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Chroniques de l’anti-empire

L’Homme ne volera jamais

"Sur le plus beau trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul"
Montaigne

S’il y a quelqu’un ici-bas qui n’a pas déjà perdu toutes ses illusions à l’égard de tous ceux qui siègent dans les conseils d’administration du monde entier, le tout dernier épisode de la saga de l’explosion du vol 103 de la PanAm au-dessus de Lockerbie en Ecosse pourrait bien suffire à le faire craquer complètement.

Abdel Basset Ali al-Megrahila, seule personne à avoir été condamnée pour l’attentat du 21 décembre 1988, a été libéré le 21 août dernier de la prison où il était détenu en Ecosse, pour cause de cancer en phase terminale et a été renvoyé chez lui en Libye, où il a été accueilli en héros.

Le président Obama a déclaré que l’accueil triomphal qu’avait reçu Megrahi était "terriblement choquant". Robert Gibbs, le porte-parole de la Maison Blanche, a ajouté que les scènes de liesse en Lybie étaient "scandaleuses et écoeurantes".

Gordon Brown, le Premier Ministre britannique se déclarait "furieux et dégouté" tandis que son ministre des Affaires Etrangères, David Miliband, qualifiait les images de célébration de "profondément dérangeantes". Miliband disait d’un ton menaçant : "le comportement du gouvernement libyen dans les prochains jours sera capital dans la manière dont le monde considèrera le retour de la Libye dans la communauté civilisée des nations". (1)

Ah, oui, la "communauté civilisée des nations", ce truc dont nous entendons parler si souvent mais que nous avons si rarement l’occasion de voir véritablement. Les autorités des Etats-Unis, celles de Grande-Bretagne et celles d’Ecosse savent que Megrahi est innocent. Elles savent que c’est l’Iran qui a financé le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP - GC - General Command), un groupe palestinien, pour cet attentat réalisé avec la coopération de la Syrie en représailles contre l’attentat commis par le croiseur américain le Vincennes contre un avion de ligne iranien en juillet de la même année, qui avait fait plus de morts que l’attentat de Lockerbie. Et il faut savoir que le capitaine du Vincennes, plus l’officier qui commandait la guerre aérienne ainsi que l’équipage avaient tous, à la suite de cela, reçu des médailles ou des rubans. (2)
Personne au gouvernement US ou dans les médias n’avait trouvé cela terriblement choquant, ou écoeurant, ou repoussant. Les Etats-Unis ont toujours maintenu que les tirs sur l’avion iranien étaient "un accident". Pourquoi alors avoir récompensé les responsables ?

Les hauts responsables ô-combien-civilisés d’aujourd’hui savent depuis 1989 que Megrahi n’est pas coupable. Les juges écossais qui l’ont déclaré coupable savent qu’il est innocent. Ils sont allés jusqu’à le reconnaître dans leur rapport écrit final. En 2007, ils affirmaient qu’ils avaient découvert six motifs différents de conclure que la condamnation était peut-être une erreur judiciaire, ce qui ouvrait la voie à Megrahi pour faire à nouveau appel. (3)

Les preuves de tout cela sont très importantes. Et plus important encore, il n’y a aucune preuve que Megrahi ait participé à cet acte terroriste.

Pour la première étape de ce prétendu crime, la condition sine qua non - placer la bombe dans une valise à l’aéroport de Malte - il n’y a aucune vidéo, pas de témoin, pas de document, pas d’empreintes digitales, rien qui puisse rattacher Megrahi à cette fameuse valise marron Samsonite, aucun passé terroriste, pas de preuve scientifique de quelque sorte que ce soit qui permette de l’impliquer dans un tel acte.

Et le tribunal l’a reconnu : "l’absence d’explication de la méthode qui a été employée pour placer la valise à bord du vol KM180 [Air Malta pour Francfort] est une difficulté majeure pour les juges de la Couronne dans cette affaire". (4)

La thèse selon laquelle l’Iran, la Syrie et le FPLP-GC étaient impliqués avait fait l’objet de la Version Officielle initiale, et qui avait été approuvée par les Etats-Unis, le Royaume Uni, l’Ecosse et même l’Allemagne de l’Ouest - affaire classée, garanti, juré-craché-parole-de-scout - cela, jusqu’au moment des préparatifs de la première guerre du Golfe en 1990 où le soutien de la Syrie et de l’Iran était nécessaire pour former la large coalition du Moyen-Orient que les Etats-Unis mettaient en place pour expulser les troupes irakiennes du Koweït.

Parallèlement, Washington cherchait à faire libérer les otages américains détenus au Liban par des groupes proches de l’Iran. Et donc, c’était ça le bruit de retour en arrière précipité qu’on entendait dans les couloirs de la Maison Blanche. Soudain, en octobre 1990, apparaissait une Nouvelle Version Officielle : c’était la Libye - l’état arabe le moins favorable aux préparatifs des Etats-Unis pour la guerre du Golfe et aux sanctions imposées à l’Irak - qui, selon les déclarations de Washington, était à l’origine de l’attentat.

Et, le 14 novembre 1991, les deux Libyens étaient officiellement inculpés aux Etats-Unis et en Ecosse. En l’espace de 20 jours, les quatre derniers otages américains détenus au Liban étaient libérés, ainsi que Terry Waite, l’otage britannique le plus célèbre. (5)

Afin de pouvoir retourner en Lybie, Megrahi a dû renoncer à faire appel. C’était l’appel, pas la santé de Megrahi, qui préoccupait les Britanniques et les Américains. Le docteur britannique Jim Swire, dont la fille a péri dans l’attentat, est membre de l’association UK Families Flight 103 (qui regroupe les familles des victimes britanniques du vol 103, NDT) qui réclame une enquête publique sur l’accident.

"S’il retourne en Lybie", dit-il, "la pilule va être dure à avaler, étant donné qu’un appel aurait révélé les erreurs contenues dans le dossier d’accusation. Je ne fais plus confiance au système judiciaire écossais, mais si le procès en appel avait lieu, il n’y a pas l’ombre d’une chance que ce dossier d’accusation y survive". (6)

Et un renversement de verdict révèlerait alors au grand jour que les gouvernements vénérables et civilisés des Etats-Unis et de Grande Bretagne avaient vécu dans un mensonge monumental pendant près de 20 ans et avaient mis en prison un homme qu’ils savaient innocent depuis 8 ans.

Le Sunday Times (de Londres) disait récemment : "les dossiers des services secrets américains [de 1989, de l’agence du Pentagone "Defense Intelligence Agency" (DIA)] qui accusaient l’Iran de l’attentat de Lockerbie auraient été présentés au tribunal si le Libyen accusé du pire attentat terroriste commis en Grande-Bretagne n’avait pas renoncé à son appel. Et le Times d’ajouter : "le rapport de la DIA écartait l’hypothèse d’une complicité de la Libye dans l’attentat car ’aucun renseignement crédible des services secrets’ ne l’impliquait". (7)

Si les trois gouvernements concernés par l’attentat avaient cru que Megrahi était coupable d’avoir assassiné 270 de leurs citoyens, ils ne l’auraient très probablement jamais laissé filer. A moins que même cette attitude soit trop civilisée.

Une dernière remarque : beaucoup de gens sont persuadés que le dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, a reconnu à plusieurs reprises la culpabilité de la Lybie dans l’attentat de la PanAm 103. C’est faux. Il a, au contraire, affirmé que la Lybie assumerait la "responsabilité" de ce crime. Il n’avait déclaré cela pour que soient levées les lourdes sanctions internationales contre son pays. A différentes occasions, à la fois lui-même et son fils ont toujours nié catégoriquement que la Libye ait tenu un rôle quelconque dans cet attentat.

Jamais un être humain ne volera

Tous ces gens fous de colère. Qui invectivent le président et les membres du congrès, en disant que le projet d’assurance maladie, et Obama lui-même, sont "socialistes" (voir l’affiche d’Obama le représentant comme le Joker de Batman avec "socialisme " écrit en gros. (8) ).

Ces charmantes personnes veulent que leur assurance-maladie leur soit fournie par ce bon vieux capitalisme ; il vaut mieux ne pas avoir d’assurance maladie du tout plutôt qu’un régime de santé venant de ces cocos impies ; il vaut mieux voir son enfant mourir plutôt qu’il soit sauvé par un docteur collectiviste-marxiste léniniste-fonctionnaire. Mais ces citoyens qui hurlent et qui font du raffut - comme la plupart de leurs compatriotes - seraient peut-être surpris d’apprendre qu’ils ne croient pas véritablement en ce qu’ils pensent croire.

J’ai écrit, il y a quelques années, un essai intitulé : "The United States invades, bombs, and kills for it, but do Americans really believe in free enterprise ?" (les Etats-Unis envahissent, bombardent et tuent pour elle mais ses citoyens croient-ils véritablement à la libre-entreprise ?) et qui est encore parfaitement d’actualité aujourd’hui.

Les perturbateurs qui s’opposent à la réforme de l’assurance maladie ressassent toujours la même rengaine, de façon explicite ou implicite, à savoir que le gouvernement ne peut pas faire mieux ni meilleur marché que les sociétés privées.

Les études cependant, montrent clairement le contraire.

En 2003, les agences fédérales US, après avoir évalué 17.595 emplois de fonctionnaires fédéraux, en ont conclu que les fonctionnaires avaient, dans 89% des cas, de meilleurs résultats que les contractuels privés.

L’année suivante, d’après un rapport d’"Office of Management and Budget", une enquête, destinée à déterminer si 12.573 emplois de fonctionnaires fédéraux pouvaient être effectués de façon plus efficace par des entreprises privées, concluait que les fonctionnaires l’emportaient dans 91% des cas.

Et en 2005, une autre enquête sur des dizaines de milliers de postes dans la fonction publique indiquait que les employés du public s’étaient montrés plus performants dans plus de 80% des cas.

Toutes ces enquêtes, ne l’oublions pas, ont été réalisées à l’époque de l’administration Bush, qui, en prenant ses fonctions en 2001, avait déclaré que c’était de la plus haute priorité que les fonctionnaires fédéraux soient mis en concurrence avec le privé pour 850.000 emplois publics. (9)

Et donc, toute pression pour influencer le résultat de ces études aurait été dans l’autre sens - pour montrer les contractuels privés sous leur meilleur jour.

Depuis, le démantèlement de l’Union Soviétique, en 1991, les Gars du Capital gloussent dans leur Martini en parlant de la mort du socialisme. Ce terme est banni des conversations polies. Et ils espèrent que personne ne remarquera que toutes les expériences socialistes de quelque importance du XXème siècle - sans exception - ont été renversées, envahies, corrompues, perverties, sapées et/ou déstabilisées, et que, dans d’autres cas, les Etats-Unis et leurs alliés, pour les punir, leur avaient rendu la vie impossible.

Pas un seul gouvernement ou mouvement socialiste - que ce soit, par exemple, la Révolution russe, les Sandinistes du Nicaragua, la Chine communiste ou le Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN) au Salvador - n’a été autorisé à se développer ou s’effondrer de lui-même ; aucun ne s’est senti suffisamment en sécurité pour baisser la garde contre l’ennemi tout-puissant à l’étranger et pour être libre de lâcher du lest à l’intérieur du pays.

Comme si les premiers essais des frères Wright avec des machines volantes avaient tous avorté parce que le lobby automobile aurait saboté tous les vols d’essai. Et alors, les gens respectables et très religieux de la planète auraient contemplé ces désastres, en hochant la tête d’un air entendu, et en répétant solennellement : "Jamais un être humain ne volera".

Cette façon qu’ils ont de nous vendre constamment la guerre en Afghanistan

"Mais nous ne devons pas oublier", déclarait récemment le président Obama, "que cette guerre, nous ne la faisons pas par choix. Nous la faisons par nécessité. Ceux qui ont attaqué l’Amérique le 11/9 cherchent à frapper à nouveau. Si on ne contrôle pas l’insurrection talibane, elle disposera de refuges sûrs encore plus vastes où Al-Qaida pourra organiser d’autres attaques contre les Américains. Et donc, ce n’est pas seulement une guerre qui vaut la peine d’être livrée. C’est une guerre indispensable pour la sécurité de notre peuple". (10)

Obama s’adressait alors aux Veterans of Foreign Wars (vétérans des guerres à l’étranger), une association ultranationaliste dont les membres ne réfuteraient pas une telle position. Comme la plupart des Américains, parmi lesquels beaucoup de ceux qui répondent dans les sondages qu’ils sont contre la guerre.

C’est simple, nous combattons le terrorisme en Afghanistan. Nous combattons ceux-là mêmes qui ont attaqué New-York et Washington.

Peu importe que parmi les dizaines de milliers de personnes que les Etats-Unis et leurs alliés de l’OTAN ont tuées, il n’y en ait eu aucune qui se soit avérée avoir eu un lien quelconque avec les événements du 11 sept 2001.

Peu importe que le "complot pour tuer des Américains" en 2001 ait été préparé au moins autant en Allemagne et aux Etats-Unis qu’en Afghanistan.

Que faut-il pour réserver des billets d’avion et apprendre à piloter un avion aux Etats-Unis ? Une pièce avec des fauteuils ? Que signifie "un refuge sûr encore plus vaste" ? Une salle plus grande avec davantage de fauteuils ? Peut-être un tableau noir ? Les terroristes dont l’objectif est d’attaquer les Etats-Unis peuvent se rencontrer pratiquement n’importe où dans le monde, l’Afghanistan étant probablement un des endroits les moins sûrs, à cause de l’occupation américaine.

Quant à "chercher à frapper à nouveau" … il n’y a aucune raison de penser que les Etats-Unis ont un quelconque renseignement dans ce sens, pas plus que Bush ou Cheney n’en avaient quand ils cherchaient pareillement à nous faire peur, pendant plus de 7 ans, afin d’avoir toute latitude pour poursuivre leurs desseins.

Ils sont nombreux en Afghanistan ceux qui ne supportent plus la présence des Etats-Unis et des drones qui passent au-dessus de leurs têtes pour aller larguer des bombes sur les maisons, les mariages, et les enterrements.

Il n’y a pas besoin de faire partie d’Al-Qaida pour ressentir cela. Il n’y a même pas besoin qu’existe la notion de "membre d’Al-Qaida". Cela ne nous dit pas si certains peuvent réellement être considérés comme faisant partie d’Al-Qaida. Pratiquement tout individu ou groupe dans cette partie du monde qui ne soit pas à genoux devant la politique extérieure des US, et que Washington cherche à stigmatiser, est accusé d’être associé à , ou de faire partie d’Al-Qaida, comme s’il fallait distinguer de façon précise et significative ceux qui ripostent à l’agression US et qui sont membres d’Al-Qaida et ceux qui ripostent contre l’agression US et qui ne sont PAS membres d’Al-Qaida ; comme si Al-Qaida distribuait des cartes d’adhérents à caser dans le portefeuille, comme s’il y avait des sections d’Al-Qaida qui publiaient une lettre d’information hebdomadaire et organisaient un pique-nique le premier lundi du mois.

En tout cas, comme en Irak, la guerre contre le terrorisme des Etats-Unis en Afghanistan crée régulièrement de nouveaux terroristes antiaméricains. Et personne ne prétend le contraire, même au Pentagone.

La seule "nécessité" qui attire les Etats-Unis en Afghanistan, c’est l’installation de pipelines pour transporter le pétrole et le gaz en provenance de la mer Caspienne, l’implantation de bases militaires dans ce pays entouré des régions riches en pétrole autour de la mer Caspienne et du Golfe Persique et faciliter le contrôle et la pression sur l’Iran voisin.

Que pourrait désirer de plus un respectable pays impérialiste ?

Mais la guerre contre les Taliban ne peut pas être gagnée à moins de tuer tout le monde là -bas. Les Etats-Unis devraient négocier les pipelines avec les Taliban, ce que l’administration Clinton avait tenté de faire en vain, puis s’en aller.

La révolution était télévisée
Tu ne pourras pas rester chez toi, mon frère
Tu ne pourras pas brancher la télé, et te dégonfler
Tu ne pourras pas te détruire à l’héroïne et aller te chercher une bière pendant les pubs
Parce que la révolution ne sera pas télévisée
On ne reverra pas les meilleurs moments aux infos de 11H du soir
La révolution ne reviendra pas "juste après ce message de pub",
La révolution n’ira pas mieux après un coca
La révolution ne détruira pas les bactéries qui peuvent te donner une mauvaise haleine
La révolution ne sera pas télévisée, pas télévisée

Ceci est un extrait de la chanson de Gil Scott-Heron qui disait dans les années 70 (qui, je le maintiens, étaient tout aussi "sixties" que les mythiques "sixties") que la révolution était en marche, qu’ils ne pourraient plus vivre leur petite vie bien rangée, qu’ils ne devaient plus vouloir de cette vie bien rangée, qu’il allait falloir qu’ils apprennent à prendre plus au sérieux ce truc dont ils n’arrêtaient pas de parler ; ce truc qu’ils appelaient "révolution".

Avance rapide sur 2009 … Gil Scott-Heron, qui a atteint la soixantaine, était récemment interviewé par le Washington Post :

WP : au début des années 70, vous avez sorti la chanson : "The Revolution Will Not Be Televised" sur l’érosion de la démocratie aux Etats-Unis. Vous y prédisiez pratiquement qu’il y aurait une révolution où une population qui avait subi un lavage de cerveau se réveillerait. Qu’en pensez-vous aujourd’hui ?

Avons-nous eu une révolution ?

GS-H : oui, la révolution, c’est l’élection du président Obama. (11)

Ah bon ? C’est donc ça ? C’est la raison pour laquelle nous avons pris des coups de matraque sur la tête ? Les lacrymos, la prison, la police omniprésente et le fichage par le FBI ? Publié des millions d’exemplaires de la presse underground ? Tout ça pour gagner un président qui n’a pas une seule fibre révolutionnaire dans tout le corps ? Pas un muscle, un nerf, un tissu ou un organe qui remette sérieusement en question les chères convictions de l’establishment sur le terrorisme, la guerre perpétuelle, Israël, la torture, la marijuana, l’assurance-maladie, la primauté du profit sur l’environnement et tout le reste ?

Karl Marx se retourne certainement dans sa tombe à Londres. S’il y avait eu aux Etats-Unis à l’époque de la révolution les contre révolutionnaires qu’il y a aujourd’hui, la révolution aurait été écrasée. Et un Barack Obama (blanc) colonial aurait cherché avec zèle à parvenir à un compromis bipartisan avec le roi d’Angleterre, en lui disant : nous devons nous projeter vers l’avenir, et non pas regarder le passé.

La Yougoslavie

En 1998-1999, les Etats-Unis ont utilisé le conflit au Kosovo pour conforter leur rôle hégémonique en Europe. Les autorités US ont délibérément saboté une solution diplomatique à la guerre au Kosovo ; au lieu d’employer la diplomatie pour résoudre le conflit, les Etats-Unis ont préféré la solution militaire où l’OTAN a une fois de plus pu se livrer à une démonstration de force. La guerre aérienne qui s’en est suivie en 1999 a réussi à rétablir complètement le poids de l’OTAN, ce qui a permis de confirmer l’hégémonie des Etats-Unis en Europe et d’éroder les velléités d’indépendance de l’Europe en matière de diplomatie.

David Gibbs, "First Do No Harm : Humanitarian Intervention and the Destruction of Yugoslavia"

Il n’y a pas un seul épisode du passé récent qui ait provoqué davantage de frictions internationales à gauche que le débat sur ce qui s’est réellement passé en ex-Yougoslavie au cours des années 90. La nouvelle publication de Gibbs enquête sur beaucoup de mythes qui entourent cette tranche d’histoire très compliquée et controversée, particulièrement ceux qui évoquent la soi-disant motivation humanitaire à l’origine de l’intervention des puissances occidentales et les nombreuses prétendues atrocités commises par les Serbes.

William Blum

Humankind Shall Never Fly
The Anti-Empire Report
September 2nd, 2009
http://killinghope.org/bblum6/aer73.html

Traduction : des bassines et du zèle http://blog.emceebeulogue.fr/ pour le Grand Soir

William Blum est l’auteur de :
Killing Hope : US Military and CIA Interventions Since World War 2
Rogue State : A Guide to the World’s Only Superpower
West-Bloc Dissident : A Cold War Memoir
Freeing the World to Death : Essays on the American Empire

Son site : www.killinghope.org

Notes

1. Washington Post, 22 et 26 août, 2009

2. Newsweek magazine, 13 Juillet, 1992

3. Sunday Herald (Scotland), 17 Août, 2009

4. "Opinion of the Court", Par. 39, publiée à l’issue du procés de la Haye en 2001

5. Pour plus de détails (en anglais) http://killinghope.org/bblum6/panam.htm

6. The Independent (London daily), 26 avril, 2009

7. Sunday Times (London), 16 août, 2009

8. Washington Post, 6 août, 2009, p.C2

9. Washington Post, 8 juin 2005 et 23 mars 2006 pour la citation ainsi que les trois études mentionnées

10. Conférence à la convention VFW à Phoenix, Arizona, 17 août, 2009

11. Washington Post, 26 août, 2009

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