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Analyse de la gestuelle de Barack Obama à Cuba

La plume molle des journaleux francophones et… atlantistes

Quelques exemples d’enfumage, lequel va être démonté et démontré ensuite pour Le Grand Soir.

Le Monde du 21 mars 2016 : «  La « main molle » d’Obama …Une certaine gêne est encore apparue à la fin de la conférence de presse lorsque Raul Castro a levé le bras de Barack Obama comme pour former un geste de victoire. Le président américain a résisté et a laissé sa main ballante plutôt que de serrer le poing.. ».

Libération du 22 mars : « geste bizarre de Raúl Castro qui, au lieu de serrer la main que son homologue, lui attrape le poignet et lui lève le bras, comme un arbitre de boxe ».

Huffington Post du 23 mars : « La main molle . Puis, comme le veut l’usage, les deux hommes se sont serré la main avant que Raul Castro oublie le protocole pour tenter de lever le bras de son homologue en le saisissant par le poignet. Mais ce dernier n’a pas accompagné le mouvement, laissant tomber sa main un instant en attendant que le chef d’Etat ne renonce à son impulsion ».

Slate.fr du 22 mars : « On le voit, alors qu’Obama pensait faire une poignée de main classique, Castro a décidé de lui attraper le poignet pour le soulever dans les airs, en signe de victoire. Seulement voilà, l’Américain a tout simplement refusé de laisser croire aux médias du monde entier que tout était réglé ».

Paris Match du 21 mars : « La conférence de presse a pris fin immédiatement après et Raul Castro a serré la main de son homologue avant de faire fi du protocole en tentant de lui soulever le bras ».

24 heures (Suisse) du 22 mars : « Raul Castro a tenté de lever le bras de son homologue américain. Maladroitement. C’est en tout cas l’une des images marquantes de la visite historique du président américain à Cuba ».

Le Devoir (Québec) du 22 mars : « Le président cubain a ensuite soulevé le bras de M. Obama en l’air à la manière de l’arbitre qui désigne le boxeur gagnant à la fin d’un combat, un geste que n’a pas semblé apprécier le président américain et qui n’a pas échappé à l’attention des internautes ».

Le Parisien du 21 mars : « La conférence de presse a pris fin immédiatement après et Raul Castro a serré la main de son homologue avant de faire fi du protocole en tentant de lui soulever le bras. Peut-être une manière pour lui de reconnaître que M. Obama est parvenu à le faire parler des sujets qui fâchent devant la presse. »

Arrêtons-là, la moisson n’en finirait pas. Que s’est-il passé en vérité ?

Vous allez le voir dans une vidéo ci-dessous.

A l’issue de leur conférence de presse commune à La Havane, Barack Obama a essayé de donner une tape sur l’épaule du président cubain Raul Castro. Mais ce dernier a esquivé ce geste paternaliste et trompeur (ils ne sont pas des amis, mais deux chefs d’Etat dont l’un croit avoir trouvé le moyen de dévorer l’île, maintient le blocus ne ferme pas la base de Guantanamo et s’apprête à autoriser les voyages à Cuba pour des « touristes » en mission particulière et peu amicale. Voir le billet de Théophraste : http://www.legrandsoir.info/cuba-obama-invente-les-missionnaires-sans-....

Raul Castro saisit vivement le poignet d’Obama au-dessus de son épaule le détourne de sa trajectoire. Le bras qui était derrière lui passe devant et il le lève dans un geste qui adoucit la vivacité de sa réaction (à 3 mn 26).

Puis, les deux partent, Raul prenant soin de rester derrière et de tenir le bras d’Obama pour éviter toute nouvelle tentative. En tournant pour entrer dans un couloir derrière l’estrade, Obama marque un temps d’arrêt (pendant que Castro regarde la salle) et il se débrouille ainsi pour passer derrière et retenter le coup, moins de 20 secondes après son premier échec. Castro a un très vif mouvement pour se mettre de biais et, de la main, il invite Obama à passer devant (à 3mn42).

Regardez bien la vidéo pour vérifier tout cela :

C’est fait ? Maintenant relisez SVP les explications multiples (au moins cinq) inventées dans la plus grande fantaisie par les journaleux et dont toutes sont fausses, et dont toutes donnent le beau rôle à Obama. Atlantistes, vous dis-je.

On dira : anecdote, pinaillage. Mais je crois le contraire et j’ai été meurtri de voir plusieurs fois Tsipras, alors que tous nos espoirs étaient sur lui dans les rudes négociations avec la troïka, accepter les accolades de Juncker, président de la Commission européenne, et ses tapes sur l’épaule et dans le dos.

Ce spectacle me faisait craindre ce qui s’est produit.
Et qui ne se produira pas dans l’île du Crocodile vert.
J’en prends le pari.

Vladimir Marciac, pour LGS.

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