux et mensonger mais il est hypocrite quant à son but.
Faux car la candidature de la France insoumise, de JLM, si elle parvenait à se placer devant le PS serait l’affirmation d’une volonté populaire de préserver un espace à gauche qui peut être un appui aux luttes à venir, y compris un point d’ancrage précieux pour appeler au Frexit progressiste sans lequel aucune politique « de gauche » n’est possible en France.
Faux car comment croire que le PS et les Verts qui ont mené pendant cinq ans une politique aussi nocive que cynique à l’égard du monde du travail et de la nation, comment croire que ces gens serviteurs zélés du MEDEF, de l’OTAN et de l’UE pourraient devenir de gauche ? Le PS est un parti bourgeois au service du grand capital et depuis les mandatures catastrophiques de Jospin et de Hollande-Valls (dont ministre fut ministre presque jusqu’au bout), cette servilité à l’égard du grand capital, devant Berlin et Washington, n’est même plus dissimulée. Cacher ce fait central, continuer à défendre le mensonge de l’ « Europe sociale » dans le cadre de l’UE, c’est tromper gravement les travailleurs et le peuple.C’est se comporter en 5e colonne du capital dans le mouvement ouvrier et républicain et contribuer indirectement à nourrir l’écœurement des masses qui fait le jeu de Le Pen.
Mais au-delà quelle est la raison qui explique le positionnement des européistes et collabos du PS de la direction du PCF-PGE ? Les places !
Nous le disons depuis longtemps sans pour autant confondre l’appareil et un certain nombre de camarades minoritaires qui restent fidèles au communisme : le PCF désormais affilié au Parti de la Gauche Européenne a échangé la lutte des classes contre la lutte des places. Cette fois il s’agit de permettre à Hamon de passer devant JLMélenchon de façon à négocier avec le PS les investitures aux législatives et de sauver l’appareil de la Bérézina, sans doute en allant autant que possible vers des candidatures uniques au 1er tour des législatives. Au risque de faire voter indirectement pour Valls ou pour El Khomri en polluant totalement le vote de ceux qui croiraient voter communiste.
Prétextant des propos hégémoniques et parfois peu nuancés de JLM sur les candidatures aux législatives, nombre de bureaucrates de Fabien et ses antennes locales, tentent donc de savonner la planche de la France insoumise pour retrouver quelques sièges au Palais-Bourbon grâce au PS dont le PCF-PGE est un satellite soumis. Rien à voir comme on le constate avec on ne sait quelle défense de l’ « identité communiste » face à Mélenchon sournoisement traité en adversaire principal. Comme si l’identité communiste, indispensable pour faire évoluer la « F.I. » vers une France Franchement Insoumise à l’UE, ne passait pas par l’émancipation des vrais communistes de la tutelle de « Fabien » et par la mise en place, que le PRCF propose à toutes les forces franchement communistes, d’une campagne commune sur un programme communiste commun visant à affranchir la France de la tutelle du grand capital…
L’objectif à moyen terme pour Hamon est de contrôler le PS-canal historique et de prendre la tête d’une recomposition autour d’une nouvelle social-démocratie incluant si possible les débris du PCF, des Verts, de la France insoumise, une sorte de « Syriza » ou de Podemos à la française. Cela rencontre le « mouvementisme » voulu par les uns et la liquidation de la forme parti voulue par les autres. Et tout cela, les vrais communistes doivent le combattre ENSEMBLE, fraternellement, sans torpiller la « France insoumise » mais en s’adressant fraternellement à elle et surtout, à la classe ouvrière à la porte des entreprises. Il faut aussi ensemble dénoncer la fascisation que révèle crûment la scandaleuse affaire du viol policier de Théo, dénoncer ensemble le programme et le comportement indécent de Fillon, faire la lumière sur ce que signifie de fascisation galopante la « France en ordre » de Le Pen, et montrer ensemble combien Macron est le candidat des banques et de l’américanisation revendiquée de notre pays, de son système social, de sa langue, etc. En s’adressant ensemble à la classe ouvrière, comme a commencé à le faire pour sa part le PRCF avec son tract-programme ciblé sur les entreprises, nous pouvons encore donner un coup d’arrêt aux manigances sordides qui empoisonnent notre pays.
Face à cette phase ultime, et particulièrement toxique, de décomposition-dégénérescence du PCF-PGE, dont la direction et l’appareil méritent de moins en moins le sigle glorieux hérité des Martha Desrumeaux, Marcel Paul et autre Ambroise Croizat, il est urgent pour tous les communistes, marxistes-léninistes, hors du PCF ou encore membres de cette organisation, de reprendre langue et d’envisager concrètement, et dans l’action, la renaissance du vrai parti communiste en France.
Le PRCF n’a d’autre but que celui-là.
Antoine MANESSIS, responsable du PRCF à l’action unitaire.