La nouvelle loi prévoit des amendes pour les organismes financés par des fonds publics qui marquent chaque année le "deuil" de la "Nakba" ou qui soutiennent à cette occasion des activités qualifiées de "contraires aux principes de l’Etat" israélien.
Le Parlement israélien a adopté tard mardi une loi controversée pénalisant les organismes qui commémorent la "Nakba" ("catastrophe" en arabe), l’exode des Palestiniens ayant accompagné la création d’Israël le 15 mai 1948 et la guerre israélo-arabe qui a suivi.
Le projet de loi, présenté par le parti national-populiste Israël Beiteinou du ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, a été définitivement adopté par 37 députés contre 25, selon des sources parlementaires.
La nouvelle loi prévoit des amendes pour les organismes financés par des fonds publics, telles que des municipalités et des institutions éducatives, qui marquent chaque année le "deuil" de la "Nakba" ou qui soutiennent à cette occasion des activités qualifiées de "contraires aux principes de l’Etat" israélien.
"Cette nouvelle législation vise avant tout la minorité arabe israélienne, ce qui contredit les valeurs fondamentales de la démocratie et de la liberté", a protesté l’Association pour les droits civiques en Israël (ACRI) dans un communiqué.
"En pointant du doigt les citoyens arabes israéliens, en les décrivant comme dangereux et déloyaux vis-à -vis de l’Etat, certains tentent d’imposer leur vision et leur interprétation de l’Histoire", a déploré l’organisation.
Les Arabes israéliens sont au nombre d’1,55 million, soit 20,4% de la population d’Israël. Ils sont les descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l’Etat d’Israël en 1948.Une autre loi controversée a été adoptée mardi par la Knesset.
Elle accorde aux petites communautés rurales le droit de rejeter des personnes —en pratique des Arabes— souhaitant s’installer parmi elles si une commission d’admission juge que leur candidature est incompatible avec la nature de la communauté en question.
"La loi légalise la pratique existante qui consiste à dénier aux Arabes le droit de rejoindre une communauté à majorité juive, ou à exclure des handicapés, des familles à faibles revenus, des gens ayant un autre type de pratiques religieuses", a dénoncé l’ACRI.
Cette dernière a l’intention d’interjeter appel devant la Cour suprême israélienne pour annuler cette loi "qui cautionne la discrimination".