RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

La liberté d’une société se mesure au traitement qu’elle inflige à son dissident le plus gênant

Ce n’est pas grâce aux médias occidentaux que vous saurez que le musicien Roger Waters est sur le point d’interpréter la chanson emblématique de Pink Floyd "Wish You Were Here" devant le bureau du ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel, afin d’attirer l’attention sur la persécution de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks.

Plus tôt cette année, le milliardaire Richard Branson a organisé un concert "Live Aid" en Colombie, près de la frontière vénézuélienne, dans le but supposé d’aider le peuple vénézuélien. En réalité, ce coup n’était rien d’autre qu’un stratagème pour faire avancer les récits totalement faux selon lesquels le président Maduro bloquait les ponts et refusait toute aide étrangère, et les fonds recueillis ont fini par être détournés par le groupe d’opposition soutenu par Trump et dirigé par Juan Guaido, un pantin US. Cependant, les médias britanniques se sont complètement emballés pour cette histoire. Chaque mot de cette phrase renvoie vers un article different sur le centert de Branson et publié au Royaume-Uni seulement. Et il s’agissait d’un concert à l’autre bout du monde, alors que celui pour Assange se déroule à Londres même, devant le bureau d’un haut responsable britannique, avec l’un des plus grands musiciens de rock britannique de tous les temps.

Cette différence de traitement dit tout sur la soi-disant " presse libre " occidentale, et même sur la société occidentale elle-même.

La liberté d’une société se mesure au traitement qu’elle inflige à son dissident le plus gênant, ce qui signifie aujourd’hui que vous êtes aussi libre que Julian Assange. Tant que vous vivrez dans une société où on peut assister à une campagne coordonnée entre plusieurs gouvernements pour enfermer un journaliste pour le reste de sa vie sur la base de fausses accusations parce qu’il a exposé des crimes de guerre US, vous n’êtes pas libre et vous devriez refuser de faire semblant.

Le vieil adage "les actions parlent plus fort que les mots" résonne chez les gens parce que les mots peuvent mentir alors que les actions ne peuvent pas. Alors que les experts milliardaires des médias milliardaires nous assurent continuellement en paroles que nous vivons dans une société libre, les actions des gens qui exercent sur nous un pouvoir officiel et officieux disent que nous vivons dans une société qui torture et emprisonne les journalistes dissidents pour avoir dit des vérités qui ne leur conviennent pas.

La persécution de Julian Assange en dit beaucoup plus sur notre société que les récits officiels qui nous sont vendus :

La persécution de Julian Assange révèle la véritable fonction des médias. L’écart entre la couverture médiatique de l’événement en faveur d’Assange et l’événement de propagande en faveur d’un changement de régime de Richard Branson n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de la façon dont ces médias font varier leur couverture en faveur d’objectifs qui, justement, sont en accord avec les intérêts de la CIA et du Département d’État américain. Chaque fois que le sort d’Assange fait la une des journaux, les médias sociaux s’enflamment de remarques désobligeantes faites par d’ambitieux aspirants aux médias qui se moquent de lui afin de montrer aux médias milliardaires jusqu’où ils sont prêts à aller pour défendre le statu quo. Avec des mots, on nous dit que les médias sont là pour défendre la vérité, mais avec des actes, on nous démontre exactement le contraire.

La persécution de Julian Assange révèle la mécanique de l’empire. Assange a été expulsé de l’ambassade et emprisonné par une collaboration extrêmement évidente entre les États-Unis, le Royaume-Uni, la Suède, l’Équateur et l’Australie, mais chacun d’eux a prétendu agir séparément en tant que nations souveraines, complètement indépendantes les unes des autres. La Suède a prétendu qu’elle était profondément préoccupée par les allégations de viol, le Royaume-Uni a prétendu qu’il était profondément préoccupé par une violation de la liberté sous caution, l’Équateur a prétendu qu’il était profondément préoccupé par le skateboard et l’hygiène de chats à l’ambassade, les États-Unis ont prétendu être profondément préoccupés par les détails de la façon dont Assange a aidé Chelsea Manning à couvrir ses traces, L’Australie a prétendu qu’elle était trop soucieuse de la souveraineté de tous ces pays pour intervenir au nom d’un de ses citoyens, et tout cela a convergé d’une façon qui ressemble exactement à l’emprisonnement d’un journaliste pour avoir publié des faits. On voit constamment cette même dynamique, que ce soit pour des interventions militaires, des accords commerciaux ou des campagnes de propagande contre des gouvernements non alignés.

La persécution de Julian Assange révèle le genre de société dans laquelle nous vivons. Dès notre plus jeune âge, nous sommes inondés de slogans sur la liberté et la démocratie, dont on nous dit qu’elles doivent être apportées à tous les habitants de la terre et avec toute la force nécessaire, quitte à tous les tuer. En réalité, nous vivons dans une société faite de mensonges et dirigée par des menteurs, qui persécutent violemment quiconque expose la vérité. Ces gens sont vos oppresseurs. Ces gens sont vos gardiens de prison. Leurs visages goguenards disent derrière les barreaux que vous êtes libres, et qu’ils vous tueront si vous n’êtes pas d’accord.

Il faut que cela cesse.

Caitlin Johnstone

Traduction "c’est si évident qu’on hésite à l’écrire, et pourtant" par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

»» https://caitlinjohnstone.com/2019/09/02/a-society-is-only-as-free-as-i...
URL de cet article 35197
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
L’Affaire Assange, histoire d’une persécution politique
Nils MELZER
L’affaire Assange, c’est l’histoire d’un homme persécuté et maltraité pour avoir révélé les sordides secrets des puissants, notamment les crimes de guerre, la torture et la corruption. C’est l’histoire d’un arbitraire judiciaire délibéré dans des démocraties occidentales qui tiennent par ailleurs à se présenter comme exemplaires en matière de droits de l’homme. C’est l’histoire d’une collusion délibérée des services de renseignement dans le dos des parlements nationaux et du grand public. C’est (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le domaine de la liberté commence là où s’arrête le travail déterminé par la nécessité.

Karl Marx

Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.